Diacria gracilis, Rampal, 2002
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5394229 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/0383825D-FFA1-FFFB-8757-41D7FBC60E48 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Diacria gracilis |
status |
sp. nov. |
Diacria gracilis View in CoL n. sp.
( Figs 21 View FIG A-H, K; 23E-G)
MATÉRIEL TYPE. — Pacifique occidental. 2°27’S, 169°38’E, 03.IX.1967, holotype L = 8,90 mm, La = 5,43 mm, Lc = 1,51 mm, Lp = 6,73 mm, l = 6,20 mm, H = 1,62 mm ( MNHN BIMM) GoogleMaps ; 4 paratypes L = 8,79 mm, L = 9,23 mm.
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Pacifique occidental, mission Cyclone VI, NO Coriolis, filet IKMT, traits obliques, profondeur maximale atteinte 1200 m, 850 spécimens (nombre de spécimens): stn 1, 00°00’S, 169°57E, 2.IX.1967 (31). — Stn 5, 01°14’S, 169°49’E, 2.IX.1967 (111). — Stn 7, 01°48’S, 169°43’E, 3.IX.1967 (282). — Stn 9, 02°27’S, 169°38’E, 3.IX.1967 (161). — Stn 11, 03°13’S, 169°37’E, 3.IX.1967 (93). — Stn 13, 04°00’S, 169°45’E, 4.IX.1967 (79). — Stn 15, 04°38’S, 169°36’E, 4.IX.1967 (68). — Stn 17, 05°22’S, 169°49’E, 4.IX.1967 (29).
ÉTYMOLOGIE. — Silhouette très fine.
DESCRIPTION
Cette espèce diffère de D. major et D. trispinosa par l’épine postérieure très longue et la téloconque très courte, le péristome étroit, les lèvres minces, peu inclinées ou peu débordantes ( Tableau 7; Figs 21 View FIG A-H; 23E-G). Elle a des affinités pour D. rampali mais s’en distingue par plusieurs caractères. Elle est en moyenne un peu moins long. Le corps de la téloconque est fin et plus court (Lc = 1,78 mm); l’épine postérieure est plus longue (Lp/L = 0,71-0,74); elle est moins haute; les épines latérales, élancées, sont obliques par rapport au plan transversal (α = 20-40°) alors qu’elles sont subtransversales chez D. rampali ; les fentes latérales sont plus inclinées (β = 41-45°) ( Tableau 7); elle n’est pas colorée même à l’âge adulte à l’exception parfois d’une très petite trace beige près de la lèvre ventrale. Nous avons dénombré plusieurs centaines de spécimens vivant exclusivement dans le Pacifique occidental dont elle est vraisemblablement endémique. Un certain nombre de D. rampali ont été récoltés dans les mêmes stations et nous n’avons pas observé de formes de transition. Ils représentent donc bien une espèce nouvelle pour la science que nous nommons Diacria gracilis n. sp.
ÉVOLUTION STRUCTURALE DU GROUPE TRISPINOSA Du point de vue évolutif, il est intéressant de signaler que dans le genre Diacria , le groupe trispinosa conserve la coquille juvénile à l’âge adulte alors que le groupe quadridentata la perd et semble donc être plus adapté à la vie planctonique. Le groupe trispinosa n’en est peut être qu’à un stade antérieur de son évolution.
Le genre Diacria est signalé au Miocène supérieur avec Diacria trispinosa et des espèces fossiles éteintes ( Janssen 1995). Les formes récoltées dans ces niveaux montrent deux tendances morphologiques. L’une d’elles, Diacria sangiorgi Scarcella, 1934 , assez grande, signalée vers la fin du Miocène supérieur (Messinien), ne semble pas avoir donné de descendants actuels. L’autre, récoltée au début du Miocène supérieur (Tortonien) et au milieu du Pliocène, Diacria trispinosa (Blainville, 1821) est proche des formes actuelles.
Le phénomène le plus important dans le groupe trispinosa actuel est le polytypisme à large répartition mondiale: D. trispinosa trispinosa , D. rampali et D. major se rencontrent dans tous les océans. Diacria trispinosa trispinosa est le plus abondant, fréquent et polymorphe. Peut-être représente-t-il le phénotype originel? Quant à Diacria gracilis n. sp., limité aux confins du Pacifique occidental, il aurait valeur d’endémique.
CONCLUSION SUR LA BIODIVERSITÉ CHEZ LES CAVOLINIIDAE
Les caractéristiques phénotypiques et biogéographiques de plusieurs Cavoliniidae ont mis en évidence la biodiversité de ces gastéropodes planctoniques et ont permis de décrire ou de modifier le rang de certains taxons et d’aborder les problèmes de phénotype originel. Du point de vue structural, le phénomène prépondérant est la variation clinale. L’isolat géographique joue aussi un rôle important dans la biodiversité des Cavoliniidae .
La variation clinale est très importante dans les groupes pyramidata , trispinosa , inflexa et tridentata . Ces groupes, qui montrent une importante plasticité, sont à la fois polytypiques et polymorphes. Chez les autres Cavoliniidae , ces phénomènes sont plus discrets.
Des isolats géographiques s’observent notamment dans le groupe gibbosa . Aux limites septentrionale et méridionale de l’aire d’extension de l’espèce atlantique C. flava , se sont individualisées, par isolement, des entités morphologiquement assez proches, géographiquement isolées, qui ont atteint l’isolement reproductif. Il s’agit de représentants de Cavolinia gibboides n. sp. en Méditerranée orientale et en mer Rouge septentrionale et des représentants de C. gibbosa dans le secteur sud-africain, canal de Mozambique. D’autres isolats ont été observés en mer Rouge: Diacavolinia flexipes (Spoel, 1971) (selon la terminologie de Spoel 1987, relative à Cavolinia longirostris ), Cavolinia uncinata pulsatapusilla Spoel, 1971 .
En Méditerranée se sont différenciées des formes très originales de Cavolinia tridentata tridentata , de Clio pyramidata lanceolata et de Cavolinia inflexa imitans . Ces taxons méditerranéens ont vraisemblablement aussi atteint l’isolement reproductif par rapport aux populations atlantiques. Cavolinia inflexa imitans en particulier a acquis une tendance tempérée, alors que les populations atlantiques sont plutôt thermophiles. La plasticité morphologique de cette espèce s’accompagne d’une hétérogénéité écologique.
La plupart des genres ou groupes d’espèces ont différencié une espèce indo-pacifique Creseis chierchiae , Clio convexa , Cuvierina urceolaris ou indo-pacifique occidentale: Cavolinia plana du groupe gibbosa et Cavolinia labiata du groupe inflexa . Diacria gracilis n. sp. semble être inféodée au Pacifique occidental. Quant aux espèces caractéristiques de l’Atlantique, certaines peuvent se trouver aussi dans le Pacifique oriental en raison des relations tardives (Pliocène) entre ces deux océans: nous citerons notamment Cavolinia flava . Enfin, dans tous les genres ou groupes d’espèces existent des entités à large répartition mondiale pour lesquelles on peut émettre l’hypothèse d’une hétérogénéité écologique.
MNHN |
Museum National d'Histoire Naturelle |
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
Kingdom |
|
Phylum |
|
Class |
|
Order |
|
Family |
|
Genus |