Pyura hebridensis, Monniot & Monniot, 2003

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2003, Ascidies de la pente externe et bathyales de l’ouest Pacifique, Zoosystema 25 (4), pp. 681-749 : 733-734

Pyura hebridensis n. sp.

( Figs 41 ; 50B, C )

MATÉRIEL TYPE. — Vanuatu. Îles Hébrides, 16°54’S, 168°20’E, 459-488 m, 30.IX.1999, holotype (MNHN S2 PYU 145).

ÉTYMOLOGIE. — Le nom d’espèce évoque les îles Hébrides d’où provient l’holotype.

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Îles Fidji. Bligh Water, 17°09.5’S, 177°56.3’E, 600 m, 8.VIII.1998, 5 spécimens.

DESCRIPTION

L’unique exemplaire de Vanuatu a une tunique incrustée de sable et mesure 3 cm de haut dont 1 cm de pédoncule ( Fig. 50B ). Le diamètre du corps dans sa partie antérieure est de 1,8 cm et le diamètre du pédoncule de 1 cm. Le pédoncule porte à sa base une touffe de rhizoïdes ( Fig. 50B ). Les deux siphons ne sont pas saillants, peu visibles, au sommet du corps. Les spécimens des Fidji ( Fig. 50C ) ont une forme triangulaire, les siphons situés à deux angles du corps et le troisième angle constitue la zone de fixation sur le substrat. La tunique est dure, brune et bosselée, sans rhizoïdes ni épibiontes. Nous n’avons pas trouvé de spinules sur les siphons. La tunique est épaisse, intérieurement nacrée.

Débarrassé de la tunique, le manteau apparaît très musclé, avec de forts rubans radiaires partant des deux siphons, régulièrement entrecroisés, qui couvrent tout le corps.

Les tentacules sont volumineux et très branchus, insérés à la base d’un grand vélum. Il y a également un vélum au siphon cloacal. Le tubercule vibratile est très gros, saillant, avec une ouverture en C dont les cornes sont enroulées vers l’intérieur ( Fig. 41A ). Le bourrelet péripharyngien est sinueux, indenté en un profond V dorsal. Il est situé contre la branchie.

Chez le plus gros spécimen des Fidji qui mesure 18 mm entre les siphons, la branchie a 10 plis de chaque côté, très hauts sauf celui situé de chaque côté de l’endostyle. Chez le spécimen pédonculé la branchie n’a que huit plis hauts, avec 18 à 20 sinus sur les plis et deux entre les plis. Il n’y a qu’un à deux stigmates irréguliers par maille entre les plis. Le raphé est formé de languettes longues et pointues.

Le tube digestif décrit une boucle longue ( Fig. 41A ), placée très ventralement, puis le rectum est rebroussé ou sinueux. L’anus a un bord entier. L’estomac est allongé, peu élargi, couvert par une glande hépatique à lobes pédonculés ramifiés en chou-fleur, placée sur la branche ascendante de la boucle digestive ( Fig. 41A ). Il n’y a pas d’endocarpes.

Il y a une gonade de chaque côté, allongée et rectiligne, la gonade gauche placée dans la boucle primaire du tube digestif et la gonade droite en position très postérieure ( Fig. 41A ). Chaque gonade est composée de lobes hermaphrodites arrondis, saillants, juxtaposés et alternés de chaque côté des conduits génitaux qui sont axiaux. La partie la plus saillante de chaque lobe est constituée de quelques vésicules testiculaires qui recouvrent la partie femelle se prolongeant en un court conduit sur le lobe femelle ( Fig. 41B ). L’oviducte et le spermiducte commun se terminent ensemble par des papilles longues, saillantes dans la cavité cloacale. Les lobes des gonades sont reliés deux à deux et unis à la branchie par des ponts dermato-branchiaux de façon régulière ( Fig. 41B ).

REMARQUES

Cette espèce se rapproche de Pyura viarecta Kott, 1985 par sa morphologie externe, sa tunique ensablée. Par contre, la musculature étendue sur tout le corps, le gros tubercule vibratile, la forte courbure du rectum et les papilles génitales longues l’en éloignent. Les spinules des siphons sont ici absents.

Figures

FIG. 41. — Pyura hebridensis n. sp.; A, spécimen ouvert; B, gonade. Échelles: A, 5 mm; B, 1 mm.

FIG. 50. — A, Herdmania pennata Monniot C. & Monniot F., 1991; B, C, Pyura hebridensis n. sp.; B, spécimen de Vanuatu; C, spécimen de Fidji.