Spitsbergaspis prima, Pernègre, 2003
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5371181 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/03CBE46B-9722-FFE3-FCFC-8CF348C84C8D |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Spitsbergaspis prima |
status |
sp. nov. |
Spitsbergaspis prima n. sp. ( Figs 2-7 View FIG View FIG View FIG View FIG View FIG View FIG )
HOLOTYPE. — Un fragment antérieur de disque dorsal en vue externe ( MNHN, SVD 970 ), montrant l’ornementation caractéristique de l’espèce ( Fig. 2E View FIG ).
ETYMOLOGIE. —De primus, a, um (latin): premier, car il s’agit de la première et seule espèce décrite pour ce genre.
MATÉRIEL ET LOCALITÉ. — Le matériel étudié est composé uniquement de plaques dermiques isolées représentées par 61 spécimens. On peut observer une variation de taille plus ou moins importante selon les individus, ce qui suppose la présence possible de quelques juvéniles (SVD 774, 1521, 726, 1532). Aucune écaille du tronc n’a encore été observée. Cette forme est présente dans les niveaux de base de la Formation de Wood Bay, affleurant près du sommet du mont Sigurd et sur son flanc sud-est (numéros de localité B II et B IV). Un spécimen provient aussi de la bordure sud de Sjövernbukta (localité numérotée A 11). Tous ces gisements appartiennent à la division faunique de Sigurdfjellet.
SPÉCIMENS ÉTUDIÉS. — MNHN, SVD 717-719, 725- 732, 740, 742, 749-754, 756, 759, 760, 762-764, 774, 775, 777, 778, 964-970, 976-978, 1504, 1506, 1517, 1520, 1521, 1526, 1531-1534, 1539, 1540, 1542, 1547-1549, 1552, 1553, 1556, 1558, 1559.
FAUNE ASSOCIÉE. — Les Pteraspidiformes associés sont: Doryaspis sp. , Gigantaspis sp. et une nouvelle forme encore non identifiée dans le gisement B IV (toutes ces formes faisant partie d’une étude globale débutée avec ce travail).
DIAGNOSE. — Pteraspidiforme aplati dorso-ven- tralement. Ceinture orbito-pinéale continue. Ouvertures branchiales très postérieures en bout de plaque branchiale. Plaques branchiales présentant une lamelle ventrale large et une lamelle dorsale étroite. Les commissures transversales des canaux sensoriels du disque dorsal, sur la seconde moitié du disque, sont arquées. Ornementation variable sur les disques dorsal et ventral. Pas de processus antérieur sur les plaques orbitaires, mais un processus postérieur long. Absence d’épine dorsale. Le canal médio-dorsal rejoint le canal pinéal dans la plaque pinéale.
DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE
Spitsbergaspis prima n. gen., n. sp. est une espèce relativement large et aplatie dorso-ventralement. Son canal pinéal passe dans la plaque pinéale ce qui fait de ce genre un représentant des Pteraspidina (sensu Janvier 1996). Les orbites sont orientées en oblique vers la face dorsale de l’animal.
Cette forme présente, comme la plupart des Pteraspidiformes , une carapace céphalo-thoracique composée de 10 plaques principales, cinq plaques sur le bouclier dorsal ( Fig. 7A View FIG ) et au moins cinq (les plaques de la région orale étant manquantes) sur le bouclier ventral ( Fig. 7B View FIG ). Ce sont, pour le bouclier dorsal: les plaques rostrale, pinéale, les deux orbitaires et le disque dorsal, et pour le bouclier ventral: les deux plaques postorales latérales (ou plaques orogoniales), le disque ventral et les deux plaques branchiales. Contrairement à la majorité des représentants des Pteraspidiformes , les plaques branchiales de Spitsbergaspis prima n. gen., n. sp. sont considérées comme faisant partie du bouclier ventral et non du dorsal, du fait que leur lamelle ventrale est surdéveloppée en comparaison à la dorsale ( Fig. 7 View FIG ). Les canaux du système sensoriel du disque dorsal montrent le schéma typique des Pteraspidiformes : deux paires de canaux longitudinaux reliées par trois paires de commissures transversales ( Fig. 7A View FIG ) ( Blieck 1984: 17). Il n’y a ni épine dorsale ni plaques cornuales chez cette espèce.
Bouclier dorsal
Plaque rostrale. Il s’agit d’une plaque plus large que longue ( Tableau 1), ce qui confère aux individus un aspect trapu. Son bord antérieur est très convexe et le postérieur presque rectiligne, légèrement concave latéralement au contact avec les plaques orbitaires ( Fig. 2A View FIG ). Les tubercules présents sur les rides de dentine sont légèrement plus nombreux sur les bords et les rides sont parallèles au bord postérieur de la plaque.
La lamelle récurrente (ou lamelle ventrale préorale) présente un petit relief médian de forme arrondie ( Figs 2B View FIG ; 5B View FIG ). De chaque côté de ce dernier, l’ornementation de cette lamelle est composée d’alignements de tubercules qui passent progressivement à des rides tuberculées sur les bords externes.
Les canaux supra-orbitaires traversent la plaque longitudinalement et sont légèrement arqués, présentant une seule branche chacun avec de petites ramifications vers les pores (une dizaine pour chacun des deux canaux; Fig. 5A View FIG ).
Plaque pinéale. Le primordium de la plaque pinéale est situé sur l’avant de celle-ci ( Fig. 2C View FIG ). Le bord antérieur est droit et le bord postérieur convexe s’inscrit dans le disque dorsal. Ses bords latéraux sont droits, en contact avec les plaques orbitaires: on a une ceinture orbito-pinéale continue caractéristique des Pteraspidina (sensu Janvier 1996). L’ornementation en rides de dentine est concentrique, parallèle aux bords postérieur et latéraux. Les pores du canal pinéal sont visibles: ce dernier, issu des deux plaques orbitaires, passe légèrement en arrière du primordium. On observe également une autre série de pores d’un autre canal, en arrière du premier: il s’agit du canal médio-dorsal qui rejoint le canal pinéal ( Fig. 6A View FIG ). Cette espèce présente donc un schéma unique de tracé de canaux sensoriels dans sa plaque pinéale au sein des Pteraspidiformes ( Fig. 7A View FIG ).
Plaque orbitaire. La plaque orbitaire est étroite et possède un long processus postérieur légèrement arqué et son processus médian se prolonge jusqu’à la plaque pinéale. Chose peu commune chez les Pteraspidiformes , son processus antérieur est inexistant ( Fig. 2F View FIG ). L’ornementation est longitudinale sur le processus postérieur. Sur notre unique spécimen, on ne peut pas observer les canaux du système sensoriel, du fait de l’altération des couches cancellaire et superficielle de l’os.
Disque dorsal. Le disque dorsal est presque aussi large que long ( Tableau 1), légèrement convexe, marqué à l’avant par une encoche pinéale faible mais large ( Fig. 2D View FIG ). Son ornementation de rides de dentines concentriques tuberculées est différente selon les zones du disque considérées, suivant un plan axial antéro-postérieur: on constate une absence de tubercules au centre, des tubercules prononcés de forme ovoïde plus latéralement et des tubercules plus effilés vers les bords de la plaque ( Fig. 4A View FIG ). On compte environ quatre rides de dentine par millimètre. Les bords latéraux du disque dorsal divergent légèrement dans la première moitié du disque puis convergent dans la seconde. Son bord postérieur est rectiligne avec une forte projection postérieure qui, en quelque sorte, « remplace » l’épine dorsale, absente sur cette forme ( Figs 2D View FIG ; 6B View FIG ).
Les canaux sensoriels latéraux principaux sont proches des bords du disque dorsal et semblent pouvoir se prolonger dans les plaques orbitaires. Les trois paires de commissures transversales sont arquées et groupées dans la moitié postérieure du disque ( Fig. 5C, D View FIG ). Les canaux médio-dorsaux sont parallèles sur le tiers antérieur du disque, puis convergent jusqu’à leur contact avec les deux commissures transversales postérieures. Les canaux médio-dorsaux divergent ensuite dans la pointe postérieure du disque ( Fig. 5E View FIG ).
Bouclier ventral
Plaque branchiale. La forme générale de la plaque branchiale est celle d’un triangle très allongé (plaque environ quatre fois plus longue que large; Fig. 3C View FIG ). Sur son bord latéral externe convexe, les rides sont orientées en diagonale par rapport au bord et, sur le reste de la plaque, elles sont longitudinales ( Fig. 4B View FIG ). Son bord postérieur délimite la partie ventrale de l’ouverture branchiale. Le bord antérieur se termine en pointe ( Fig. 3C View FIG ). La lamelle dorsale est étroite, diminuant de largeur vers l’avant de la plaque. L’ornementation de cette face est sublongitudinale, les rides pouvant passer légèrement sur la face ventrale. Le bord postérieur de la face dorsale délimite l’ouverture branchiale dans sa partie dorsale.
Plaque postorale latérale (ou plaque orogoniale). Elle est de forme quasi triangulaire avec des angles arrondis. L’ornementation est composée de rides de dentine qui longent les bords de la plaque en contact avec d’autres plaques et s’incurvent sur le bord externe ( Fig. 3A View FIG ). Le canal latéral principal ventral, issu du disque ventral, se prolonge dans cette plaque car on observe des pores externes au niveau des rides de dentine de la couche externe de l’os ( Fig. 5D View FIG ).
Disque ventral. De forme générale en écu, ce disque est légèrement plus bombé que le disque dorsal. Sa largeur maximale se situe dans sa moitié antérieure et le primordium est en position très postérieure. Ses bords postérieurs forment une pointe en V caractéristique ( Fig. 3B View FIG ). Il s’agit d’un disque légèrement plus long que large ( Tableau 1), présentant le même schéma d’ornementation variable que le disque dorsal.
L’absence du canal postoral sur l’avant de ce disque suggère la présence d’une plaque ou d’une rangée de plaques postorales, dans la(les)quelle(s) passerait alors ce canal. Il semble que sur le disque ventral une paire de canaux longe les bords latéraux et qu’ils se rencontrent au niveau de la pointe du bord postérieur. Toutefois, malgré une usure mécanique de la couche basale du spécimen MNHN, SVD 1504a, l’observation du système sensoriel reste fragmentaire et incertaine. Ces canaux passent dans les plaques postorales au niveau de la zone antérieure du disque ( Fig. 7B View FIG ).
MNHN |
Museum National d'Histoire Naturelle |
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.