Cnemidocarpa, Huntsman, 1912

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2003, Ascidies de la pente externe et bathyales de l’ouest Pacifique, Zoosystema 25 (4), pp. 681-749 : 714-715

Cnemidocarpa sp.

( Fig. 26 ) MATÉRIEL EXAMINÉ. — Vanuatu. 17°43’S, 168°37’E, 130 m, 28.IX.1994, 1 spécimen.

DESCRIPTION

L’unique exemplaire, de 10 mm dans sa plus grande dimension, était fixé par toute sa face ventrale sur un caillou. Les deux siphons apicaux sont assez proches l’un de l’autre, non saillants. Dans l’alcool, la tunique est dure, brune, sans épibiontes.

Le manteau est opaque, avec une musculature de fibres fines longues entrecroisées et très serrées, issues des deux siphons. Intérieurement et surtout sur les parties latérales et ventrales, on distingue de nombreuses vésicules pigmentées.

Les tentacules buccaux sont courts, très nombreux, unis à leur base par une membrane. Le bourrelet péripharyngien est ondulé; il forme dorsalement un V étroit dans lequel se place le tubercule vibratile ouvert en C à gauche. La branchie comprend quatre plis épais de chaque côté selon la formule à droite:

D.E. 3 (10) 5 (15) 5 (16) 6 (14) 2 R.

Les plis branchiaux s’amenuisent progressivement vers l’oesophage.

Le tube digestif est caractérisé par un estomac plissé très allongé qui forme toute la branche ascendante de la boucle digestive ( Fig. 26 ). L’anus a six lobes peu marqués.

Les gonades, une de chaque côté, sont longues et bifides ( Fig. 26 ). La gonade gauche a une forme en Y et longe l’intestin. La gonade droite, de contours également un peu sinueux, a deux branches alignées en direction antéro-postérieure se rejoignant en une portion unique perpendiculaire.

Les papilles mâle et femelle sont sessiles et jointives dans chacune des deux gonades.

La partie interne du manteau est parsemée de nombreux endocarpes y compris dans la boucle digestive ( Fig. 26 ).

De fins tentacules filiformes tapissent une large surface de la partie interne du siphon cloacal et sont également implantés sur un bourrelet saillant médio-dorsal.

REMARQUES

La présence de nombreux endocarpes n’est pas fréquente. D’autre part, la forme des gonades de cette espèce est originale et ne correspond à aucun Cnemidocarpa de la région.

Les gonades, de chaque côté, ayant une forme un peu différente, et un seul spécimen étant disponible, il est difficile de conclure à une espèce nouvelle sans récoltes supplémentaires.

En 1991, C. Monniot a décrit Cnemidocarpa sp. aff. humilis, (Heller, 1878), récolté en Nouvelle- Calédonie sur la pente externe du récif barrière qui a également des gonades ramifiées, mais deux de chaque côté. Les endocarpes sont beaucoup moins nombreux. La boucle digestive est nettement allongée et fermée et les tentacules cloacaux sont en un seul rang. Il s’agit certainement d’une espèce différente.

Cnemidocarpa jacens n. sp. a une gonade semblable et de nombreux endocarpes, mais n’a que trois plis branchiaux de chaque côté. Les tentacules cloacaux sont différents.

Figures

FIG. 26. — Cnemidocarpa sp., spécimen ouvert. Échelle: 5 mm.