Philharmostes umbilicatus Petrovitz, 1968

Cambefort, Yves & Bordat, Patrice, 2003, Coléoptères Scarabaeidae s. str., Aphodiidae et Ceratocanthidae du mont Nimba et des régions limitrophes, Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle 190, pp. 551-580 : 577-580

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Philharmostes umbilicatus Petrovitz, 1968
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MATÉRIEL EXAMINÉ. — Gouéla, forêt du piedmont, VI.1991 (C. Girard).

DISTRIBUTION. — Décrit du Kivu (ex-Zaïre).

BIOGÉOGRAPHIE ET CHOROLOGIE

Contrairement à d’autres groupes zoologiques, les Scarabaeidae , Aphodiidae et Ceratocanthidae du Nimba ne comprennent aucune espèce réellement montagnarde, c’est-à-dire qui se rencontrerait dans la savane d’altitude, et pas dans celle du piémont. Le groupe ne comprend donc ni espèce endémique de la savane d’altitude, ni même aucune espèce propre à ce milieu et se rencontrant dans d’autres massifs montagneux africains. En revanche, on observe des exemples d’endémisme ou de répartition disjointe chez des espèces de forêt de moyenne altitude. Parmi les taxons forestiers propres au Nimba et aux massifs environnants, on peut citer Pseudopedaria lamottei , n. sp., Onthophagus lamottei , Caccobius lamottei , Ataenius lamotteiroyi et Philharmostes girardi , ainsi que Diastellopalpus pluton , Proagoderus ritsemae et Lorditomaeus blattoides . Un bel exemple de répartition disjointe est donné par Saprosites girardi , n. sp. (Nimba et Est africain), auquel on peut ajouter Amietina larrochei (Nimba et Cameroun).

Pour ce qui est du Nimba proprement dit, Lamotte & Roy ont donné jadis (1962) différents types de répartition altitudinale dans le massif. Diastellopalpus pluton et Proagoderus cometes pourraient correspondre à leur type K, ces espèces apparaissant vers 500-600 m et disparaissant avec la forêt, soit vers 900-1000 m. Les faunes de forêt et de savane sont généralement bien séparées, comme cela a déjà été montré ( Bordat 1983; Cambefort 1984). Toutefois, certaines espèces peuvent passer d’un faciès à l’autre. La savane du Nimba est humide et relativement arborée, ce qui facilite ces passages. Sur les 95 Scarabaeidae s. str. dont l’écologie est connue, 45 peuvent être qualifiés de forestiers et 50 de savanicoles. Parmi les espèces forestières de Scarabaeidae s. str. , 13 sur 45 sont endémiques d’Afrique Occidentale (28,9%); il y en a 14 sur 50 chez les espèces savanicoles (28%). Ces pourcentages sont remarquablement proches.

Toujours pour les Scarabaeidae s. str. , la plupart des espèces sont plus ou moins coprophages et peuvent être attirées dans des pièges appâtés avec des excréments. Quelques espèces sont sapro-nécrophages, avec parfois une spécialisation pour les cadavres d’iules ( Onthophagus bartosi et latigibber). Une seule espèce est exclusivement saprophage ( Paraphytus bechynei ), mais la biologie de plusieurs autres est inconnue (genres Neosaproecius et Pseudosaproecius ). Pinacotarsus dohrni entre dans ce dernier groupe, quoique deux individus aient été capturés dans des pièges à excrément. La biologie de beaucoup d’Aphodiidae et de la plupart des Ceratocanthidae est également inconnue. On qualifie généralement ces insectes de saprophages, mais il faut alors faire la distinction entre la saprophagie ‘‘molle’’ des Aphodiidae , dont les mandibules sont membraneuses et filtrantes (comme chez les Scarabaeidae s. str. du genre Paraphytus ) et la saprophagie ‘‘dure’’ des Ceratocanthidae , dont les mandibules sont sclérifiées et broyeuses (sur cette distinction, cf. Cambefort 1991a). Il est possible que certaines de ces espèces soient myrmécophiles ou termitophiles. Enfin, plusieurs espèces, qui ne viennent ni à la lumière ni aux pièges attractifs, ont dû échapper aux captures.

Si l’on compare les tailles (mg de poids frais) des Scarabaeidae s. str. présents, tant en forêt qu’en savane, on constate que les espèces de forêt sont plus grandes que celles de savane:

¢ taille moyenne en forêt: 227,3 fi 550,7 (écart-type) [n= 44]

¢ taille moyenne en savane: 97,7 fi 149,5 (écart-type) [n= 50]

mais la différence n’est pas significative (test de Student: P= 0,113 avec 92 ddl). Les Aphodiidae se prêtent moins à ce genre de comparaison, car leur biologie est peu connue et leur taille, en général, uniformément petite.

Les Scarabaeidae s. str. de forêt et de savane peuvent aussi être rangées dans des classes de taille (l n du poids frais). Les histogrammes obtenus pour les deux habitats sont très semblables. Dans les deux cas, les peuplements sont dominés par les espèces de la classe 3-4 (poids frais compris entre 20,1 et 54,6 mg). Cette classe et celles qui l’encadrent correspondent au genre Onthophagus , qui domine les deux habitats. Les espèces de grande taille (classe 5-6 et au-delà, poids frais supérieur à 148,4 mg) sont plus nombreuses en forêt (12 espèces) qu’en savane (8 espèces). Symétriquement, les petites espèces (classes 1-2 et 2-3, poids frais inférieur à 20,1 mg) sont plus nombreuses en savane (18 espèces) qu’en forêt (9 espèces). Les deux classes modales sont pratiquement équivalentes dans les deux faciès (23 espèces en forêt, 24 en savane).

COMPARAISON AVEC LES SCARABAEIDAE S. STR. DE CÔTE D’IVOIRE STATIONS DE SAVANE

Un certain nombre d’espèces signalées comme abondantes dans les savanes de Côte d’Ivoire ( Cambefort 1984, 1991b) ne figurent pas dans les présentes récoltes. On peut citer, par exemple, Scarabaeus goryi , Anachalcos aurescens et convexus, Sisyphus biarmatus , tous les Neosisyphus et tous les Heliocopris . Comme ces récoltes ont été faites très soigneusement, en utilisant des techniques variées, y compris de nombreux piégeages, il est possible qu’au moins certaines de ces espèces soient absentes de la région du Nimba. La raison pourrait en être l’étendue restreinte des savanes, souvent incluses dans le massif forestier; ceci limite les espèces de grande taille, dont les populations ne peuvent pas atteindre un effectif suffisant pour assurer leur maintien (les classes de taille supérieures à 7 n’existent pas dans les savanes du Nimba). D’autre part, ces savanes incluses sont partiellement arborées, ce qui ne convient pas à des espèces très héliophiles comme S. biarmatus , certains Neosisyphus , etc. Enfin, l’échantillonnage a été biaisé par la sous-représentation des excréments des grands mammifères: si ceux des bovins domestiques ont donné lieu à quelques récoltes, ceux des éléphants sont entièrement absents par suite de l’absence des éléphants eux-mêmes dans la région. Aucune des espèces coprophages spécialisées dans cette dernière ressource ne figure dans les récoltes ici étudiées.

Un cas particulier remarquable est celui d’ Onitis vanderkelleni , qui existait à Lamto en 1965 (un exemplaire, R. Vuattoux leg.), mais ne figurait pas dans les quelque 162 000 Scarabaeidae s. str. récoltés dans les savanes de Côte d’Ivoire, y compris Lamto, en 1979-1981 ( Cambefort 1984, 1991b). Dans les savanes du Nimba, en 1942, il cohabitait avec O. reichei . Est-il possible que ce dernier, très répandu actuellement en Côte d’Ivoire, l’ait supplanté dans la région? En tout cas, O. vanderkelleni ne figure pas dans les récoltes effectuées au Nimba dans les années 1990, pas plus, d’ailleurs qu’ O. reichei .

STATIONS DE FORÊT

Un certain nombre de Scarabaeidae s. str. , rencontrés en 1980-81 dans les milieux forestiers de Côte d’Ivoire, n’ont pas été repris au Nimba. C’est le cas, notamment, de toutes les espèces caractéristiques du crottin d’éléphant, dont plusieurs sont de grande taille. Il est probable ¢ comme les espèces de savane de même spécialisation ¢ qu’elles ne puissent pas survivre en l’absence de cette ressource ( Cambefort 1984, 1986; Cambefort & Walter 1991).

En revanche, Catharsius gorilla , espèce de grande taille, relativement commune dans le massif du Nimba, n’a jamais été récoltée dans les stations de Côte d’Ivoire échantillonnées en 1980-81. Peut-être ne vit-elle pas au-dessous d’une certaine altitude, comme Diastellopalpus pluton et Proagoderus cometes ?

Enfin, quelque 60 exemplaires d’ Onthophagus lamottei ont été capturés à la lampe U.V. à Ziéla, entre février et mai 1957. L’espèce n’a jamais été retrouvée, ni au Nimba, ni dans le reste de la Côte d’Ivoire. Sans doute sa biologie est-elle particulière.

REMERCIEMENTS

Nous remercions vivement M. le Professeur Lamotte d’avoir bien voulu nous confier cette étude, ainsi que Claude Girard et tous les autres récolteurs. Merci à M. le Recteur Renaud Paulian pour la détermination des Ceratocanthidae . YC remercie Jean-Marie Leroux, qui avait organisé la mission de 1984.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Insecta

Order

Coleoptera

Family

Hybosoridae

Genus

Philharmostes

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