Parapenaeus kensleyi, Crosnier, 2005

Crosnier, Alain, 2005, Deux Parapenaeus nouveaux (Crustacea, Decapoda, Penaeidae) du Sud-Ouest Pacifique, Zoosystema 27 (2), pp. 257-266 : 258-262

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5403826

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/3228B052-BC71-FFB5-FCCB-FB514B0DFE50

treatment provided by

Marcus

scientific name

Parapenaeus kensleyi
status

sp. nov.

Parapenaeus kensleyi View in CoL n. sp.

( Figs 1 View FIG ; 2 View FIG )

MATÉRIEL TYPE. — Holotype: Nouvelle-Calédonie. HALIPRO 1, stn CP 853, 21°45’S, 166°37’E, 241-250 m, 19.III.1994, 22,0 mm (MNHN-Na 15091). Allotype: ibidem, 27,9 mm (MNHN-Na 15092).

Paratypes: Nouvelle-Calédonie. BATHUS 1, stn CP 712, 21°44,26’S, 166°35,34’E, 210 m, 19.III.1993, 1 17,5 mm (MNHN-Na 15093) GoogleMaps ; HALIPRO 1, stn CP 851, 21°43,960’S, 166°37,429’E, 314-369 m, 19.III.1994, 7 19,9-26,8 mm (MNHN-Na 15094); ibidem, 1 21,8 mm et 1 22,9 mm (USNM); stn CP 853, 21°45’S, 166°37’E, 241-250 m, 19.III.1994, 10 10,9-24,6 mm; 10 14,4-31,3 mm (MNHN-Na 15095); 1 c. 30 mm (MNHN-Na 15096).

Vanuatu. MUSORSTOM 8, stn CP 1040, 16°48,74’S, 168°30,17’E, 464-472 m, 30.IX.1994, 1 19,3 mm (MNHN-Na 15097).

Nouveaux Parapenaeus (Crustacea, Decapoda ) du Sud-Ouest Pacifique

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Fidji. MUSORSTOM 10, stn CP 1348, 17°30,3’S, 178°39,6’E, 353-390 m, 11.VIII.1998, 1 32,4 mm (MNHN-Na 15098). — Stn CP 1349, 17°31,1’S, 178°38,8’E, 244-252 m, 12.VIII.1998, 1 23,2 mm (MNHN-Na 15099). — Stn CP 1351, 17°31,1’S, 178°40,0’E, 292-311 m, 11.VIII.1998, 4 22,1-24,0 mm (MNHN-Na 15100). — Stn CP 1355, 17°49,5’S, 178°49,4’E, 302- 310 m, 12.VIII.1998, 5 21,6-29,8 mm (MNHN- Na 15101). — Stn CP 1363, 18°12,4’S, 178°33,0’E, 144-150 m, 15.VIII.1998, 10 12,1-17,8 mm GoogleMaps ; 20 12,8-19,3 mm (MNHN-Na 15102). — Stn CP 1370, 18°12,3’S, 178°33,1’E, 113-123 m, 16.VIII.1998, 1 15,2 mm (MNHN-Na 15103). — Stn CP 1371, 18°12,4’S, 178°32,8’E, 135-151 m, 16.VIII.1998, 1 18,3 mm (MNHN-Na 15104). — Stn CP 1389, 18°18,6’S, 178°04,7’E, 241-417 m, 19.VIII.1998, 1 14,5 mm (MNHN-Na 15105); 4 13,7-16,2 mm; 8 12,4-17,8 mm (MNHN-Na 15106).

BORDAU 1, stn CP 1402, 16°38’S, 179°36’E, 260- 279 m, 25.II.1999, 1 23,0 mm (MNHN-Na 15107). — Stn CP 1403, 16°40’S, 179°39’E, 220- 224 m, 25.II.1999, 1 21,8 mm; 1 26,4 mm (MNHN-Na 15108).

ÉTYMOLOGIE. — Cette espèce est dédiée à Brian Kensley, carcinologiste du South African Museum puis du National Museum of Natural History de Washington, qui, décédé récemment des suites d’une longue maladie, laisse une oeuvre considérable consacrée en partie aux crevettes pénéides.

DISTRIBUTION. — L’espèce n’est encore connue qu’au large de la côte Est de la Nouvelle-Calédonie entre 210 et 314-369 m de profondeur, du Vanuatu entre 464-472 m et aux îles Fidji entre 113-123 et 353- 390 m.

DESCRIPTION

Le corps est lisse et glabre. Le rostre, horizontal, est très légèrement sinueux (d’abord convexe puis concave) et porte habituellement sept dents. Les trois premières sont presque équidistantes et de tailles très voisines, les suivantes voient leur espacement et leur taille diminuer au fur et à mesure que l’on va vers l’extrémite du rostre; la dernière dent est souvent très réduite. La longueur du rostre varie légèrement avec le sexe: chez les mâles, son extrémité se situe entre les deux tiers et les quatre cinquièmes du deuxième segment du pédoncule antennulaire; chez les femelles entre la base et l’extrémité du troisième segment de ce même pédoncule. La première dent rostrale se situe juste au niveau du fond de l’orbite; en arrière on trouve une dent épigastrique implantée au tiers antérieur de la carapace (rostre exclu), donc un peu en arrière du niveau de la dent hépatique. La carène adrostrale est marquée et se prolonge, en arrière du rostre, sur une longueur voisine du cinquième de celle séparant la première dent rostrale de la dent épigastrique. La carène postrostrale, en fort relief et aiguë, s’étend jusqu’au bord postérieur de la carapace. Cette dernière porte trois épines, antennaire, hépatique et branchiostège. L’antennaire est la plus forte, l’hépatique est égale aux deux tiers de l’antennaire, la branchiostège, implantée sur le bord antérieur de la carapace, est très petite et se prolonge en arrière par une longue carène qui, d’abord assez droite, se recourbe ensuite nettement vers le haut. Il existe également une dent supra-orbitaire assez forte, sensiblement en forme d’angle droit. Comme chez tous les Parapenaeus , une suture longitudinale très fine, légèrement sinueuse, part du bord antérieur de la carapace, un peu au-dessus de l’épine antennaire et s’étend presque jusqu’au bord postérieur de la carapace. Une autre suture, assez courte et verticale, s’élève au tiers postérieur environ du bord inférieur de la carapace. Outre ces sutures, seul un sillon hépatique, peu marqué, existe.

Les yeux sont bien développés et colorés en marron clair sur les spécimens conservés dans l’alcool. Leur article basal porte une grande écaille aiguë.

Les antennules ont un pédoncule qui dépasse du tiers environ de la longueur de son dernier article l’extrémité du scaphocérite chez les mâles et qui s’arrête au niveau de la base de l’épine de ce même scaphocérite chez les femelles. Le développement des flagelles antennulaires varie avec le sexe; si l’on considère le plus grand des deux flagelles, nous avons trouvé pour lui, chez les femelles, une longueur comprise entre 0,65 et 0,75 fois celle du pédoncule antennulaire (mesuré du creux de l’orbite à l’extrémité du troisième segment) contre 0,95 à 1,05 chez les mâles. Le prosartéma atteint le niveau de la base de la cornée de la face supérieure de l’oeil. Le stylocérite atteint les sept dixièmes environ de la face latérale de la cornée.

Les pièces buccales, des mandibules aux premiers maxillipèdes, sont identiques à celles que nous avons représentées pour P. fissurus (Bate, 1881) autrefois ( Crosnier 1986: fig. 4).

Les troisièmes maxillipèdes, dont le dernier article a une longueur très voisine des trois quarts de l’avant-dernier, dépassent légèrement la moitié du troisième article des pédoncules antennulaires chez les femelles, tandis que chez les mâles, leur extrémité se situe entre les deux tiers et les trois quarts du second article des pédoncules antennulaires.

Les péréiopodes sont bien développés mais de longueur variable. C’est ainsi que les cinquièmes ont leur extrémité qui peut se situer soit en deçà de celle du scaphocérite d’une longueur égale à 2,8 fois celle de leur dactyle, soit au-delà d’une longueur voisine de 0,2 fois celle du dactyle. Le basis et l’ischion des premiers portent seuls une épine qui est d’assez grande taille (surtout celle de l’ischion). Tous les péréiopodes portent un exopodite peu développé (ceux des quatrièmes et cinquièmes, quasiment embryonnaires, ne se distinguent qu’à un fort grossissement). Seuls les premiers et deuxièmes péréiopodes portent un épipodite; ceux-ci sont de grande taille et bifurqués.

L’abdomen a ses deux premiers segments qui présentent une section dorsale transversale régulièrement arrondie, tandis que la section de la partie toujours visible du troisième est faiblement ogivale dans sa partie postérieure; les trois derniers segments sont carénés dorsalement, la carène se terminant par une petite épine, de taille très voisine sur les quatrième et cinquième segments, légèrement plus grande sur le sixième. Ce dernier, chez les grands adultes, a une longueur qui, mesurée entre le condyle d’articulation et l’extrémité du lobe du bord latéral postérieur, est 1,85 fois celle du cinquième, mesurée entre les condyles d’articulation; ses faces latérales portent une petite épine à leur angle postéro-inférieur. Le telson, dont la longueur est très voisine de celle du sixième segment, porte une paire de grandes épines latérales fixes, implantées aux sept dixièmes de sa longueur; il n’y a pas d’épines mobiles.

Le pétasma de l’adulte est représenté sur la Figure 2C, D View FIG . Il se caractérise par la partie antéroexterne de son lobe ventrolatéral ( Fig. 2E View FIG ), qui, en forme de hache, présente un bord externe arrondi qui se termine antérieurement par une dent marquée; le bord antérieur du lobe est légèrement concave et se termine du côté interne par une dent moins marquée que celle du côté externe; nettement en arrière, on observe un court lobule, saillant, à sommet arrondi. Chez les jeunes, la partie antéro-externe du lobe ventrolatéral, non encore pleinement développée, a un aspect vaguement lancéolé ( Fig. 2B View FIG ).

Le thélycum est représenté sur la Figure 2A View FIG . Il se caractérise par l’absence de tout sillon ou dépression médiane et la présence d’un tubercule médian modérément en relief, s’étendant entre la partie postérieure des protubérances latérales antérieures et la partie antérieure des protubérances latérales postérieures. Chez les plus grands exemplaires, ce tubercule allongé peut être peu visible.

L’appendix masculina est conforme à ce qui s’observe chez les autres espèces de Parapenaeus et présente un article distal plus ou moins ovoïde.

Coloration

La tonalité générale du corps est blanc-rose. De petites taches irrégulières, peu denses et peu marquées, plus ou moins vermiculées, sont réparties sur tout le corps. Une grosse tache triangulaire s’observe en position subdistale sur les faces latérales supérieures du sixième segment abdominal. Le rostre porte une série de petites taches rougeâtres. Les uropodes externes présentent une tache ovale subdistale, bleuâtre.

Taille

Le plus grand spécimen observé est une femelle dont la carapace mesure 32,4 mm et dont la longueur totale est de 134 mm. Le plus grand mâle a une carapace mesurant 24,6 mm.

REMARQUES

Par la longueur de son rostre, cette espèce, parmi celles possédant une épine branchiostège située sur le bord antérieur de la carapace et se prolongeant en arrière par une carène, pourrait, de loin, être confondue avec P. australiensis Dall, 1957 , P. lanceolatus (Bate, 1881) ou P. perezfarfante Crosnier, 1986 .

Pour les mâles, l’examen de la partie antéroexterne du lobe ventrolatéral du pétasma permet de lever aussitôt toute incertitude (voir Crosnier 1986: figs 10k, 6c, 13a).

Pour les femelles, il convient d’examiner les thélycums. Si aucun problème ne se pose en ce qui concerne P. lanceolatus et P. perezfarfante (voir Crosnier 1986: figs 7b, 14a), la distinction est moins nette en ce qui concerne P. australiensis . On remarque toutefois que chez P. kensleyi n. sp., le tubercule médian s’étend entre la partie postérieure des protubérances latérales antérieures et la partie antérieure des protubérances latérales postérieures, tandis que chez P. australiensis il est absent ou alors, dans le cas de la forme nodosa, s’étend exclusivement entre les protubérances latérales antérieures; par ailleurs les protubérances latérales postérieures sont un peu plus réduites chez P. kensleyi n. sp. que chez P. australiensis et laissent entre elles un passage nettement plus large.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Penaeidae

Genus

Parapenaeus

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