Oeceoclades

Bosser, Jean & Morat, Philippe, 2001, XXXI. Espèces et combinaisons nouvelles dans les genres Oeceoclades, Eulophia et Eulophiella, Adansonia (3) 23 (1), pp. 7-22 : 8-11

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.4605037

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https://treatment.plazi.org/id/403987F8-FFC4-3B3F-FF04-82DA7C81FA96

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Oeceoclades
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GENRE OECEOCLADES View in CoL

Une certaine confusion semble persister quant à la définition des genres Eulophia et Oeceoclades si bien que certaines espèces sont placées tantôt dans un genre tantôt dans l’autre. L’exemple le plus frappant est donné par Eulophia pulchra (Thouars) Lindl. rattaché par CRIBB (1989) au genre Oeceoclades et remis par LA CROIX & CRIBB (1998) dans Eulophia . GEERINCK (1992) choisit, pour résoudre la question, de ne reconnaître qu’un seul genre et met Oeceoclades en synonymie de Eulophia .

LINDLEY (1832) auteur du genre Oeceoclades mélange dans sa diagnose les caractères de plusieurs genres. En 1833 il améliore à peine cette diagnose mais reconnaîtra plus tard que parmi les espèces qu’il citait, seul Oeceoclades maculata (Lindl.) Lindl. (= Angraecum maculatum Lindl. ) correspond à son genre. Il ne se sert pas des caractères végétatifs des pseudobulbes pour séparer Oeceoclades d’ Eulophia . Ce n’est que dans le concept de PFITZER (1881), auteur du nom Eulophidium , synonyme de Oeceoclades , puis de SCHLECHTER (1925, 1926) qu’ Oeceoclades , à pseudobulbes hétéroblastiques (avec seulement un entre-noeud développé, les autres réduits à subnuls) et à feuilles épaisses à vernation condupliquée, se sépare de Eulophia à pseudobulbes homoblastiques (à plusieurs entre-noeuds également développés, portant des cataphylles, des gaines ou des feuilles) et à feuilles à vernation convolutée. Ils ne font appel à aucun caractère floral. SUMMERHAYES (1957) attire l’attention sur ce fait; semblant ignorer le nom Oeceoclades , ou peut-être le considérant comme invalide, il fait une révision du genre Eulophidium Pfitzer , basé aussi sur Angraecum maculatum , dont il donne ainsi les caractères:

« All these species have a marked quadrilobed labellum with two short parallel or slightly divergent calli at the base and no long keels or hairlike outgrowths such as are widely distributed in Eulophia . The side lobes almost invariably have marked darker veins rather reminiscent of Coelogyne or some groups of Dendrobium . Sometimes the two lower lobes or lateral lobes if you prefer to call them that, are much reduced, occasionnally so much that the labellum is almost bilobed. The spur is relatively short and often swollen, sometimes it is more or less shortly bilobed at the apex.»

Son choix est donc très clair et l’amène à placer dans Eulophidium , E. pulchrum (Thouars) Summh. et E. saundersianum (Rchb. f.) Summh. Mais les choses se compliquent à nouveau quand, reprenant l’étude de ce groupe et admettant cette fois que le nom Oeceoclades a valablement été établi par L I N D L EY, G A R AY & T AY LO R (1976) publient une révision de ce genre. Ils critiquent le travail de SUMMERHAYES disant qu’il n’avait pas compris la nature des pseudobulbes hétéro- blastiques: « The misunderstanding of the nature of the heteroblastic pseudobulb caused SUMMERHAYES to enlarge and alter the generic description of Eulophidium , which unfortunately now encompasses several criteria applicable only to Eulophia . »

Pour notre part nous pensons simplement que SUMMERHAYES a une autre vision des choses et qu’il fait un autre choix: dans Eulophidium « as regards the vegetative structure, the aerial pseudobulbs may be heteroblastic with 1-3 leaves at the apex or homoblastic, with several elongated internodes with 1 or more leaves at the apex. All intermediates can be found between a clearly heteroblastic condition with no cataphylls or leaves arising anywhere along the pseudobulbs through forms in which the lower swollen internode or internodes are quite short and other forms with only two elongatedswollen internodes to typical homoblastic conditions... »

Donc GARAY & TAYLOR revenant au concept de PFITZER et SCHLECHTER donnent la priorité aux caractères végétatifs des pseudobulbes alors que SUMMERHAYES se base essentiellement sur les caractères floraux, le genre Oeceoclades groupant alors des plantes à pseudobulbes hétéroblastiques et homoblastiques. On ne voit pas pourquoi GARAY & TAYLOR disent que SUMMERHAYES s’est trompé dans son appréciation des caractères des pseudobulbes hétéroblastiques. On peut remarquer en passant que l’on trouve dans Eulophia des plantes à rhizomes souterrains tubéreux dont il n’a pas été question dans la discussion. Il y a donc en outre deux types végétatifs en ce qui concerne les rhizomes chez Eulophia .

Pour conclure, à quoi finalement aboutit-on?

Dans la conception de GARAY & TAYLOR on est conduit à placer dans Eulophia des plantes ayant deux types de fleurs différents dont l’un se retrouve chez Oeceoclades . GARAY & TAYLOR, gênés par ce fait, ont une explication: « Likewise the similarities in floral structure mentioned by him (SUMMERHAYES), we believe are produced through convergent evolution rather than through the processes of speciation.» Ainsi peut y avoir des Eulophia à fleur d’ Oeceoclades par un phénomène de convergence. Est-ce bien sérieux? Nous ne ferons pas de commentaires. Si on suit GARAY & TAYLOR, il semble qu’il n’y ait qu’un seul type de fleur dans le genre Oeceoclades . Mais rien ne dit qu’une espèce à pseudobulbes hétéroblastiques, à feuilles épaisses condupliquées et à fleur typique d’ Eulophia ne sera pas un jour découverte. On aurait alors deux genres avec dans chacun deux types de fleurs différents.

Pour notre part, nous sommes en accord avec SUMMERHAYES et nous pensons que la distinction de ces deux genres sur les caractères floraux est plus logique et aboutit à un résultat plus rationnel. Nous pensons aussi que l’approche de ce problème par des méthodes modernes ne fera que confirmer ce choix.

Les deux genres se distinguent par les caractères du labelle:

Oeceoclades . — Labelle quadrilobé ou trilobé et à lobe terminal rétus à ± profondément échancré; lobes latéraux dressés, souvent striés-nervés de sombre; palais portant deux calli ± divergents, subcarrés à triangulaires, ou ± soudés en une masse charnue, prolongés parfois vers l’avant par 2-3 carènes basses, contiguës; éperon court, arrondi ou scrotiforme ou conique ou cylindroconique.

Eulophia . — Labelle trilobé, le lobe terminal non nettement échancré; lobes latéraux dressés, généralement non striés; palais sans calli basaux; face supérieure munie de deux à plusieurs carènes longitudinales portant souvent sur la partie apicale des crêtes charnues ou des mamelons ou des expansions piliformes charnues; éperon conique ou cylindrique.

Ceci nous amène à proposer deux combinaisons nouvelles dans le genre Oeceoclades :

Oeceoclades humbertii (H. Perrier) Bosser & Morat , comb. nov.

Lissochilus humbertii H. Perrier, Notul. Syst. (Paris) 8: 40 (1939).

Eulophia humbertii (H. Perrier) Butzin, Willdenowia 7: 588 (1975).

TYPE. — Humbert 12843, Madagascar, vallée de la Manambolo (rive gauche), bassin du Mandrare, aux il environs d’Isomono, confluent de la Sakamalio, monts Kotriha et Isomonobe, bush xérophile, déc. 1933 - jan. 1934 (holo-, P!; iso-, P!) .

Espèce rare, à fleur entièrement verte (Humbert 12843), à petits pseudobulbes coniques, hétéroblastiques, récoltée seulement deux fois: près d’Isomono dans le bassin du Mandrare et dans les gorges d’Ankazoabo, près de Betioky.— Fig. 1. View Fig

AUTRE SPÉCIMEN EXAMINÉ. — MADAGASCAR: Morat 3995, vallée de l’Onilahy, gorges d’Ankazoabo, Nord de Betioky , déc. 1973 ( P!) .

Oeceoclades ambrensis (H. Perrier) Bosser & Morat , comb. nov.

Lissochilus ambrensis H. Perrier, Notul. Syst. (Paris) 14: 159 (1951).

Eulophia ambrensis (H. Perrier) Butzin, Willdenowia 7: 587 (1975).

TYPE. — Humbert 3964, Madagascar, Montagne d’Ambre, environs de Diégo Suarez, forêt sur sol volcanique, fin déc. 1924 (holo-, P!).

Espèce qui semble confinée à la forêt humide (1000-1100 m) de la montagne d’Ambre. Les pseudobulbes sont fusiformes, homoblastiques. La plante ressemble à Oeceoclades pulchra dont elle se distingue surtout par le labelle à lobes terminaux arrondis, étalés, beaucoup plus développés.— Fig. 2. View Fig

AUTRES SPÉCIMENS EXAMINÉS.— Madagascar: Bosser 14732, forêt ombrophile d’altitude 1000-1100 m, Montagne d’Ambre , 1958 ( P!) ; Bosser 18980, s.loc, fleuri au Jardin Botanique de Tsimbazaza en jan. 1964 ( P!) ; Humbert 32154, Montagne d’Ambre, environs de Diégo-Suarez, forêt ombrophile sur argile latéritique de basalte, alt. ± 1000 m, déc. 1959 - jan. 1960 ( P!) .

DESCRIPTION DE QUATRE ESPÈCES NOUVELLES D’ OECEOCLADES ET D’UNE

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Museum National d' Histoire Naturelle, Paris (MNHN) - Vascular Plants

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