Rhyncolites vilcassinus, Pacaud, 2010

Pacaud, Jean-Michel, 2010, Description des rhyncholites des Nautiles (Mollusca, Cephalopoda) du Paléogène des bassins de Paris et d’Aquitaine et des Corbières (France), Geodiversitas 32 (1), pp. 121-156 : 130-132

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/g2010n1a4

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03D8B933-FFAB-F61D-FF25-A1E65FBBFBC6

treatment provided by

Felipe

scientific name

Rhyncolites vilcassinus
status

sp. nov.

Rhyncolites vilcassinus n. sp. ( Figs 4 View FIG ; 5 View FIG ; 12 View FIG )

MATÉRIEL TYPE. — Holotype ( MNHN A16777, coll. Faullummel) . Paratypes, 5 exemplaires provenant du Bois du But, Fontenay-en-Vexin (Eure): spécimen nº 1 ( MNHN A12390 View Materials , coll. Schtrock) ; spécimens nº 2 et nº 3 ( MNHN A27214 et MNHN A27215, leg. Pacaud) ; spécimen nº 4 ( MNHN A27270, leg. Marcomini) ; spécimen nº 10 ( MNHN A27282, leg. Boucher). 1 exemplaire provenant de Fercourt (Oise): spécimen nº 5 ( MNHN A13622, leg. Pacaud). 1 exemplaire provenant des Garennes, Chaussy ( Val d’Oise ): spécimen nº 6 ( MNHN A27216, leg. Ledon). 2 exemplaires provenant de Champagne-sur-Oise (Val d’Oise): spécimens nº7 et nº 8 ( MNHN A27217 et MNHN A27218, leg. Lhomme). 1 exemplaire provenant de Breuil (Eure): spécimen nº 9 ( MNHN A27219, leg. Dutheil) .

ÉTYMOLOGIE. — Du Pagus Vilcassinus (le Vexin) sa région type.

LOCALITÉ TYPE. — Bois du But, Fontenay-en-Vexin (Eure).

ÉTAGE TYPE. — Lutétien (Éocène moyen).

DIMENSIONS. — Voir Tableau 3.

DESCRIPTION

Le capuchon est bien développé, de forme sub-rhomboédrique et à l’apex bien marqué et pointu.La hampe est haute et longue.Étroite dans sa partie médiane,elle est élargie dans sa partie postérieure. La face dorsale du capuchon est partagée en deux parties égales par une crête médiane antérieure largement arrondie. Sa surface est marquée de stries, nombreuses et parallèles, induites par plusieurs couches concentriques.Les bords latéro-antérieur et latéro-postérieur sont tranchants et concaves. Les bords latéro-antérieurs présentent un contour concave très important, accentuant l’apex. L’extrémité postérieure des bords latéro-antérieurs est fortement pointue, dépassant largement la face ventrale (caractère visible sur le paratype nº 7). La crête médiane postérieure de la hampe est légèrement convexe et peu marquée, fuyante. Les crêtes latérales postérieures présentent une angulosité à peine soulignée sur la hampe. Les flancs de la hampe, dans la zone des points latéro-antérieurs internes, sont légèrement concaves. La face ventrale est marquée par une arête médiane saillante, de section arrondie, assez élevée au niveau de l’apex, elle présente, au-delà des parties latérales concaves du capuchon, une légère convexité. Elle s’atténue juste avant d’atteindre l’extrémité postérieure. Les bords de la hampe sont surélevés et tranchants. De chaque côté de l’arête médiane on distingue sur la face ventrale de la hampe des sillons s’étendant jusqu’au point postérieur.Ces sillons, dans la zone des parties latérales concaves, se prolongent jusque sur les bords latéro-antérieurs où ils découpent en de légers crans les bords tranchants et concaves (caractère visible sur le paratype nº 7). Dans la zone des points latéro-antérieurs internes, sous les bords latéro-postérieurs,la hampe du paratype nº 8 montre des traces de matière organique sombre et correspondant à l’insertion des feuilles conchiolinitiques de la mandibule supérieure.

REMARQUES

Le paratype nº 7 ( Fig. 5 View FIG C-E) provenant du Lutétien inférieur de Champagne-sur-Oise (Val d’Oise) montre un exemplaire, quoique brisé à la base du capuchon (absence de hampe), d’une rare fraîcheur sur lequel la calcite s’est moins accumulée. De fait, il présente des caractères qui, chez les autres spécimens, sont plus ou moins atténués ou altérés. Les contours des bords latéro-antérieurs du capuchon sont en effet très concaves, l’apex est pointu, l’extrémité postérieure des bords latéro-antérieurs se termine en pointes aiguës, dépassant nettement la face ventrale (rappelant celles observées chez Rhyncolites dutemplei du Campanien décrit ci-après) et les sillons observés sur la face ventrale découpent les bords latéro-antérieurs tranchants en de légers crans. Ces sillons, servant semble t-il à améliorer la prise de la nourriture, n’ont été observés que chez cette espèce.

Le rhyncholite le plus similaire à Rhyncolites vilcassinus n. sp. est R. corbaricus n. sp. de l’Ilerdien des Corbières décrit ci-après. L’espèce du Bassin de Paris en diffère cependant par une arête médiane présentant une partie convexe beaucoup moins saillante, plus élevée au niveau de l’apex et se prolongeant plus loin en s’atténuant près de l’extrémité postérieure de la hampe. Rhyncolites corbaricus n. sp. présente de plus une hampe aux flancs fortement concaves et surélevés correspondant à l’insertion de la paroi conchyolinitique de la mandibule supérieure. Rhyncolites shinfieldensis de l’Yprésien d’Angleterre et des corbières présente une taille plus réduite et montre sur sa face ventrale une arête médiane disparaissant insensiblement après la protubérance servant à écraser les proies, alors qu’elle se prolonge chez R. vilcassinus n. sp. jusqu’à l’extrémité du point postérieur de la hampe, sans protubérance, mais seulement avec une partie de l’arête médiane convexe. Le rhyncholite du Bassin de Paris présente également une crête médiane postérieure plus convexe que celle visible chez R. shinfieldensis . Les rhyncholites du Lutétien belge ( Vincent 1901: vii, viii; Glibert 1933: 189, 190) diffèrent de R. vilcassinus n. sp. par une crête médiane postérieure de la hampe au contour nettement concave, par leur arête médiane ventrale disparaissant après une protubérance pour l’un (spécimens des figures 15-17 de Vincent 1901) et après la zone des points latéro-antérieurs internes pour les autres (spécimens des figures 9-14 de Vincent 1901). De plus, chez ces derniers, l’arête médiane ne présente aucune convexité. Le rhyncholite figuré par Deshayes (1835: pl. 99, figs 3-5) dont nous ne retrouvons aucune mention dans le texte de cet auteur, se rapproche de ces derniers exemplaires et provient en fait de Belgique et non du Bassin de Paris (comparer les figures 4 de Deshayes 1835 et 14 de Vincent 1901) conformément au texte de Nyst (1845: 616, pl. 46, fig. 3) qui écrit: «Nous avons recueilli dans les sables de Laecken, un corps qui a été rapporté par M. Deshayes à la mandibule supérieure d’un Nautile, et dont il a donné une bonne figure […]». Ce spécimen est rapporté dubitativement par Cossmann (1892: 10) à Eutrephoceras umbilicare ( Deshayes, 1835) sans même connaître l’origine de l’exemplaire. C’est donc par erreur que de nombreux auteurs citent la figure de Deshayes pour signaler la présence de rhyncholites dans l’Éocène du Bassin de Paris.

MNHN

Museum National d'Histoire Naturelle

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