Odontomachus assiniensis Em.

Bernard, F., 1953, La reserve naturelle integrale du Mt Nimba. XI. Hymenopteres Formicidae., Memoires de l'Institut Francais d'Afrique Noire 19, pp. 165-270 : 214-215

Odontomachus assiniensis Em.

Plus rare dans les collections que la precedente, cette espece est aussi plus localisee: frequente dans toute la zone forestiere d'A. O. F., au Cameroun, au Congo, plus rare en Afrique orientale, ou elle est signalee des montagnes du Kenya et du Mozambique. Trois sousespeces et une variete sont connues, toutes d'Afrique forestiere.

La forme du Nimba, tres abondante dans les recoltes de LAMOTTE, tranche a premiere vue sur les autres par sa tete jaune (rouge ou brune dans les types deja decrits), ses pattes entierement jaunes (femurs bruns ailleurs), l' epinotum en partie noir et tres luisant (brun-rouge et terne ailleurs). A part cela, taille, proportions et sculpture, articles du funicule, clypeus, sont pratiquement les memes que dans le type assiniensis de Cote d'Ivoire, recolte en 1890 par ALLUAUD. Tout au plus le thorax est-il plus luisant que chez le type, l'epine du petiole plus droite et moins fine. Les [[queen]] ont la meme teinte jaune que les [[worker]], mais leur petiole est plus grele, voisin de la silhouette typique. Bien que les differences soient surtout de coloration, comme il s'agit du premier Odontomachus jaune d'Afrique, je propose de creer pour lui la sous-espece flavescens n.ssp.

Une revue des collections montre que la repartition des Odontomachus jaunes est assez particuliere. En voici un resume:

O. haematoda sbsp. erythrocephala Em . est de Costa-Rica (tete et femurs jaune clair comme chez flavescens ). La sbsp. insularis GuERIN, des Antilles, et surtout sa var. pallens WHEELER des Bahamas ont presque tout le corps jaune. Enfin, plusieurs autres especes d'Oceanie sont entierement jaunes. Cette teinte pale, si repandue chez les Fourmis d'alluvions et chez les Coleopteres de regions marecageuses, semble bien en rapport partout avec un climat tres humide, une moindre insolation et une oxygenation ralentie. Ce serait donc une somation locale qui aurait forme la ssp. flavescens , mais il est curieux qu'on ne l'ait point trouvee en d'autres zones arrosees et elevees d'Afrique. O. assiniensis atteint 1.400 m. au Ruwenzori, et O. haematoda , qui remonte moins haut, n'a aucune variete jaune de ce continent.