Laonogekko lefevrei, Augé, 2003

Augé, Marc, 2003, La faune de Lacertilia (Reptilia, Squamata) de l’Éocène inférieur de Prémontré (Bassin de Paris, France), Geodiversitas 25 (3), pp. 539-574 : 546-550

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5376594

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/6565B201-FFD0-E956-FCEF-FD987DA2D3F9

treatment provided by

Marcus

scientific name

Laonogekko lefevrei
status

sp. nov.

Laonogekko lefevrei n. sp.

HOLOTYPE. — 1 maxillaire droit presque complet, MNHN ( Fig. 3A, B View FIG , PMT 5 ).

ÉTYMOLOGIE. — Espèce dédiée à Fabrice Lefèvre, paléontologue, membre de la Société laonnoise et axonaise de paléontologie.

LOCALITÉ TYPE. — Prémontré, est du Bassin de Paris .

MATÉRIEL EXAMINÉ. — MNHN: 1 dentaire droit ( Fig. 3C View FIG , PMT 6), 5 dentaires droits et 4 dentaires gauches plus ou moins incomplets (PMT 70-74), 1 maxillaire droit ( Fig. 3A, B View FIG , holotype, PMT 5), 1 maxillaire droit et 1 maxillaire gauche incomplets (PMT 75), 1 frontal complet ( Fig. 3D, E View FIG , PMT 32), 1 frontal incomplet ( Augé 2001: fig. 3.9, PMT 7), 4 vertèbres dorsales, 1 vertèbre caudale (PMT 76-78). Au moins 6 individus présents.

ÂGE. — Éocène inférieur, Yprésien, niveau standard de Grauves, MP10.

EXTENSION STRATIGRAPHIQUE ET GÉOGRAPHIQUE. — Espèce limitée au gisement type.

DIAGNOSE. — Le maxillaire de Laonogekko lefevrei n. gen., n. sp. diffère de ceux des autres Gekkonidae par la faible pente du bord postérieur du processus dorsal et par l’existence d’un rebord interne longeant le bord antérieur du processus dorsal. Laonogekko lefevrei n. gen., n. sp. se sépare de Rhodanogekko , un gekkonidé de l’Éocène moyen français, par la face dorsale du frontal, très ornementée, voire rugueuse chez Rhodanogekko . Il se sépare de Cadurcogekko , gekkonidé de l’Éocène supérieur européen, par sa taille plus petite et la morphologie du bord antérieur du processus dorsal du maxillaire, plus élevé chez Laonogekko n. gen.

DESCRIPTION

Maxillaire ( Fig. 3A, B View FIG )

Labialement, le bord ventral de l’os, qui forme la crête dentaire, est parfaitement rectiligne. Une

C

rangée de sept foramens labiaux, toujours assez gros, s’aligne dans le quart inférieur du fossile. À l’avant, le processus dorsal du maxillaire s’élève en forte pente et produit un léger processus orienté antérieurement, à peu près à mi-hauteur de l’os. À partir de cette expansion antérieure, le bord du processus dorsal du maxillaire prend une pente beaucoup moins forte, avec une inclinaison antéro-ventrale à postéro-dorsale. La retombée postéro-dorsale du processus dorsal se présente comme une marge irrégulière mais la pièce pourrait être brisée à ce niveau. Cette retombée se prolonge pratiquement jusqu’à l’extrémité postérieure du maxillaire avec une pente peu accusée et elle garde à peu de chose près la même inclinaison sur toute son étendue. En vue linguale, le plateau dentaire paraît large, profond, avec les bases des dents décalées labialement. Le bord dorsal de la lame horizontale n’est pas droit mais se relève dans sa moitié antérieure. Le bord antérieur du processus dorsal porte une sorte de gouttière qui longe la partie supérieure du maxillaire et qui devait certainement former une surface de contact avec le nasal. En vue dorsale, la face supérieure de la lame horizontale constitue une surface presque horizontale, sans dépression notable mais limitée mésialement par un rebord près de la partie médiane de l’os, ce qui lui donne l’allure d’une gouttière à cet endroit. La retombée du processus dorsal du maxillaire se recourbe mésialement et limite le bord postéro-labial de la lame horizontale qui prend ainsi une allure arrondie, assez caractéristique des Gekkonidae . À l’avant, les deux processus prémaxillaires sont brisés mais il n’y a pas de dépression marquée à la naissance de ces processus, c’est-à-dire à la base du processus dorsal. On peut supposer que la dentition est complète, elle compte 38 positions dentaires, une seule dent étant restée intacte. Elle présente la même morphologie que les dents du dentaire.

Dentaire ( Fig. 3C View FIG )

Il a une forme générale allongée, très grêle. Sept foramens labiaux percent la face labiale qui est régulièrement convexe vers l’extérieur. Une dépression, partant de l’extrémité postérosupérieure du dentaire rejoint le dernier foramen labial. Elle est surtout bien marquée sur le plus grand dentaire. Une autre dépression, beaucoup moins apparente, se trouve juste au-dessus du bord ventral. En vue linguale, le dentaire recouvre le sulcus Meckeli sur près des deux tiers antérieurs de l’os. La partie postérieure du sulcus Meckeli n’est pas visible car le bord postéro-ventral de toutes les mâchoires disponibles est brisé. À l’avant, on voit une légère dépression sous la symphyse, elle correspond à l’extrémité antérieure du sulcus Meckeli qui s’ouvre très légèrement à ce niveau. Le bord mésial du plateau dentaire est horizontal à faiblement convexe vers le haut. Une profonde gouttière dentaire (sulcus dentalis) suit les bases dentaires. La rangée dentaire est presque horizontale, elle se redresse très modérément à l’arrière. La dentition semble complète sur l’un des dentaires disponibles, elle compte 45 positions dentaires. Les dents sont pleurodontes, très serrées, cylindriques, minces et de ce fait fragiles, seules quelques-unes étant entièrement conservées. L’apex ne porte pas de cuspide et il a la forme d’une pointe émoussée. Les dents dépassent la crête dentaire sur un tiers de leur hauteur. On reconnaît, à travers cette description, les traits caractéristiques des Gekkonidae : fermeture du sulcus Meckeli, allure très grêle du dentaire, grand nombre de dents, toutes semblables et sans cuspide.

Frontal ( Fig. 3D, E View FIG )

Cet os est impair. La face dorsale porte des sillons longitudinaux dans sa moitié antérieure. La partie postérieure est divisée par une sorte de carène sagittale s’élevant au-dessus de deux dépressions latérales assez marquées. Sur l’extrémité antérieure de la face dorsale, on voit deux petites encoches symétriques marquant le contact avec les os nasaux. En tout état de cause, ce frontal ne portait pas d’ostéodermes.

Les marges latérales sont concaves, légèrement rétrécies entre les orbites, avec des ailes latéropostérieures largement étalées. Une vaste encoche latéro-antérieure correspond au contact avec le préfrontal, alors que l’encoche postérieure, correspondant au contact avec le postorbitaire, est moins étendue.

En vue ventrale, les processus descendants se soudent en un tube qui porte une ébauche de carène ventrale. À l’arrière, ce tube se termine par une marge concave postérieurement.

Si on compare ce frontal à celui de Cadurcogekko piveteaui (MP16-MP19, Phosphorites du Quercy), sa taille est plus petite, son ornementation plus marquée mais disposée de la même façon: à l’avant, elle se compose de sillons longitudinaux qui se résolvent en une sorte de réseau lâche et anastomosé vers le centre de l’os. Les deux dépressions postéro-latérales, toujours sur la face dorsale, sont aussi beaucoup plus marquées chez Laonogekko n. gen.

DISCUSSION

Les caractères ostéologiques qui permettent de séparer les Gekkonidae des autres familles de lézards sont sans ambiguïtés ( Hoffstetter 1946; McDowell & Bogert 1954; Underwood 1957; Kluge 1967, 1976; Rieppel 1984; Estes et al. 1988). Rappelons, pour ce qui nous concerne dans le matériel de Prémontré, la morphologie du frontal dont les processus descendants se soudent ventralement; celle du dentaire, dont le canal de Meckel est complètement fermé; la morphologie du maxillaire, avec la retombée postérieure du processus dorsal qui se recourbe mésialement, donnant un aspect arrondi à la partie labiopostérieure de la lame horizontale (en vue dorsale); les dents, nombreuses, pleurodontes, à apex pointu, indifférentiées (homodontes) tout au long de la rangée dentaire.

A

B

F

À l’intérieur des Gekkonidae , ce sont les caractères du maxillaire de Laonogekko n. gen. qui permettent de le séparer des autres représentants actuels du taxon, tout au moins des rares espèces dont l’ostéologie crânienne est connue ( Hecht 1951; Estes 1969a; Schleich 1987). Le maxillaire de L. lefevrei n. gen., n. sp. est unique au sein des Gekkonidae par: 1) la faible pente du bord postérieur du processus dorsal, si bien que celui-ci se prolonge pratiquement jusqu’à l’extrémité postérieure du maxillaire; et 2) la présence d’un rebord longeant la face interne du bord antérieur du processus dorsal. Deux autres genres de Gekkonidae ont été décrits dans l’Éocène européen, Cadurcogekko Hoffstetter, 1946 et Rhodanogekko Hoffstetter, 1946 . Laonogekko lefevrei n. gen., n. sp. se sépare de Cadurcogekko par la face antérieure du processus dorsal du maxillaire qui est nettement plus haute chez Laonogekko n. gen. La surface dorsale du frontal de L. lefevrei n. gen., n. sp. est aussi nettement plus unie que celle de Rhodanogekko .

Sous-ordre SCINCOMORPHA Camp, 1923

MNHN

Museum National d'Histoire Naturelle

Kingdom

Animalia

Phylum

Chordata

Class

Reptilia

Order

Squamata

Family

Gekkonidae

Genus

Laonogekko

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