Membracidae

Boulard, M., 2002, Diversité des Auchénorhynques Cicadomorphes Formes, couleurs et comportements (Diversité structurelle ou taxonomique Diversité particulière aux Cicadidés), Denisia 4, pp. 171-214 : 183-192

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.10550994

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.10548830

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/107487EE-B265-FFF1-5DB3-FB9CFC13F45D

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Tatiana

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Membracidae
status

 

3.3. 3 Membracidae View in CoL View at ENA

Leur pléthorique diversité morphologique oblige à répartir Les Membracidés (fig. 21 à 40), encore appelés Membraces, en quatre Familles et douze sous-familles suivant la conformation du pronotum et la topographie de la nervuration des ailes. C'est une famille qui s ’est particulièrement diversifiée en Amérique tropicale ( FUNKHOUSER 1951, W ood 1993). l'Afrique ne comprenant que deux sous-familles (C apener 1962, 1968), pendant que l'Asie et l'Australie ne possèdent chacune qu’un petit nombre de représentants (EVANS 1966)

Les Membracidés se présentent comme des Cicadelles à tête le plus souvent orthogonale (perpendiculaire à l'axe longitudinal du corps), parfois bicornue, mais toujours curieusement coiffée d'un pronotum plus ou moins exubérant (cf. BOULARD 1973 b et 1999b, p. 145). Les premiers exemples turent fournis par les Centrotinae Gargara genistae (F.) et Centrotus cornutus (L.), vernaculairement nommés “Petit-Diable" er “Demi-Diable" en France. Chez le plus grand nombre, exotique, c'est une grande partie du corps qui est ainsi recouverte et souvent rehaussée d'apophyses cuticulaires hypertéliques, mais propres à chacune des espèces; les modèles à ce propos ne manque pas, qu'il s'agisse d'Oxyrhachis (cf. CAPENER 1962; Boulard 1979, Oxyrhachinae), de Monocentrus (cf. BOULARD 1971a, c, CAPENER 1972, Centrotinae), de Membracis (cf. STRUMPEL 1972, Membracinae), ou bien encore d'Heteronotus (cf. BOULARD 1980b, Heteronotinae). Parfois, on note quelques différences entre les sexes comme chez l'africain Kallikrates bellicornis CAPENER 1968 ?, BOULARD 1968, Centrotinae (fig. B), ou chez les guyano-amazoniens Umbonia crassiconis (Amyot et Audinet-Serville, Membracinae) et Stegaspis fronditia (L. Stegaspisinae), piégeant les taxonomistes7. Chez quelques-uns. le pronotum est devenu une carapace englobante évoquant celle des tortues et qui oblige à un repliement des ailes tout à fait exceptionnel: les Smiliinae du genre Tragopa et particulièrement T auriculata (OLIVIER) sont les seuls Insectes connus pour replier leurs ailes antérieures transversalement et cela trois fois (cf. Boulard 1977 et fig. 41). S'agissant des couleurs, si la gamme des bruns, en camaieu ou non, concerne un bon nombre de Membracidés, le vert, souvent mêlé de bistre ( Monocentrus fuscoviridis BLRD, Centrotinae ), et le jaune orangé ( Cymbomorpha amazona StåL , Darninae, fig. 22 View Fig ) sont également très répandus, tandis que le rouge, tel que revêtu par Erechtia sanguinolenta FairMAIRE (Membracinae), est plutôt rare ( fig. 37 View Fig ).

Extravagants, très diversifiés donc au niveau pronotal, les Membracidés sont des mini-montres de la Nature fort intéressants du point de vue évolutif. Ils ont permis, entre autres, de vérifier et de préciser, à l’aide d’un genre d’animaux actuels, la loi des Hypertélies découverte au début du XXe siècle, à l’ étude des Mammifères fossiles, notamment les Titanothères (cf. OSBORN 1929). Chez les Hamma (Centrotinae d’Afrique centrale), plus le pronotum est développé, plus l’espèce est grande, une croissance allométrique positive s’établissant graduellement d’une manière parfaite en six espèces: du minuscule Hamma simplex BLRD, au pronotum simple, à l’Hamma fabulosum BLRD , géant du genre portant un “mégapronotum” tricorne et multispiculé (cf. BOULARD 1973b, 1999 et fig. 42). Autre question évolutive, toute différente de la précédente, la mutilation pronotale: chez les Anchistrotus , de la sous-famille amazonienne des Heteronotinae, les individus se trouvent affublés d’un pronotum si encombrant, presque dystélique pourrait-on dire, qu’ils sont au bord de la disparition... Ce qu’actuellement encore, ils évitent en perdant, suivant un processus naturel, cet étrange excès d’eux-même (cf. BouLARD 1983b). La diversité pronotale s’exprimant ainsi apporte une preuve nouvelle et actuelle d’orthogenèse: l’évolution engagée dans une voie (ici hypertélique), peut continuer jusqu’à entraîner, tôt ou tard, la perte d’une lignée.

Quoi qu’il en soit, les Membracidés supportent très bien leur extravagance, leur puissance procréatrice (fécondité des femelles) est tout aussi remaquable que leur pouvoir d’adaptation; la meilleure preuve que l’on puisse fournir à ce sujet est celle se rapportant à Stictocephala bisonia KOPP & Yonke (Smiliinae) , une espèce nord-américaine au pronotum relativement fort et qui investit l’Europe depuis 1912 (cf. Boulard 1979a, entre autres).

Également paurométaboles, les Membracidés n’ont, à dire vrai, ni juvéniles ni larves, mais plutôt des larvoïdes, organismes postembryonnaires à mi-chemin entre les deux, tant les différences morphologiques avec les imagos sont grandes. Fréquemment grégaires, jusqu’à former des colonies populeuses composées tout à la fois de larvoïdes (ceux-ci non sauteurs) et d’imagos (à détente vigoureuse), les Membracidés sont alors des trophobiontes régulièrement assistés par des Fourmis d’espè ­ ces diverses, toutes friandes du miellat qu’ils pissotent (voir la fig. 28 View Fig ). Ponte souvent endophyte, ou bien juste insérée dans les premières couches des rameaux ligneux ou tendres de leur plante nourricière, les oeufs pouvant alors, suivant les espèces, être recouverts d’une cire laineuse ou laquée.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Insecta

Order

Hemiptera

Family

Membracidae

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