ICHTHYOSAURIA

Brignon, Arnaud, 2023, Les vertébrés du Kimméridgien supérieur de Fumel (Lot-et-Garonne, France) dans la collection Jacques-Ludomir Combes (1824 - 1892), Geodiversitas 45 (2), pp. 55-126 : 94-96

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/geodiversitas2023v45a2

publication LSID

urn:lsid:zoobank.org:pub:DB481D61-FD53-4E94-B880-D6B9BD881BDF

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.7697037

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03CA87F1-B42D-A06C-ACB5-FE0CFE8FFB93

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Felipe

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ICHTHYOSAURIA
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ICHTHYOSAURIA

Sauvage signala d’assez nombreux restes d’ichtyosaures dans la collection Combes. Les genres d’ichtyosaures valides connus dans le Kimméridgien d’Angleterre, de France, d’Allemagne et d’Italie appartiennent aux Ophthalmosauridae et comprennent Ophthalmosaurus Seeley, 1874 , Brachypterygius Huene, 1922 , Grendelius McGowan, 1976 , Nannopterygius Huene, 1922 , Macropterygius Huene, 1922 , Aegirosaurus Bardet & Fernandez, 2000 , Gengasaurus Paparella et al., 2017 et Thalassodraco Jacobs & Martill, 2020 ( McGowan & Motani 2003; Bardet & Fernandez 2000; Moon & Kirton 2016, 2018; Paparella et al. 2017; Jacobs & Martill 2020; Zverkov & Jacobs 2021). Parmi les spécimens décrits par Sauvage, se trouvait notamment une mandibule gauche de 93 cm de long ( Fig. 25B View FIG ). Le conservateur du musée de Boulogne-sur-Mer la rapprochait d’ Ichthyosaurus cuvieri Valenciennes, 1861 du Kimméridgien du Cap de la Hève, près du Havre, espèce qu’il proposait de ranger dans le genre Ophthalmosaurus ( Sauvage 1902b: 30) . D’après Bardet et al. (1997), la robustesse du crâne et des dents de l’hototype d’ Ichthyosaurus cuvieri dont seuls des moulages en plâtre subsistent aujourd’hui pourrait rapprocher cette espèce du genre Grendelius . Il est à noter que la synonymie de ce dernier avec le genre Brachypterygius reste un sujet de débat ( Moon & Kirton 2018; Zverkov & Jacobs 2021). Sauvage décrivit également une seconde mandibule de 88 cm, un fragment de mandibule de 44 cm de long et une portion de prémaxillaire de 65 cm de long accompagnée de dents ( Fig. 25A View FIG ) ( Annexe 3).

Sauvage présenta la photographie d’une dent isolée ( Fig.25C View FIG ) qu’il rapprochait, comme la portion de prémaxillaire, d’« Ichthyosaurus » campylodon Carter, 1846 ( Ophthalmosauridae , Platypterygiinae) du Cénomanien inférieur d’Angleterre, une espèce aujourd’hui assignés au genre Pervushovisaurus Arkhangelsky, 1998 ( Fischer 2016) . Cependant l’angle du cône formé par la couronne des dents de Pervushovisaurus campylodon est plus grand que celui de la dent figurée par Sauvage. Par ailleurs, la largeur de la racine n’est que 1,3 à 1,5 fois plus importante que le diamètre de la base de la couronne chez Pervushovisaurus campylodon . La dent figurée par Sauvage possède quant à elle une racine bulbeuse dont la largeur est proche de 1,7 fois le diamètre de la base de la couronne. Les dents du genre Nannopterygius possède des couronnes relativement plus étroites avec une racine dont la largeur peut atteindre deux fois le diamètre de la base de la couronne ( Zverkov & Jacobs 2021: 254). La couronne des dents de Thalassodraco et d’ Aegirosaurus sont entièrement lisses ou peuvent parfois porter des plis minuscules, chez Aegirosaurus notamment ( Bardet & Fernandez 2000; Jacobs & Martill 2020). Au contraire, la dent isolée et les dents attachées au prémaxillaire de Fumel laissent apparaître de nombreux plis apico-basaux bien marqués.La morphologie des dents de Fumel ( Fig. 25A, C View FIG ) se rapproche le plus de celles d’ Ophthalmosaurus et de Brachypterygius / Grendelius ( Moon & Kirton 2016, 2018). Chez Ophthalmosaurus , les dents sont cependant plus petites. Les dents les plus grandes connues chez Ophthalmosaurus icenicus Seeley, 1874 ont moins de 40 mm de hauteur apicobasale, racine comprise ( Moon & Kirton 2016: 51), alors que les dents de Brachypterygius / Grendelius peuvent atteindre une hauteur supérieure à 70 mm ( Moon & Kirton 2018: 104), comparable à celles des dents de Fumel ( Sauvage 1902b: 31). La dent isolée et le prémaxillaire figurés par Sauvage sont donc rapportés ici à des ophthalmosauridés platypterygiinés. Même si les spécimens figurés par le conservateur du musée de Boulogne-sur-Mer n’ont pas été retrouvés, la collection Combes possède toujours une dent incomplète attribuable à un ichtyosaure que Sauvage avait identifié comme une dent du téléosauroïde Machimosaurus hugii Meyer, 1837 d’après l’étiquette qui l’accompagne ( Fig. 25 View FIG D-G). La couronne est pratiquement droite, contrairement aux couronnes des dents de Machimosaurus qui sont légèrement recourbées (voir par exemple Fig. 28 View FIG I-K, N, O). Les plissures apico-basales de la couronne ne présentent pas les structures chagrinées des dents de Machimosaurus .

Sauvage figura des centra d’une vertèbre cervicale ( Fig. 26A View FIG ) et d’une caudale ( Fig. 25H View FIG ) qu’il rapprochait d’ Ophthalmosaurus cuvieri bien qu’il indiquât Ichthyosaurus sp. dans la légende des figures, un genre aujourd’hui limité à des espèces du Jurassique inférieur ( Lomax et al. 2017; Moon & Kirton 2018). La face articulaire du centrum de la vertèbre cervicale possède un contour vaguement pentagonal. Cinq autres vertèbres ont été retrouvées dans la collection Combes portant les numéros de colisage MBA Paléo.9.9 ( Fig. 26 View FIG B-G), MBA Paléo.13.5, MBA Paléo.15.36 ( Fig. 25 View FIG M-R) et MBA Paléo.17.14 ( Fig.25 View FIG IL). Deux centra de vertèbres dorsales de la région moyenne possèdent des diapophyses et des parapophyses bien séparées et localisées vers le milieu de la hauteur des centra en vues latérales ( Fig. 26 View FIG B-G). Les parapophyses, situées plus bas que les diapophyses, sont décalées antérieurement par rapport à ces dernières. Une vertèbre caudale antérieure ( Fig. 25 View FIG I-L), plus petite mais morphologiquement similaire à celle figurée par Sauvage ( Fig. 25H View FIG ), est reconnaissable à ses facettes articulaires pour les côtes non dédoublées et localisées dans la partie inférieure du centrum. La morphologie de l’ensemble de ces centra est proche de celle observée chez les Ophthalmosauridae du Kimméridgien (voir par exemple Bardet et al. 1997; McGowan & Motani 2003; Moon & Kirton 2016; Zverkov et al. 2017). Un troisième centrum de vertèbre dorsale ( Fig. 25 View FIG M-R) de dimension plus petite mais proportionnellement plus long que les deux précédents possède un indice de longueur vertébrale 2× L /(w + h) 0,66, où L, w et h sont respectivement la longueur, la largeur et la hauteur du centrum, contre des indices compris entre 0,4 et 0,48 pour les vertèbres précédentes. Trois des centra d’ichtyosaures retrouvés dans les collections du MBA ( Figs 25 View FIG I-L, M-R; 26B, C) portent le numéro 18 de l’inventaire de Dombrowski qui les avait correctement identifiés comme des vertèbres d’ichtyosaures ( Annexe 2). Un autre centrum ( Fig. 26 View FIG D-G) porte une étiquette de la main de Combes qui la désignait « vertèbre de saurien ».

Les collections du MBA possèdent deux fragments osseux attribués par Sauvage à des côtes d’ichtyosaures ( Fig. 26 View FIG HP). D’après l’étiquette qui accompage le premier, Combes estimait qu’il s’agissait d’un fragment d’épaule d’un grand saurien, comme une clavicule ou un coracoïde, une identification reprise dans le catalogue de Dombrowski au numéro 45 ( Fig. 14 View FIG ; Annexe 2). Le second fragment, découvert en 1878, était identifié par le pharmacien fumélois comme une « côte de grand saurien » et porte le numéro 44 dans le catalogue de Dombrowski.

R

Departamento de Geologia, Universidad de Chile

T

Tavera, Department of Geology and Geophysics

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