Laleonectes stridens, Crosnier & Moosa, 2002

Crosnier, Alain & Moosa, Mohammad Kasim, 2002, Trois Portunidae (Crustacea, Decapoda, Brachyura) nouveaux de Polynésie française, Zoosystema 24 (2), pp. 385-399 : 390-395

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5390873

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03A087D1-FFE6-4109-FEB9-FA62CA9EFC2B

treatment provided by

Marcus

scientific name

Laleonectes stridens
status

sp. nov.

Laleonectes stridens View in CoL n. sp.

( Figs 3A View FIG ; 4 View FIG ; 5 View FIG A-C)

Non « Portunus sp. nov. cf. nipponensis » – Poupin 1996: pl. 17c [= L. nipponensis ( Sakai, 1938) ].

MATÉRIEL TYPE. — Archipel des Tuamotu. Récoltes SMSRB (J. Poupin). Fangataufa, stn 437, 22°12,15’S, 138°46,20’W, casier, 220 m, 14. XI.1994, 1 33,2 × 67,5 mm holotype (MNHN-B 27738). Les autres spécimens récoltés sont les paratypes.

LOCALITÉ TYPE. — Île Fangataufa dans l’archipel des Tuamotu ( Polynésie française), par 22°12,15’S, 138°46,20’W, à 200 m de profondeur.

ÉTYMOLOGIE. — Participe présent du verbe latin stridere, produire un son aigu, ceci en liaison avec la crête stridulante de l’espèce.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Archipel des Tuamotu. Récoltes SMSRB (J. Poupin). Fangataufa, stn 443, 22°16,13’S, 138°42,59’W, casier, 190 m, 16. XI.1994, 2 24 × 49 et 30 × 60,5 mm ( MNHN-B 27739 ). — Stn 484, 22°11,8’S, 138°45,4’W, casier, 250 m, 24.IV.1995, 2 14,5 × 32,5 ( MNHN-B 27740 ) et 29,5 × 56 mm ( USNM 309177 About USNM ) GoogleMaps ; 2

18 × 38 et 27,5 × 55 mm (MNHN-B 27741). — Vanavana, stn 331, 20°45,7’S, 139°10,1’W, casier, 240 m, 28.X.1990, 1 21 × 47 mm (USNM 309176). — Mururoa, stn 207, 21°46,8’S, 138°52,1’W, casier, 200 m, 28.XI.1989, 1 27 × 55 mm (MNHN-B 27742). — Stn 225, 21°51,2’S, 130°00,0’W, casier, 130 m, 17.V.1990, 1 25 × 49 mm (MNHN-B 27743). — Stn 481, 21°47,9’S, 138°55,9’W, casier, 210 m, 13.V.1995, 2 21 × 43,5 et 31,0 × 58,7 mm (MNHN-B 27744). — Marutea Sud, stn 203, 21°33,0’S, 135°36,0’W, casier, 200 m, 20.XI.1989, 2 23 × 48 et 21 × 46 mm (MNHN-B 27745).

Îles Australes. Récoltes SMSRB (J. Poupin). Rurutu, stn 148, 22°27,8’S, 151°22,9’W, casier, 260 m, 10. III.1989, 1 19 × 43 mm (MNHN-B 27746).

DISTRIBUTION. — Connu seulement en Polynésie française, de l’archipel des Tuamotu entre 130 et 260 m de profondeur.

DESCRIPTION

Carapace glabre, convexe, environ 1,9 fois plus large que longue, couverte de granules nettement plus développés en avant des crêtes épibranchiales, ornée de crêtes transversales de granules et de saillies granuleuses plus ou moins en forme de dents pointues. Les crêtes transversales sont au nombre de quatre: une sur chaque région épibranchiale et deux, côte à côte, sur la région métagastrique. Les saillies granuleuses se trouvent sur la région épigastrique (deux côte à côte), sur la région protogastrique (quatre, disposées suivant une ligne transversale, sur la partie postérieure) et sur la partie interne des régions branchiales (trois sur chaque région disposées suivant une ligne légèrement oblique par rapport à l’axe de la carapace et d’une taille nettement décroissante de l’avant vers l’arrière). Deux saillies, moins marquées, s’observent également sur la partie antérieure de la région cardiaque. Le front dépasse les dents orbitaires internes et est découpé en quatre dents triangulaires; les internes sont un peu plus pointues que les externes qui sont un peu plus larges à leur base; les internes sont légèrement plus proches l’une de l’autre que les externes. Les dents orbitaires externes et internes sont de taille voisine, plus petites que les dents frontales. En arrière des dents orbitaires externes, chaque bord antérolatéral de la carapace est découpé en huit dents; les sept premières sont triangulaires avec un bord antérieur droit et un bord postérieur légèrement convexe; elles sont de taille légèrement variable, la dent 7 étant la plus petite et la plus aiguë; la dent 8, en forme de longue pointe très aiguë, dirigée latéralement et très légèrement vers l’arrière, est beaucoup plus grande que toutes les autres; elle est environ cinq fois plus longue que la septième. Le bord postérieur de la carapace est égal au quart de la largeur de celle-ci; ses extrémités portent une forte épine dirigée du côté externe, obliquement vers le haut. La face ventrale de la carapace porte une crête stridulante s’étendant un peu en retrait des bases des dents 1 à 6, incluse et formée d’environ 26 stries dont la longueur diminue de la dent 1 à la dent 6.

Troisièmes maxillipèdes à angle antéro-latéral externe à sommet arrondi et peu étiré latéralement.

Chélipèdes subégaux, glabres, un peu plus longs que la largeur de la carapace. Mérus portant, au tiers basal de sa face supérieure, une crête stridulante d’une dizaine de stries creusées vers leur milieu par une dépression très nette; cette crête s’engrène avec celle du bord ventral de la carapace ( Fig. 4 View FIG ); le bord postérieur du mérus est armé d’une épine subdistale aiguë, tandis que le bord antérieur porte, sur sa partie centrale, trois ou quatre dents de taille inégale en forme d’épine, et une dent distale souvent érodée. Carpe avec deux côtes longitudinales peu marquées sur sa face externe, l’inférieure se terminant par une dent aiguë; entre les deux côtes, sur le bord antérieur, s’observe un gros granule; la face supérieure porte des lignes de granules trop faibles pour former des côtes; une très forte dent, longue et acérée, se trouve à l’angle antéro-interne. Propode lisse, à l’exception de la face supérieure très finement granuleuse; cette face porte trois côtes:

Portunidae (Crustacea, Decapoda ) nouveaux de Polynésie une médiane qui se termine par un gros granule, une interne fortement convexe qui porte une dent distale à pointe mousse et une externe sans dent ni granule distal; les faces interne et externe portent chacune une côte médiane, bien en relief et lisse, et une côte inférieure bien en relief sur le doigt fixe et aux environs de sa base seulement. Le dactyle (doigt mobile) est aussi long que la paume. Les deux doigts présentent un fin sillon longitudinal sur leurs faces externe et interne.

Péréiopodes 2-4 longs et grêles. Longueur des troisièmes péréiopodes égale à 1,15-1,2 fois la largeur de la carapace. Cinquièmes péréiopodes, à l’exception d’une dent distale aiguë sur le bord postérieur de la face dorsale du mérus et de l’extrémité spiniforme du dactyle, ne portant ni épine, ni dent, ni granule.

Sternite génital femelle représenté sur la Fig. 5C View FIG .

Abdomen mâle triangulaire; segments 3-5 soudés sans que les lignes de suture demeurent clairement visibles, bord postérieur de cet ensemble très légèrement sinueux. Longueur du sixième segment presque égale à celle de son bord antérieur et à la moitié de celle de son bord postérieur. Telson ayant une longueur à peine inférieure à celle du sixième segment.

Pléopode 1 mâle représenté sur la Fig. 5A View FIG , se caractérisant par son aspect très massif et velu (la pilosité n’est que partiellement représentée sur la figure de manière à assurer une bonne lisibilité). Pléopode 2 représenté sur la Figure 5B. View FIG

REMARQUES

Trois autres espèces de Laleonectes possèdent un appareil stridulant du même type que celui de L. stridens n. sp. Deux sont indopacifiques, L. nipponensis ( Sakai, 1938) et L. oahuensis ( Edmondson, 1954) et une est-atlantique, L. vocans (A. Milne Edwards, 1878) , type du genre.

Nous avons pu examiner le type de L. vocans , dont seul subsiste la carapace, et sept spécimens de L. nipponensis provenant de La Réunion dans l’océan Indien, des îles Chesterfield et Loyauté dans le sud-ouest Pacifique et de la Polynésie française (Tuamotu et Australes).

L. vocans se distingue aisément de L. stridens n. sp., en particulier par les granules de la carapace plus gros et beaucoup moins nombreux, les dents frontales à sommet arrondi, la présence de crêtes cardiaques larges et très marquées, le développement plus grand de l’avant-dernière dent et moins grand de la dernière dent des bords antérolatéraux de la carapace qui fait que la dernière dent n’est que deux fois plus longue que l’avantdernière (au lieu de plus de cinq fois), le pléopode 1 mâle grêle et non velu.

L. nipponensis est très proche de L. stridens n. sp. Si les mâles se reconnaissent au premier coup d’oeil par les pléopodes 1 et 2 ( Fig. 5A, B, D, E View FIG ), la distinction des femelles isolées est plus délicate. Les granules de la carapace, plus fins et plus nombreux chez L. stridens n. sp. que chez L. nipponensis ( Fig. 3 View FIG ), semblent être l’un des meilleurs caractères, encore qu’il ne s’apprécie facilement que si l’on peut comparer directement des spécimens des deux espèces. On peut mentionner aussi les chélipèdes moins robustes chez L. stridens n. sp. que chez L. nipponensis , et la dernière dent antérolatérale de la carapace environ cinq fois plus longue que l’avant-dernière, au lieu de 2,5 à 3,5. Les sternites génitaux femelles semblent également différents ( Fig. 5C, F View FIG ), mais ce point devra être vérifié sur un plus grand nombre de spécimens.

L. oahuensis View in CoL n’est connu que par un mâle ayant une carapace dont la largeur totale n’excède pas 10 mm. Il s’agit très vraisemblablement d’un juvénile dont tous les caractères ne sont peut-être pas encore ceux de l’adulte et qui semble avoir disparu. Nous ne disposons donc que de la description d’Edmondson (1954) dont les dessins sont d’une qualité moyenne. Sur ces bases, L. oahuensis View in CoL se différencie de L. stridens View in CoL n. sp. par le front dont les lobes sont peu pointus et dont les externes sont beaucoup plus larges que les internes, par les dents antérolatérales de la carapace dont les trois premières (lobe orbitaire externe exclu) sont à sommet arrondi tandis que les suivantes sont très aiguës, la dernière, qui n’est que deux fois plus longue que l’avant-dernière, étant dirigée nettement antérolatéralement (au lieu de légèrement postérolatéralement). On peut ajouter aussi, la présence d’une crête transversale cardiaque et le fait que les stries de la face supérieure du mérus des chélipèdes sont entières (au lieu d’être divisées en deux). Le pléopode est inconnu. Il faut souhaiter que d’autres spécimens de cette espèce, de plus grande taille, soient capturés à Hawaii afin que ses caractères puissent être mieux définis. Néanmoins, il est très vraisemblable que L. oahuensis View in CoL est un synonyme de L. nipponensis View in CoL , comme l’ont déjà fortement suggéré Sakai (1938), Serène (1971), Crosnier & Thomassin (1975).

L. nipponensis View in CoL a été récolté de 15-25 ( Philippines) à 250 m (La Réunion) de profondeur ; en Polynésie , il a été capturé à 110 et 130 m. L. stridens View in CoL n. sp. a été trouvé entre 130 et 260 m. Les deux espèces cohabitent ; toutes deux ont été capturées lors de la station SMSRB 225 à 130 m de profondeur .

Sous-Famille THALAMITINAE Paulson, 1875

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Portunidae

Genus

Laleonectes

Loc

Laleonectes stridens

Crosnier, Alain & Moosa, Mohammad Kasim 2002
2002
Loc

L. stridens

Crosnier & Moosa 2002
2002
Loc

L. stridens

Crosnier & Moosa 2002
2002
Darwin Core Archive (for parent article) View in SIBiLS Plain XML RDF