Ranunculus sect. Batrachium

Jeanmonod, Daniel & Naciri, Yamama, 2021, Révision taxonomique de Ranunculus sect. Batrachium en Corse: une analyse morphologique et statistique, Candollea 76 (2), pp. 275-292 : 285-286

publication ID

https://doi.org/ 10.15553/c2021v762a9

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03A987D4-DB3F-FFED-92A3-FD11FD49FE5C

treatment provided by

Felipe

scientific name

Ranunculus sect. Batrachium
status

 

Taxonomie de Ranunculus sect. Batrachium en Corse

L’ensemble des observations, des analyses morphologiques et des analyses statistiques a donc permis de mettre en évidence la présence en Corse de trois taxons. Cependant les taxons inclus au sein de Ranunculus peltatus aggr. et de R. penicillatus aggr. n’ont pas été encore définis.

La distinction des taxons est peu évidente au sein de Ranunculus peltatus aggr. et la clé proposée par WIEGLEB et al. (2017) ne permet pas de déterminer avec certitude les plantes corses. Une comparaison de la description de ces taxons ( tableau 6) permet de constater que les plantes corses correspondent peu à R. peltatus s.str. mais plutôt R. saniculifolius en raison de la taille des feuilles laminaires, des feuilles multifides et des pétales. Ranunculus saniculifolius présente des réceptacles glabres à pubérulents et souvent une absence de feuilles multifides. En raison de ces derniers aspects, les plantes corses seraient plus proches de R. baudotii . Selon WIEGLEB et al. (2017), certaines formes de R. saniculifolius ne sont pas distinguables de R. baudotii . Wiegleb (pers. comm.) estime même que ces deux taxons seraient conspécifiques. En conséquence, nous attribuons les plantes corses de R. peltatus aggr. à R. saniculifolius .

Parmi les 3 taxons reconnus au sein de Ranunculus penicillatus aggr., l’analyse permet d’exclure R. vertumnus à feuilles multifides courtes et de confirmer une forme avec feuilles laminaires ( R. penicillatus , 12 individus) et une forme sans ( R. pseudofluitans , 19 individus). En dehors de ce caractère, l’analyse ne permet pas de distinguer deux ensembles. De plus, l’observation dans une même population d’individus avec ou sans feuilles laminaires permet de conclure que les populations corses n’appartiennent qu’à un seul et unique taxon. Ce fait entre en contradiction avec le concept de WIEGLEB et al. (2017) qui distingue deux espèces ( R. penicillatus et R. pseudofluitans ) sur la présence ou l’absence de feuilles laminaires, concept généralement accepté en zone tempérée. Cela n’est pas le cas en zone méditerranéenne où les deux taxons sont considérés comme synonymes ( PIGNATTI, 1982, 2017; COOK, 1986; ARRIGONI, 2006; TISON et al., 2014) ainsi que le confirme notre étude. Il est possible que l’interprétation de WIEGLEB et al. (2017) soit trop restrictive et que R. penicillatus devienne fréquemment homophylle en Méditerranée et ne puisse être distingué morphologiquement de R. pseudofluitans . Il est aussi possible que R. penicillatus soit un taxon cryptique distinct des deux précédents, peut-être issu d’autres hybridations fertiles, difficilement distinguable morphologiquement des deux autres. Wiegleb (pers. comm.) estime d’ailleurs que R. penicillatus serait un agrégat formé de plusieurs espèces d’origine hybride,

les tests sont mentionnés entre parenthèses carrées. [Abréviations: ns = P> 0.05; * = P <0.05; ** = P <0.01; *** = P <0.001]

jeunes, n’ayant pas atteint leur état de coalescence et avec des morphologies se recouvrant. Cette interprétation va dans le sens des différences observées entre les zones tempérées et méditerranéennes. Nous en restons à l’interprétation de la plupart des auteurs ouest-méditerranéens en attribuant les populations corses hétérophylles ou homophylles à R. penicillatus .

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