Cnemidocarpa jacens, Monniot & Monniot, 2003

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2003, Ascidies de la pente externe et bathyales de l’ouest Pacifique, Zoosystema 25 (4), pp. 681-749 : 709-714

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.4525077

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03CA87A9-A765-FFA4-FCF7-FB89ACA5765A

treatment provided by

Felipe

scientific name

Cnemidocarpa jacens
status

sp. nov.

Cnemidocarpa jacens n. sp.

( Figs 23; 24 View FIG ; 48B View FIG )

MATÉRIEL TYPE. — Îles Salomon. 9°59.1’S, 161°05.8’E, 804-936 m, 4.X.2001, 7 syntypes (MNHN S1 CNE 203).

ÉTYMOLOGIE. — Du Latin jacens : couché, en rapport avec la forme applatie de l’espèce.

DESCRIPTION

Sept individus fixés sur des morceaux de roche ont été récoltés par dragage. Tous les exemplaires ont le même aspect: un disque rond, d’un diamètre maximum de 38 mm, aplati de couleur brune, dont la surface est parcourue de sillons délimitant de petites protubérances arrondies simulant des écailles ( Fig. 48B View FIG ). Les bords de la tunique sont amincis à la circonférence des animaux et solidement attachés à la roche. Le siphon cloacal est situé au centre de la face supérieure et le siphon buccal est latéral ( Fig. 24A View FIG ), les deux siphons sont quadrilobés, non saillants. La tunique située contre le substrat est lisse, opaque, plus fine que la tunique dorsale et colorée en rose. Le corps se sépare assez facilement de la tunique, sauf au niveau des siphons où la tunique réflexe s’enfonce beaucoup. Le manteau est opaque et résistant sur la face dorsale, mince, fragile et un peu transparent sur la face ventrale ( Fig. 23). Le corps est dissymétrique: l’endostyle est nettement décalé à droite sur la face ventrale ( Fig. 24B View FIG ). La musculature est disposée en deux sphincters autour des siphons et des fibres radiaires s’étendent sur toute la face dorsale. La face ventrale est dépourvue de toute musculature. Un très grand vélum existe aux deux siphons ( Fig. 24D View FIG ), de structure gaufrée. Il existe seulement quelques prolongements filiformes à la surface interne du vélum buccal, mais un chevelu dense de fins prolongements sur toute la surface du vélum cloacal ( Fig. 24D View FIG ).

Les tentacules buccaux sont longs, simples, épais, serrés, au nombre d’une trentaine au moins et de tailles presque égales. Ils sont insérés sur un bourrelet. Le bourrelet péripharyngien, en une seule lame haute, dessine un large V dorsal au milieu duquel se place un tubercule vibratile saillant en bouton, ouvert en C dont l’orientation est variable selon les individus ( Fig. 24D View FIG ).

La branchie est implantée contre le bourrelet péripharyngien. Le raphé est long, à bord lisse chez un exemplaire mais denté chez un autre. Le fond de la branchie forme un angle droit. La branchie contient un grand nombre de sinus longitudinaux, plus ou moins groupés en plis selon les animaux. Seul le pli dorsal est un peu élevé, les autres mal délimités ne sont que des groupements de sinus dont il est difficile de déterminer le nombre. Leur trajet est souvent irrégulier. Chez un exemplaire de 3 cm de diamètre, la formule branchiale est approximativement:

D.E. 12 (14) 6 (12) 18 (20) 3 R. 3 (14) 9 (7) 9 (10) 12 E.G.

Il y a un très grand nombre de rangs de stigmates, souvent irréguliers, recoupés de sinus parastigmatiques.

Le tube digestif est très peu lié au manteau et à la branchie par quelques trabécules fins. L’oesophage s’ouvre en avant du fond du sac branchial. Il est long, dirigé postérieurement ( Figs 23; 24C View FIG ). L’estomac allongé, ovoïde a une paroi régulièrement plissée (24 plis chez un spécimen). Il n’y a pas de caecum. L’intestin décrit une large boucle ( Figs 23; 24C View FIG ). Le rectum rejoint le raphé et s’ouvre contre l’ouverture cloacale par un anus à bord lisse.

Un très large vaisseau sanguin longe l’endostyle à droite.

Les gonades varient en nombre et en forme selon les individus. Chez l’exemplaire le plus grand, il y a une gonade en forme de T du côté droit ( Fig. 24E View FIG ), une gonade en arc de cercle au-dessus du tube digestif et une gonade sur la ligne médiodorsale postérieurement au siphon cloacal placée contre l’estomac ( Figs 23; 24C View FIG ). Chez d’autres exemplaires, on trouve une gonade à droite et deux à gauche, ou une ou deux médio-dorsales. Les gonades sont tubulaires, avec des massifs de lobes testiculaires appliqués successivement sur l’axe ovarien ( Fig. 24E, F View FIG ). Chaque massif de lobules mâles émet un court spermiducte qui rejoint le spermiducte commun qui longe l’ovaire. Les ovocytes sont irrégulièrement développés selon les individus et les gonades: soit ils emplissent toute la longueur de l’ovaire, soit ils n’occupent que de courtes sections, les gonades étant alors représentées surtout par les très longs gonoductes ( Fig. 23F). Les papilles mâles et femelles se séparent à l’extrémité des gonades contre l’ouverture cloacale. Il n’y a qu’une papille femelle par gonade, mais une ou deux papilles mâles, un peu plus longues que la papille femelle ( Fig. 24E, F View FIG ).

Tout le manteau est couvert de nombreux endocarpes foliacés, y compris sous le tube digestif ( Figs 23; 24C View FIG ).

REMARQUES

Cette espèce est tout à fait remarquable par sa forme très aplatie et la structure de ses gonades. Elle est très proche des espèces antarctiques Cnemidocarpa nordenskjoldi (Michaelsen, 1898) et Cnemidocarpa drygalskii (Hartmeyer, 1911) .

C. jacens n. sp. en diffère par la forme du tube digestif, ici moins long et en boucle plus ouverte, le nombre nettement plus grand d’endocarpes présents sur toute la surface du manteau et un plus grand nombre de gonades avec des papilles génitales bien isolées et plus longues.

C. jacens n. sp. a été récolté sur un substrat dur, ce qui conditionne probablement la forme particulièrement aplatie du corps, avec une tunique nue. Il est possible que l’habitus de l’espèce devienne très différent dans le cas d’une localisation sur un substrat plus meuble.

Cnemidocarpa tinaktae ( Van Name, 1918) ( Fig. 25 View FIG )

Styela tinaktae Van Name, 1918: 88 ( Philippines) .

Cnemidocarpa tinaktae – Millar 1975: 298, fig. 78

( Philippines et Ambon).

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Indonésie. Mer d’Arafura, îles

Kai, 5°18’S, 133°01’E, 205-212 m, 24.X.1991,

2 spécimens.

DESCRIPTION

Les deux exemplaires de 17 et 18 mm de diamètre étaient fixés par leur face ventrale. La tunique est nue, dure, à surface marquée de mamelons. Les siphons ne sont pas saillants, distants d’un tiers du diamètre du corps. La tunique est épaisse, un peu nacrée intérieurement.

Le manteau a une couleur brun clair. Sa paroi contient des vésicules et un feutrage musculaire très fin, sauf au niveau des siphons fermés par un sphincter. La paroi des deux siphons contient quatre bandes longitudinales brunes. Il y a un vélum dans chacun des siphons, le vélum buccal contient un fort muscle circulaire. Dix-huit à 20 longs tentacules simples sont implantés à sa base, irrégulièrement alternés avec quelques tentacules plus petits.

Le bourrelet péripharyngien n’a qu’une seule crête; il est indenté en un V étroit dans lequel se loge le tubercule vibratile. L’ouverture du tubercule vibratile est en fente horizontale chez un spécimen, verticale dans l’autre ( Fig. 25D View FIG ). La branchie est insérée très près du sillon péripharyngien. Son tissu est fin. Il y a quatre plis de chaque côté, très hauts et bien écartés les uns des autres. Chez un exemplaire, la formule est: G.E. 9 (20) 14 (22) 12 (17) 13 (20) 6 R. 7 (22) 12 (20) 6 (20) 14 (16) 8 E.D.

Les plis s’abaissent vers la partie postérieure du corps. Le raphé est ondulé, à bord entier. Il augmente beaucoup de hauteur postérieurement.

Le tube digestif dessine une double boucle. L’oesophage est étroit, l’estomac allongé avec une vingtaine de plis internes ( Fig. 25A View FIG ). Il y a un très court caecum pylorique situé contre le manteau. L’intestin forme une boucle fermée horizontale, maintenue par une courte bride tissulaire reliant l’estomac à l’intestin. Le rectum se rebrousse le long du raphé auquel il est attaché par des ponts dermato-branchiaux. L’anus a deux lobes ondulés et épais. Le tube digestif est très peu lié au manteau.

Les gonades ( Fig. 25 View FIG A-C) sont en nombre variable d’un individu à l’autre: six de chaque côté chez un individu, six à droite et cinq à gauche chez l’autre. Elles sont soit allongées, soit fourchues du côté distal ( Fig. 25A View FIG ). L’ovaire est massif, central, bordé de chaque côté contre le manteau par des vésicules testiculaires. Les canaux mâles sont dirigés vers l’axe de l’ovaire et se réunissent en un spermiducte le long de l’ovaire ( Fig. 25E View FIG ). Les deux papilles, mâle et femelle, sessiles sont jointives ( Fig. 25A View FIG ). Les gonades sont très saillantes à la surface du manteau.

Toute la face interne du manteau porte de nombreux endocarpes très saillants ( Fig. 25A View FIG ). Entre eux, un pigment foncé ponctue tout le manteau.

Il existe un rang de longues papilles filiformes à la base du vélum cloacal ( Fig. 25A View FIG ).

REMARQUES

Ces exemplaires correspondent très bien à la description de Van Name (1918) en ce qui concerne l’habitus, les tentacules, la branchie, les gonades et la forme du tube digestif. Il y a ici un très petit caecum qui n’était pas signalé dans les descriptions précédentes. La variabilité du nombre et de la forme des gonades est ici confirmée. Le grand espace séparant les plis branchiaux est un caractère constant de l’espèce.

Kingdom

Animalia

Phylum

Chordata

Class

Ascidiacea

Order

Pleurogona

Family

Styelidae

Genus

Cnemidocarpa

Loc

Cnemidocarpa jacens

Monniot, Françoise & Monniot, Claude 2003
2003
Loc

Cnemidocarpa tinaktae

MILLAR R. H. 1975: 298
1975
Loc

Styela tinaktae

VAN NAME W. G. 1918: 88
1918
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