Cavolinia longicostata, Rampal, 2002

Rampal, Jeannine, 2002, Biodiversité et biogéographie chez les Cavoliniidae (Mollusca, Gastropoda, Opisthobranchia, Euthecosomata). Régions faunistiques marines, Zoosystema 24 (2), pp. 209-258 : 222-223

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5394229

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/0383825D-FF84-FFC0-85FF-4618FE4109C8

treatment provided by

Marcus

scientific name

Cavolinia longicostata
status

 

Groupe inflexa View in CoL

ESPÈCES INCLUSES. — Cavolinia labiata (d’Orbigny, 1836) ; Cavolinia inflexa (Lesueur, 1813) ; Cavolinia longicostata n. sp. fossile; Cavolinia pachysoma n. sp. fossile.

REMARQUES

À l’origine ont été décrites deux espèces, Cavolinia inflexa (Lesueur, 1813) et Cavolinia labiata (d’Orbigny, 1836) , et une entité infraspécifique Cavolinia inflexa forma imitans ( Pfeffer, 1880) . Ces trois taxons sont considérés depuis plusieurs décennies comme des sous-espèces pouvant former une série continue, Cavolinia inflexa inflexa (Lesueur, 1813) , C. i. imitans ( Pfeffer, 1880) et C. i. labiata (d’Orbigny, 1836) . L’existence de variations clinales et de divisions subspécifiques chez Cavolinia inflexa ont récemment été réfutées: les variations observées ne seraient pas d’ordre géographique mais dues aux différences de croissance et de disponibilités en nourriture (Spoel & Pierrot-Bults 1998). Nos observations personnelles nous permettent, au contraire, de redonner à C. inflexa et C. labiata un rang spécifique. Les formes actuelles de C. labiata présentent quelques variations qui ne justifient pas momentanément la création de taxons infraspécifiques. Par contre, nous décrivons une sousespèce fossile C. labiata robusta n. ssp. Nous conservons à C. inflexa , les deux sous-espèces C. i. inflexa et C. i. imitans . Enfin, nous décrivons deux espèces fossiles: C. longicostata n. sp. et C. pachysoma n. sp.

Nos observations concernent des milliers d’individus et notre analyse statistique plusieurs centaines de spécimens, actuels pour la plupart, mais aussi fossiles et sur lesquels ont été mesurés de nombreux paramètres par une méthode de reconnaissance de formes. Les spécimens actuels proviennent de la plupart des secteurs océaniques ( Fig. 8D View FIG ), les fossiles, de dragages dans l’océan Indien sud-occidental et aussi de carottages en Méditerranée nordoccidentale (sédiments prélevés dans les 19 premiers cm des sédiments) et orientale (jusqu’à 36 cm).

Les configurations obtenues sur les plans factoriels I et II ( Fig. 8C View FIG ) permettent de caractériser deux ensembles relativement homogènes situés dans deux cadrans opposés: d’une part, l’ensemble de l’Indo-pacifique occidental et central, correspondant à Cavolinia labiata ; d’autre part, l’ensemble de l’Atlantique sud-occidental, Atlantique nord et Pacifique sud-oriental central et occidental correspondant à Cavolina inflexa inflexa . On observe aussi un troisième ensemble de l’Atlantique, Méditerranée, Pacifique oriental. Il est formé d’une série de nuages imbriqués, correspondant à C. i. imitans . Parmi la quarantaine de paramètres pris en compte, seules la largeur au niveau des épines latérales (l) et la longueur de l’épine postérieure (Lp) ont une forte valeur discriminante. Elles ont des projections assez fortes sur l’axe II: l est localisé dans un nuage de point de la forme imitans, Lp dans un nuage de la forme inflexa . Leurs valeurs relatives l/L et Lp/L corroborent cette distribution. La longueur (L) et la hauteur (H) sont proches de l’axe II et n’ont pas de valeur discriminante ainsi que les autres paramètres qui n’appparaissent pas dans le graphe. Les caractéristiques de la face dorsale (côte, lèvre, sinuosité) établissent d’emblée une discrimination entre Cavolinia labiata et les deux autres entités. Elles interviennent dans nos descriptions mais n’entrent pas dans les calculs mathématiques d’ordre biométrique qui nous ont permis de suivre l’évolution de la silhouette de l’ensemble du groupe.

Cavolinia labiata labiata (d’Orbigny, 1836) ( Figs 5 View FIG A-H; 8D)

Hyalaea labiata d’Orbigny, 1836: 104 View in CoL .

MATÉRIEL EXAMINÉ. — 250 spécimens (00°00’S, 169°57’ E; 00°35’S, 169°54’E; 01°14’S, 169°49’E; 01°14’S, 169°49’E; 01°48’S, 169°43’E; 03°13’S, 169°37’E; 05°22’S, 169°49’E; 17°15’N, 145°44’O; 21°08’S, 55°11’E; 22°45’S, 42°48’E; 03°14’S, 51°50’E; 12°38’S, 45°11’E; 11°32’S, 47°16’E; 12°54’S, 44°54’E) GoogleMaps .

DISTRIBUTION. — Cavolinia labiata est caractéristique de l’Indo-Pacifique occidental ( Fig. 8D View FIG ). McGowan (1960) n’est pas d’accord sur son absence du Pacifique oriental qu’il attribue à d’éventuelles difficultés de détermination. Ses mentions dans le sud de l’Atlantique et dans le sud-est du Pacifique résulteraient de transports par les courants. Il en est de même pour la récolte exceptionnelle d’un spécimen dans l’Atlantique tropical (Spoel 1970b). Dans nos nombreux prélèvements effectués sur l’ensemble de l’Indo-Pacifique et en mer Rouge elle n’est pas très fréquente et ne semble pas former des populations très denses.

REMARQUES

La coquille est grande (L = 5,94-6,52 mm); les plus grands spécimens que nous avons observés ont été récoltés près des côtes de l’Île de la Réunion (L = 6,52 mm). Le corps est globuleux et comparativement plus important que les épines latérales qui revêtent parfois un aspect trapu. La lèvre dorsale est longue et pointue. La largeur de la coquille au niveau des épines latérales est importante (l/L = 0,66-0,75). Ces dernières sont peu élancées et la fente est à peine plus grande que la zone, arrondie, de chevauchement des valves. L’épine postérieure est courte (Lp/L = 0,31-0,35) évasée, aplatie dorsoventralement (section lenticulaire) et peu recourbée dorsalement ( Tableau 4). La coquille est haute et la surface dorsale est sinueuse: elle est creuse en arrière de la lèvre, bombée en-deça du système de fermeture puis déprimée en avant de l’épine postérieure. Elle est ornée d’une côte médiane longitudinale en forme de crête étroite plus ou moins saillante. Latéralement cette crête est délimitée par deux larges sillons peu profonds et bordée par deux larges surfaces légèrement bombées; elle s’étale sur une partie ou sur toute la longueur de la coquille. Très apparente au niveau de la lèvre, cette crête s’estompe ou disparaît dans le creux situé au niveau du système de fermeture; elle réapparaît postérieurement au creux et se prolonge sur une partie ou tout le long de la face dorsale en une arête qui devient très fine et très peu élevée. On observe parfois aussi une très fine arête longitudinale qui commence au niveau du système de fermeture et se termine en arrière des épines latérales ( Fig. 5C View FIG ). Les spécimens des différentes provenances se différencient notamment par la surface du corps, la largeur de l’épine postérieure et la surface des épines latérales. En vue dorsale, les spécimens du Pacifique ont des contours plus arrondis et sont moins massifs que ceux des autres secteurs. Sur le graphique de la Fig. 8C View FIG , on observe en effet trois nuages de points correspondant aux différents secteurs géographiques mais il n’est pas évident de les rattacher à des types distincts.

Kingdom

Animalia

Phylum

Mollusca

Class

Gastropoda

Order

Pteropoda

Family

Cavoliniidae

Genus

Cavolinia

Loc

Cavolinia longicostata

Rampal, Jeannine 2002
2002
Loc

Hyalaea labiata d’Orbigny, 1836: 104

d'Orbigny 1836: 104
1836
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