Thalamita cerasma rectifrons, Crosnier & Moosa, 2002

Crosnier, Alain & Moosa, Mohammad Kasim, 2002, Trois Portunidae (Crustacea, Decapoda, Brachyura) nouveaux de Polynésie française, Zoosystema 24 (2), pp. 385-399 : 395-398

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5390873

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03A087D1-FFE9-410D-FCBE-FB97CF51FF6B

treatment provided by

Marcus

scientific name

Thalamita cerasma rectifrons
status

subsp. nov.

Thalamita cerasma rectifrons View in CoL n. ssp. ( Figs 6 View FIG ; 7 View FIG )

MATÉRIEL TYPE. — Îles Australes. Récoltes SMSRB (J. Poupin). Rapa , casier le long du quai du port, 19-21.III.1995, 1 holotype 43,5 × 65,8 mm ( MNHN-B 27763 ) ; 1 paratype 34,5 × 53,5 mm ( MNHN-B 27762 ) ; 1 paratype 46,7 × 71,7 mm ( MNHN-B 27764 ) ; 1 paratype 36,7 × 55,9 mm ( MNHN-B 27765 ) .

Îles de la Société. Récoltes SMSRB (J. Poupin). Tahiti, casier dans le port posé par M. Chaffron, XI.1994, 1 paratype 25,0 × 39,8 mm ( MNHN-B 27766 ) ; 1 paratype 37,1 × 57,7 mm ( MNHN-B 27769 ) .

LOCALITÉ TYPE. — Rapa, aux îles Australes, par quelques mètres de profondeur.

ÉTYMOLOGIE. — Du latin rectifrons, mis en apposition, pour rappeler le caractère particulier du front des spécimens de Polynésie.

DISTRIBUTION. — Thalamita cerasma rectifrons n. ssp. n’est connue que de Polynésie française, aux îles de la

Société (Tahiti) et aux îles Australes (Rapa), par quelques mètres de profondeur. D’après J. Poupin (comm. pers.), elle est commune dans le port de Rapa. DIAGNOSE. — Carapace ( Fig. 6A View FIG ) environ 1,55 fois plus large que longue, lisse et glabre, avec pour seules lignes de granules transversales, clairement discernables, les mésogastriques et les épibranchiales. Front à six lobes, peu séparés les uns des autres, les médians et submédians de largeur voisine et à bord antérieur presque droit, les latéraux arrondis et légèrement saillants par rapport aux médians et submédians. Lobes orbitaires internes nettement convexes, deux fois plus larges que les lobes frontaux latéraux. Bords latéraux de la carapace découpés en cinq dents; les trois premières subégales et les plus fortes, la cinquième nettement plus petite que les trois premières, la quatrième nettement plus petite que la cinquième. Maximum de largeur de la carapace au niveau des troisièmes dents.

Article basal antennaire portant un ensemble de deux ou trois grosses épines plus ou moins fusionnées en une forte crête, prolongée du côté externe par une ou deux épines plus petites.

Chélipèdes: mérus armé, sur son bord antérieur, de trois dents spiniformes de taille décroissante et d’une petite épine distale, bord postérieur portant seulement des granules; carpe avec une très forte dent spiniforme à son angle antéro-interne et trois petites dents spiniformes sur sa face externe; pince avec quatre dents spiniformes de taille modeste sur sa face supérieure et une, de même taille, à l’articulation supérieure avec le carpe; face supérieure de la pince granuleuse; reste de la pince lisse à l’exception d’une petite zone granuleuse sur la partie basale inférieure de la face interne; sur la face externe, on note un tubercule distal médian et une côte lisse délimitant les faces externe et inférieure.

Cinquièmes péréiopodes ( Fig. 6C View FIG ) avec un mérus environ deux fois plus long que large, un propode dont le bord postérieur est orné d’une douzaine de denticules environ, ou moins, se transformant progressivement en spinules de sa base à son extrémité et un dactyle à apex spiniforme.

Sternite génital femelle représenté sur la Fig. 6I View FIG .

Sixième segment abdominal mâle ( Fig. 6H View FIG ) 1,25 fois plus large que long, à bords latéraux légèrement sinueux et convergents. Telson aussi long que le sixième segment.

Premier pléopode mâle ( Fig. 6 View FIG E-G) long, légèrement recourbé dans son tiers distal et s’amincissant lentement. Son extrémité légèrement dilatée en cuiller. Quelques soies, subdistales, sur le bord externe, quelques autres sur le tiers distal du bord interne.

COLORATION

D’après une diapositive prise par J. Poupin, cette espèce est très colorée: la carapace est blanchâtre et lavée de rouge sur sa partie antérieure et son pourtour; les chélipèdes sont à dominante rouge, leurs doigts présentent une large bande transversale noire subdistale; les autres péréiopodes ont les jointures de leurs articles rouges et le reste verdâtre, le propode et le dactyle des cinquièmes sont bleuâtres.

TAILLE

Il s’agit d’une grande espèce puisque nous avons un mâle dont la carapace mesure 46,7 × 71,7 mm.

REMARQUES

Thalamita cerasma Wee & Ng, 1995 View in CoL ( Wee & Ng 1995: 62, figs 30A-C, 31A-C, 32A-G) a été décrite d’après un seul exemplaire mâle, de gran- de taille et visiblement âgé, récolté à Singapour. Aucune variation intraspécifique n’a donc pu être étudiée.

Cette espèce se caractérise, entre autres, par sa surface glabre et lisse sur laquelle les lignes transversales de granules, habituelles chez les Thalamita View in CoL , sont réduites et très peu marquées. Les frontales et protogastriques ne se distinguent que très faiblement, les mésogastriques, qui forment une ligne continue, sont par contre nettement visibles, de même que les épibranchiales qui sont séparées de la ligne métagastrique qui est très faiblement marquée; il n’y a aucune ligne cardiaque ni mésobranchiale.

Les dents antérolatérales de la carapace sont au nombre de cinq. Les trois premières sont de taille croissante d’après les auteurs (en fait, d’après la photo publiée, les dents 2 et 3 semblent subégales et la première un peu plus petite); les dents 4 et 5 sont subégales (en fait la quatrième semble légèrement plus petite que la cinquième) et plus petites que les trois premières.

Apel & Spiridonov (1998: 263, figs 78-81, 87, 88, pl. 9) ont décrit une espèce nouvelle, T. rubridens , qui est extrêmement proche de T. cerasma et dont, grâce au Dr Apel, nous avons pu examiner deux exemplaires des Émirats arabes: 1 paratype 35,2 × 55,3 mm (MNHN- B 27767, ex SMF 24405) de Dubai (24°53,00’N, 54°50,80’E, 1-5 m); 1 paratype 37,2 × 59,6 mm (MNHN-B 27768, ex SMF 24401) d’Abu Dhabi (24°15,530’N, 53°21,865’E, 6-9 m).

Cette espèce de distingue de T. cerasma , d’après ses auteurs, par:

– des lignes transversales de granules frontales, protogastriques et métagastrique distinctes au lieu d’être faiblement visibles;

– la cinquième dent antérolatérale de la carapace distinctement plus grande que la quatrième (ce point n’est pas très net, car si Apel & Spiridonov énoncent ce qui précède comme caractère distinctif de leur espèce, lorsqu’ils la comparent à T. crenata Rüppel, 1830 , ils écrivent « the 4 th tooth in T. rubridens is smaller or subequal to the 5 th »);

– le premier pléopode mâle plus grêle, moins recourbé, à l’extrémité plus élargie, portant moins de soies sur la partie interne subdistale.

Nos exemplaires se distinguent de l’holotype de T. cerasma par:

– le bord frontal plus droit et avec des lobes latéraux moins séparés des autres ( Fig. 7A, C, D View FIG );

– la taille plus petite de la quatrième dent antérolatérale de la carapace ( Fig. 7F View FIG , H-J).

Des variations s’observent chez nos spécimens concernant les lignes transversales de granules; habituellement, seules sont bien visibles les mésogastriques et les épibranchiales; un exemplaire, celui dessiné, présente une esquisse de lignes frontales; chez deux exemplaires, les protogastriques apparaissent sous forme de zones granuleuses faibles; chez un exemplaire, la métagastrique est discernable, difficilement, interrompue en son milieu.

On peut mentionner également qu’un exemplaire présente des lobes frontaux médians et submédians totalement fusionnés ( Fig. 7E View FIG ), si bien que, d’après ce spécimen, le front serait quadrilobé. Il s’agit bien évidemment d’un spécimen anormal.

Les premiers pléopodes mâles ( Fig. 6 View FIG E-G) ne diffèrent guère de celui représenté par Wee & Ng (1995: fig. 32C-E). Ils ont un peu moins de soies, mais il ne faut pas oublier que l’holotype de T. cerasma est un vieux mâle et qu’aucune comparaison n’a pu être faite avec d’autres spécimens. Par tous les autres caractères, nos spécimens correspondent parfaitement au type de T. cerasma .

Si on les compare à T. rubridens , nos spécimens s’en distinguent, comme dans le cas de T. cerasma , par:

– le bord frontal plus droit et avec des lobes latéraux moins séparés des autres ( Fig. 7 View FIG B-D);

– la taille un peu plus petite de la quatrième dent antérolatérale de la carapace ( Fig. 7 View FIG G-J).

Par ailleurs, chez T. rubridens , contrairement à nos spécimens, il existe des lignes transversales de granules frontales, protogastriques et métagastriques, faibles mais visibles.

Les premiers pléopodes mâles sont très voisins chez les deux espèces.

Nous nous trouvons donc ici en présence de trois taxons qui sont extrêmement proches. Apel & Spiridonov (1998) ont séparé les deux taxons qu’ils ont observés au niveau de l’espèce. Dans le cas de nos spécimens, compte tenu de notre ignorance des variations intraspécifiques chez T. cerasma et des variations observées chez nos spécimens, nous préférons ne créer qu’une sous-espèce.

Mentionnons que Takeda & Marumura (1997: 16, fig. 1C-D) ont signalé T. cerasma de la péninsule de Kii au Japon. Ils donnent une photo en couleur, malheureusement bien petite, de leur spécimen sur laquelle il est difficile de voir les détails. Leur spécimen présente des lignes transversales de granules frontaux et protogastriques bien visibles, un front qui semble très droit et des quatrièmes dents antérolatérales de la carapace qui semblent être d’une taille très voisine de celle des cinquièmes. Pour savoir à quel taxon ce spécimen doit être rattaché, il conviendrait de pouvoir l’examiner.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Portunidae

Genus

Thalamita

Loc

Thalamita cerasma rectifrons

Crosnier, Alain & Moosa, Mohammad Kasim 2002
2002
Loc

Thalamita cerasma

Wee & Ng 1995
1995
Loc

Thalamita

Latreille 1829
1829
Darwin Core Archive (for parent article) View in SIBiLS Plain XML RDF