Leptothorax Delaparti, Forel, A., 1890

Forel, A., 1890, Fourmis de Tunisie et de l'Algérie orientale., Annales de la Societe Entomologique de Belgique, Comptes-rendus des Seances 34, pp. lxi-lxxvi : 72-74

Leptothorax Delaparti n. sp.

[[worker]]. L. 2,3 à 3,2 mill. Aspect général très semblable a celui des L. (Temnoth.) Rogeri et recedens . Mandibules armées de cinq dents, fortement ridées en long. Épistome à bord antérieur arrondi, avec une faible carène médiane. Aire frontale assez indistincte (distincte chez Rogeri et recedens ). Le scape des antennes dépasse légèrement, mais distinctement, le bord postérieur de la tête (chez recedens d'un quart au moins de sa longueur, chez nigrita pas ou à peine). La massue des antennes est grêle comme chez le L. recedens ; le dernier article est à peine aussi long que les deux précédents réunis; ces derniers sont beaucoup plus longs que larges. Antennes de 12 articles. Tête plus aplatie que chez recedens , assez rectangulaire, avec les angles postérieu rs très arrondis, mais sensibles (chez recedens , la tête est assez arrondie derrière, ses angles postérieurs sont à peine reconnaissables et elle est aussi sensiblement plus convexe, plus épaisse et un peu plus étroite derrière). Le thorax a une forme qui rappelle (en plus faible) celui des Aphaenogaster . Le pronotum et le mésonotum réunis forment une portion antérieure plus élevée, élargie et en voûte arrondie, tandis que la face basale du métanotum est plus basse, rétrécie et assez rectiligne. Les sutures sont à peu près oblitérées et il n'y a pas à proprement parler d'incisure entre le mésonotum et le métanotum. (Chez le L. [?] Schaufussi Forel, la forme du thorax est analogue, mais encore plus marquée.) Chez le L. recedens au contraire il y a une forte incisure méso-métanotale, mais le pronotum et le mésonotum sont plus étroits et moins élevés. Métanotum chez Delaparti avec deux épines dirigées en haut en arrière et un peu en dehors, bien plus courtes que la face basale, mais presque aussi longues que la distance qui sépare leurs bases. Premier article du pédicule longuement pétiole devant (comme chez recedens , plus longuement que chez nigrita ). Derrière il est surmonté d'un nœud qui, vu de profil, est plus anguleux que chez nigrita ( tout-à-fait anguleux) et plus élevé que chez recedens ; son bord supérieur est aigu et rectiligne. Abdomen grand, très distinctement tronqué et distinctement concave à sa base. Pattes un peu plus longues que chez nigrita ; cuisses comme chez cette espèce, un peu moins renflées que chez recedens . Les poils du corps sont assez pointus, de forme ordinaire, ni dentelés, ni claviformes, à peine plus grossiers et un peu plus obtus que chez le L. recedens .

Tête lisse et luisante avec quelques rides longitudinales grossières sur l'épistome et autour des arêtes frontales. Les joues et l'espace entre les yeux et les arêtes frontales plus densément ridés. Pronotum et mésonotum luisants et presque lisses en dessus. Métanotum et côtés du thorax grossièrement rugueux (ces derniers en long) et subopaques. Face déclive du métanotum luisante et assez lisse. Pédicule subopaque, irrégulièrement rugueux. Abdomen lisse et luisant. Tout le corps et les cuisses couverts d'une pilosité dressée éparse d'un jaune pâle, un peu plus abondante et aussi longue (sauf sur la tête où elle est plus courte) que chez le L. recedens . Sur les tibias et sur les scapes, la pilosité est oblique, plutôt couchée, et plus courte.

Tête et abdomen d'un brun plutôt foncé. Milieu des hanches, des cuisses et des tibias, ainsi que le sommet des nœuds du pédicule et en partie les antennes d'un brun plus ou moins clair. Mandibules et funicules d'un rougeâtre brunâtre. Le reste d'un rougeâtre un peu jaunâtre. Articulations testacées.

[[queen]]. L. 4,6 à 5 mill. Semblable à l'ouvrière. Les différences avec le L. recèdent dans la forme de la tête sont encore plus accentuées. Tout le devant de la tête est sub-opaque et grossièrement ridé en long, sauf l'occiput qui est lisse et luisant. Mésonotum strié-ridé en long. Scutellum lisse et luisant. Épines métanotales courtes et larges, mais plus longues que larges. Pilosité des tibias et des scapës presque dressée. Face déclive du métanotum faiblement rugueuse. Thorax et pédicule d'un brun rougeâtre. Du reste couleur de l'ouvrière, mais plus mêlée. Les ailes manquent.

Le L. gracilicornis Emery doit se rapprocher de cette espèce, mais le thorax est ponctué et mat. Sommet du Djebel Ozmor (1380 mètres), près de Tebessa ( Algérie), trois fourmilières sous les pierres et entre les rochers, tout-à-fait semblables aux fourmilières des autres Leptothorax , en particulier à celles du L. nigrita qui se trouvaient dans le voisinage. En souvenir de sa bienveillante réception, je dédie cette espèce à M. l'abbé Delapart, curé de Tébessa, au génie modeste, au dévouement et au travail duquel la ville de Tébessa et la science doivent tant de reconnaissance.