Sicyonia dejouanneti, Crosnier, 2003

Crosnier, Alain, 2003, Sicyonia (Crustacea, Decapoda, Penaeoidea, Sicyoniidae) de l’Indo-ouest Pacifique, Zoosystema 25 (2), pp. 197-348 : 293-297

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5394281

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03C12110-FFDB-FFD0-FE8A-FB79F299BD68

treatment provided by

Marcus

scientific name

Sicyonia dejouanneti
status

sp. nov.

Sicyonia dejouanneti View in CoL n. sp.

( Figs 70-72 View FIG View FIG View FIG ; 108G, H View FIG ; 109A-F)

MATÉRIEL TYPE. — Nouvelle-Calédonie. MUSOR- STOM 4, stn CP 194, 18°52,8’S, 163°21,7’E, 545 m, 19.IX.1985, 1 8,3 mm (MNHN-Na 13515) GoogleMaps ; 1 paratype 10,1 mm (MNHN-Na 13507). — Stn DW 195, 18°54,8’S, 163°22,2’E, 465 m, 19.IX.1985, 1 paratype 5,0 mm (MNHN-Na 13508). — Stn CP 198, 18°49,4’S, 163°18,8’E, 590 m, 20.IX.1985, 1 holotype 7,9 mm (MNHN-Na 13502).

BIOCAL, stn CP 67, 24°55,44’S, 168°21,55’E, 500-510 m, 3.IX.1985, 1 paratype 10,8 mm (MNHN-Na 13506). CHALCAL 2, stn DW 72, 24°54,5’S, 168°22,3’E, 530 m, 28.X.1986, 2 paratypes 8,0 mm (MNHN-Na 13513) et 8,1 mm (MNHN-Na 13514). SMIB 3, stn CP 4, 24°54,0’S, 168°21,5’E, 530 m, 20.V.1987, 1 paratype 13,1 mm (MNHN-Na 13509). — Stn DW 5, 24°54,9’S, 168°21,6’E, 502 m, 21.V.1987, 1 paratype 7,4 mm (MNHN-Na 13510). — Stn DW 6, 24°56,4’S, 168°21,2’E, 505 m, 21.V.1987, 1 paratype allotype 10,5 mm (MNHN-Na 13503). BERYX 11, stn CP 07, 24°55’S, 168°21’E, 510- 550 m, 15.X.1992, 1 paratype 12,7 mm (MNHN- Na 13511). — Stn DW 27, 23°37’S, 167°41’E, 460-470 m, 18.X.1992, 2 paratype 14,6 et 16,4 mm (MNHN-Na 13512).

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Nouvelle-Calédonie. BIOCAL, stn DW 66, 24°55,43’S, 168°21,67’E, 505- 515 m, 3.IX.1985, 1 6,2 mm.

MUSORSTOM 4, stn CP 153, 19°04,2’S, 163°21,2’E, 235 m, 14.IX.1985, 1 9,6 mm. — Stn DW 162, 18°35,0’S, 163°10,3’E, 525 m, 16.IX.1985, 1 6,8 mm. — Stn CP 194, 18°52,8’S, 163°21,7’E, 550 m, 19.IX.1985, 3 6,4-6,6 mm; 1 9,1 mm. — Stn DW 197, 18°51,3’S, 163°21,0’E, 550 m, 20.IX.1983, 1 7,7 mm (MNHN-Na 13504); 1 6,9 mm.

CHALCAL 2, stn DW 72, 24°54,5’S, 168°22,3’E, 530 m, 28.X.1986, 1 9,5 mm.

SMIB 4, stn DW 34, 24°55,0’S, 168°22,0’E, 515 m, 7.III.1989, 1 6,0 mm.

BERYX 11, stn CP 22, 24°44’S, 168°07’E, 490- 510 m, 17.X.1992, 1 8,2 mm.

SMIB 8, stn DW 148, 24°55,1’S, 168°21,6’E, 510 m, 27.I.1993, 1 6,4 mm.

BATHUS 2, stn CP 738, 23°02,1’S, 166°56,6’E, 558- 647 m, 13.V.1993, 1 7,5 mm.

HALIPRO 1, stn CH 877, 23°03,5’S, 166°59,2’E, 464-480 m, 31.III.1994, 1 7,6 mm.

LITHIST, stn CP 8, banc éponge, 24°54,2’S, 168°21,3’E, 540 m, 11.VIII.1999, 1 6,7 mm; 2 8,6 (MNHN-Na 13587) et 13,5 mm.

Vanuatu. MUSORSTOM 8, stn CP 980, 19°21,0’S, 169°25,2’E, 450- 433 m, 22.IX.1994, 1 5,8 mm GoogleMaps ; 1 9,7 mm (MNHN-Na 13584). — Stn CP 984, 19°19,6’S, 169°26,4’E, 480-544 m, 23.IX.1994, 1 10,2 mm. — Stn DW 1015, 17°53,7’S, 168°22,1’E, 375-420 m, 27.IX.1994, 1 14,1 mm. — Stn CP 1027, 17°53,0’S, 168°39,3’E, 550-571 m, 28.IX.1994, 2 9,6 mm (MNHN-Na 13585) et 13,7 mm (MNHN-Na 13583).

Îles Fidji. BORDAU 1, stn CP 1447, 16°45’S, 179°59’E, 420-513 m, 4.III.1999, 1 10,2 mm (avec bopyre). — Stn CP 1481, 20°57’S, 178°45’W, 441- 506 m, 9.III.1999, 1 8,6 mm. (MNHN-Na 13586).

Îles Wallis. MUSORSTOM 7, stn DW 606, 13°21,4’S, 176°08,3’W, 420-430 m, 26.V.1992, 1 7,5 mm (MNHN-Na 13505) GoogleMaps ; 2 10,5 mm (MNHN-Na 13588) et 11,3 mm.

Banc de la Bayonnaise (dans l’ouest des îles Wallis). MUSORSTOM 7, stn CP 629, 11°53,7’S, 179°32,3’W, 400-420 m, 29.V.1992, 1 10,5 mm.

Îles Tonga. BORDAU 2, stn CP 1528, Eua, 21°14’S, 174°59’W, 587-592 m, 3.VI.2000, 1 9,8 mm. — Stn 1617, seamount, 23°07’S, 175°53’W, 483-531 m, 17.VI.2000, 1 6,2 mm. — Stn CP 1640, nordouest Tongatapu, 21°09’S, 175°24’W, 564-569 m, 21.VI.2000, 1 10,4 mm. — Stn CP 1643, nordouest Tongatapu, 21°05’S, 175°22’W, 487 m, 22.VI.2000, 1 11,2 mm (avec bopyre).

Polynésie, îles Marquises. MUSORSTOM 9, stn 1300, Nuku Hiva, 8°50’S, 140°17’W, 416-430 m, 9.IX.1997, 2 7,7 et 9,5 mm.

LOCALITÉ TYPE. — Nouvelle-Calédonie, par 18°49,4’S, 163°18,8’E et 590 m de profondeur.

ÉTYMOLOGIE. — Cette espèce est dédiée à Jean- François Dejouannet, dessinateur de l’IRD, qui a illustré la presque totalité de ce travail.

DISTRIBUTION. — Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, îles Wallis, banc de la Bayonnaise (dans l’ouest des îles Wallis), îles Tonga, îles Marquises et Taiwan, entre 375-420 et 590 m.

DESCRIPTION

Le rostre est droit et court (il s’étend, suivant les spécimens, jusqu’aux 3/4 ou aux 4/5 du premier article du pédoncule antennulaire); haut à sa base, il s’amincit régulièrement et fortement sur toute sa longueur: sa hauteur, à sa base, est environ 3,5 fois supérieure à celle de son extrémité; son bord ventral est pratiquement droit. Le bord dorsal de la carapace, rostre inclus, décrit une courbe régulière de plus en plus convexe au fur et à mesure que les spécimens grandissent. Il porte six ou sept dents de taille légèrement décroissante, sans compter celles de l’extrémité du rostre. Les trois premières sont en arrière de l’orbite, la quatrième est soit légèrement en arrière de l’orbite, soit légèrement en avant. Deux ou trois dents postrostrales sont en arrière de l’épine hépatique. La première dent postrostrale se situe aux 4/10 environ de l’espace séparant le bord postérieur de la carapace du niveau du fond de l’orbite; la seconde aux 6/10 environ et la troisième aux 8/10. L’espace séparant le bord postérieur de la carapace de la première dent est voisin du

A double de celui séparant les première et deuxième dents, ce dernier est habituellement plus petit que celui séparant les deuxième et troisième dents (il est compris entre les 3/4 et les 9/10 de celui-ci). L’espace séparant les troisième et quatrième dents est compris entre les 6/10 et les 8/10 de celui séparant les deuxième et troisième, tandis que les espaces séparant les autres dents sont voisins de la moitié de l’espace séparant les troisième et quatrième. L’extrémité du rostre est bidentée, avec une dent dorsale et une ventrale, toutes deux petites et parfois séparées par une petite convexité. La carapace porte une fine épine hépatique. Son lobe infra-orbitaire est arrondi.

Les premiers péréiopodes portent une épine subdistale, bien développée, sur le bord interne du basis et de l’ischion. Sur les deuxièmes péréiopodes, seul un minuscule denticule s’observe sur le basis.

L’abdomen présente, sur le bord dorsal du premier segment, une assez forte dent, aiguë, légèrement ou très fortement recourbée ( Fig. 70B, D View FIG ), dirigée vers l’avant. Le second segment présente une dent plus petite, aiguë comme la première, presque droite ou fortement recourbée, et également dirigée vers l’avant. Le bord postéroventral du pleuron du cinquième segment abdominal est inerme; sa partie postérieure est très légèrement concave. Les bords postérieurs de tous les pleurons sont fortement angulaires. Le sixième segment porte une forte dent dorsale distale, postérieure; son bord ventral se raccorde au bord postérieur suivant un angle droit, souvent étiré en courte dent. Les sculptures sont assez peu marquées et de grandes plages entièrement lisses existent; on observe les carènes longitudinales habituelles, mais peu marquées, dans la zone de séparation entre tergites et pleurons, à l’exception du quatrième segment qui en est dépourvu; les parties postérieures des segments présentent quelques rares nodosités, floues et mal définies; certains sillons par contre sont profondément marqués: sur le premier segment un sillon postérieur couvre la totalité du tergite et du pleuron, le sillon antérieur ne s’étend que sur la partie tout à fait supérieure du pleuron; les segments 2-5 ont un sillon postéromédian bien développé; la carène dorsale des segments 3-6 est particulièrement bien marquée. La longueur du sixième segment (mesurée du condyle d’articulation à la pointe du lobe latéral postérieur médian) est, chez les adultes, de 1,5 à 1,7 fois plus grande que celle du cinquième (mesurée entre les condyles d’articulation). Le telson se termine par une forte pointe encadrée par une paire d’assez grosses dents fixes, subdistales. Les bords ventraux portent, chacun, trois petites épines mobiles qui semblent souvent absentes chez les plus grands spécimens. Quelques très petites épines mobiles s’observent de part et d’autre des bords séparant la face dorsale des faces latérales du telson; elles sont très irrégulièrement implantées et en nombre variable (de quatre à une dizaine par rangée).

Le thélycum ( Fig. 71 View FIG ) présente une plaque thélycale en forme de pointe comme il est de règle chez les Sicyonia ; elle est assez fine; son rapport L/l est le plus souvent compris entre 2,6 et 2,8. La plaque postérieure présente des lobes antérolatéraux à bord externe modérément convexe.

Le pétasma ( Fig. 72 View FIG ) a des lobes dorsolatéraux présentant un processus distal externe en forme de corne assez massive et relativement courte, recourbée d’abord antérieurement puis, sur sa partie distale, antérodorsalement; le processus distal interne est en forme de lobule ovale, parfois un peu étiré en pointe dans sa partie antéroexterne, atteignant presque, antérieurement, le niveau du processus distal externe. Les lobes ventrolatéraux présentent un processus distal externe très fortement bilobulé: la partie antérieure est en forme d’auvent arrondi et la partie postérieure, séparée de la partie antérieure par une large concavité, en forme de pointe mousse, plus courte que la partie antérieure. Le processus latéral est développé, soit en pointe aiguë dirigée antérolatéralement, soit en forme de dent mousse mais saillante. En arrière du processus latéral, les bords latéraux du pétasma sont fortement sinueux.

Coloration

Elle présente une grande variabilité ( Figs 108G, H View FIG ; 109A-F). Souvent la carapace présente une ligne rouge foncé qui s’étend, en diagonale, depuis le tiers ou la moitié du bord postérieur de la carapace jusqu’au cinquième environ du bord ventral; en arrière de cette ligne, la carapace est blanche. Une autre ligne rouge, souvent moins visible et beaucoup plus courte, s’observe sur la partie antérieure des régions ptérygostomienne et antennaire. En avant de la ligne rouge postérieure, la carapace est le plus souvent rougeâtre avec la région rostrale blanchâtre, mais on observe des variations pouvant aller jusqu’à une carapace largement blanche ou au contraire largement rouge. Les segments abdominaux 1-5 sont le plus souvent rouges au niveau des tergites et blancs au niveau des pleurons, le telson et les uropodes sont blancs mais parsemés de quelques taches rouges; on observe toutefois d’importantes variations de couleurs au niveau des segments thoraciques 1-5: chez certains spécimens, ils sont presque entièrement rouges, tandis que chez d’autres, le blanc domine nettement. La partie antérieure du premier segment abdominal, qui coulisse sous la carapace, porte dorsalement une large tache jaune qui s’étend sur la partie antérieure de l’épine dorsale de ce segment. Chez de nombreux spécimens, des taches jaunes s’observent également sur la moitié dorsale du corps.

Taille

Le plus grand spécimen connu est une femelle dont la carapace mesure 16,4 mm, ce qui correspond à une longueur totale de 58 mm. Le plus grand mâle a une carapace mesurant 8,1 mm.

REMARQUES

Un mâle (MNHN-Na 13504), récolté en Nouvelle-Calédonie, identifiable sans grand doute possible à S. dejouanneti n. sp., présente un pétasma avec un processus distal interne des lobes dorsolatéraux non ovale et des processus latéraux peu saillants et arrondis ( Fig. 72D View FIG ).

Des exemplaires de diverses régions, presque toujours des femelles, sont très proches des S. dejouanneti n. sp. typiques mais en diffèrent par quelques caractères peu marqués.

C’est ainsi que certains exemplaires ont un rostre plus grêle et souvent légèrement plus long (il atteint presque l’extrémité de l’oeil) que les S. dejouanneti n. sp. typiques. C’est le cas notamment des femelles récoltées aux îles Wallis, sur le banc de la Bayonnaise et aux îles Tonga. Il faut noter également qu’un mâle (MNHN-Na 13505), aussi à rostre grêle ( Fig. 70C View FIG ), récolté aux îles Wallis, en même temps que les femelles mentionnées ci-dessus, présente un pétasma peu en accord avec celui observé habituellement chez S. dejouanneti n. sp. ( Fig. 72E View FIG ), la partie antérieure du processus distal externe des lobes ventrolatéraux n’étant pas plus développée que la partie postérieure et le processus distal interne des lobes dorsolatéraux n’étant pas ovale. Nous rattachons ces spécimens à S. dejouanneti n. sp., mais cette identification devra être vérifiée par l’examen de plus nombreux spécimens mâles provenant des ces régions.

De même les deux femelles récoltées aux îles Marquises posent un problème: leur rostre est du type grêle, le pleuron du premier segment abdominal présente un sillon antéromédian faiblement marqué (au lieu d’être totalement occulté comme chez les S. dejouanneti n. sp. typiques) et le pleuron du cinquième segment abdominal présente un bord postérieur dont la partie inférieure est nettement concave et se termine par un denticule postéroventral. L’absence de mâle empêche de conclure mais, dans ce cas, il est possible que l’on se trouve devant une espèce nouvelle.

Enfin une femelle (Lc = 12,4 mm) (Fig. 109F) capturée à Taiwan (Su-Aou, I-Lan County, pêche d’un chalutier commercial, 16.III.1985, T.-Y. Chan coll., NTOU) se situe également près des spécimens mentionnés ci-dessus. Elle a également un rostre plus grêle que celui des S. dejouanneti n. sp. typiques, ne présente pas de sillon antéromédian sur le premier segment abdominal mais présente un bord postérieur dont la partie inférieure est nettement concave et se termine par un denticule postéroventral. Ici aussi aucun mâle n’est connu.

NTOU

Institute of Marine Biology, National Taiwan Ocean University

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Sicyoniidae

Genus

Sicyonia

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