Bertiera rosseeliana Sonké, Esono F Nguembou, 2005

Sonké, Bonaventure, Esono, Pablo, K., Charlemagne Nguembou & Stévart, Tariq, 2005, Une nouvelle espèce de Bertiera Aubl. (Rubiaceae) du sous-genre Bertierella découverte en Guinée Équatoriale et au Cameroun, Adansonia (3) 27 (2), pp. 309-315 : 312-314

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.4601766

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/039987E5-FFC6-7422-FFB0-FC95C245DAC0

treatment provided by

Carolina

scientific name

Bertiera rosseeliana Sonké, Esono F Nguembou
status

sp. nov.

Bertiera rosseeliana Sonké, Esono F Nguembou View in CoL , sp. nov.

A Bertiera naucleoide (S.Moore) Bridson foliorum limbo omnino glabro, stipulis valde cupuliformibus, 15-35 mm longis et 20-40 mm latis, floribus longioribus et 20-23 mm longis, corollae tubo longiore et 18-20 mm longo, lobis 2-3 mm longis, fructu cum disco pulvilliformi differt.

TYPUS. — Sonké & Esono 3189, Guinée Équatoriale, Monte Mitra, 19 km N Mitong , 01°20’N, 09°56’E, fl., fr., 15 déc. 2004 (holo-, BR!; iso- K!, MO!, P!, WAG!, YA!) GoogleMaps .

Arbuste d’environ 2-4(-6) m de hauteur; jeunes rameaux glabres. Feuilles à pétiole long de 10-20 mm, limbe obovale, long de 18-38 cm et large de 6-13 cm, acumen de 5-10 mm de longueur, cunéé à la base, glabre à l’exception de courts poils couchés sur la nervure principale; 5-9 paires de nervures secondaires; domaties absentes; grandes stipules cupuliformes, glabres, de 15-35 × 20-40 mm.

Inflorescences contractées, capituliformes, de 2-3,5 cm de diamètre, portant une paire de feuilles normales juste à la base, parfois très réduites, pédoncule presque inexistant (<1 mm). Fleurs (4-)5-mères de 20-23 mm de longueur, à pédicelle long de 1-2 mm; calice à tube d’environ 2 mm de longueur, cinq lobes réduits à bords courtement dentés, glabres; corolle blanche, tube long de 18-20 mm, élargi sur 6 mm, 6-7 collétères au niveau de la gorge, cinq lobes longs de 2-3 mm, se recouvrant vers la gauche dans le bouton floral, touffes de poils à la base des lobes de la corolle; cinq étamines exsertes, dorsifixes, anthères longues d’environ 6 mm, portant de courts appendices stériles au sommet; ovaire à deux loges, à placentation axile, glabre; style long de 11-12 mm, glabre; stigmate long de 5-6 mm. Fruit globuleux à ovoïde, lisse à rugueux à maturité, portant un disque en forme de bourrelet et bien distinct au-dessus du fruit à maturité, de 8-9 × 6-8 mm; graines nombreuses, brunâtres, troncpyramidales à surface finement striée. — Fig. 1. View FIG

DISTRIBUTION. — Bertiera rosseeliana est connue du Rio Muni (partie continentale de la Guinée Équatoriale) où elle est signalée dans le massif de Monte Mitra au sud du Parc national Monte Alén (Senge, N Mitong). Au Cameroun, elle est présente dans la région d’Efoulan au sud d’Akom II dans le Parc national de Campo Ma’an ( Fig. 2 View FIG ).

HABITAT ET ÉCOLOGIE. — Forêt mixte sempervirente de terre ferme bien drainée et sur sol rocailleux entre 500 et 750 m d’altitude. Cette espèce submontagnarde se rencontre en sous-bois ombragé en peuplement épars formés de groupes de deux à trois individus.

CONSERVATION. — Cette espèce n’est connue que de trois localités et son aire distribution est estimée à 3 000 km 2. Au regard des critères de l’IUCN (2001), elle peut donc être classée dans la catégorie EN B1. Cependant, la présence de cette espèce dans deux parcs nationaux atténue ce danger d’extinction.

ÉTYMOLOGIE. — Cette nouvelle espèce est dédiée à M. Jacques ROSSEEL, chef de composante du programme ECOFAC au Cameroun (2001-2004), pour le soutien qu’il n’a cessé de nous apporter.

AFFINITÉS AVEC LES AUTRES ESPÈCES DU GENRE. — Cette espèce appartient au sous-genre Bertierella proposé par HALLÉ (1970) et adopté par

ROBBRECHT et al. (1994). Ce sous-genre comprend entre autres Bertiera globiceps , B. naucleoides et B. sphaerica N.Hallé. Il est constitué d’espèces qui peuvent être des arbustes ou de petits arbustes plus ou moins vigoureux; à fleurs un peu plus grandes; limbe du calice cupuliforme acrescent sur le fruit; à tube de la corolle ordinairement égal ou supérieur à 1 mm de diamètre; à fruits mûrs blancs, blanchâtres, jaunâtres ou verts; inflorescences jamais axillaires, parfois capitées. Le nouveau taxon, ici reconnu, présente bien toutes ces caractéristiques. L’examen des spécimens de Bertiera rosseeliana , au regard de la clé de HALLÉ (1970), nous amène au couplet 11. Il inclut Bertiera globiceps et B. naucleoides qui semble plus proche du nouveau taxon. Toutefois, le nouveau taxon ici décrit se distingue de Bertiera naucleoides par ses fleurs plus longues (20-23 mm et non 14- 15 mm), le tube de la corolle nettement plus long (18-20 mm et non 5-6 mm), les lobes de la corolle plus courts (2-3 mm et non 7-8 mm); le nombre de nervures secondaires plus petit (5-9 et non 11-14) et le pédicelle au niveau du fruit reste réduit. Par contre, chez B. naucleoides ce pédicelle, alors réduit dans les fleurs, atteint 2,5-3 cm dans les fruits. Bertiera rosseeliana diffère de B. globiceps par ses feuilles et ses fleurs glabres (et non pubescentes), ses fleurs plus longues (20-23 mm et non 16-20 mm), le tube de la corolle plus long (18-20 mm et non 12-15 mm), les lobes du calice plus courts (2-3 mm et non 4-5 mm). Le Tableau 1 donne les caractères distinctifs entre la nouvelle espèce et les deux espèces voisines.

PHYTOGÉOGRAPHIE. — Il est maintenant admis que durant les périodes glaciaires du Quaternaire, la forêt d’Afrique centrale a fortement régressé pour occuper de petites poches appelées refuges forestiers ( MALEY 1987; SOSEF 1994; ROBBRECHT 1996). Toutefois, l’ampleur et la localisation précise de ces refuges au sein du domaine bas-guinéen sont encore discutées. Il a récemment été montré que la région de Monte Alén et les Monts de Cristal ne formaient qu’un seul refuge ( STÉVART 2003) et que la région d’Akom II en formait un autre ( TCHOUTO 2004). La découverte de cette espèce faisant un lien entre ces deux zones d’endémisme s’oppose à l’hypothèse de SOSEF (1994) sur la présence d’une barrière phytogéographique située sur le Rio Muni. Elle suggère la présence d’une zone d’endémisme s’étendant des Monts de Cristal au nord du Gabon jusqu’à la région de Bipindi-Akom II. D’autre part, deux types de refuge sont généralement reconnus: ceux de plaine et ceux de montagne ( SOSEF 1992, 1994; STÉVART 2003). Tant par son écologie que par son aire de distribution, cette espèce peut être considérée comme un marqueur pour les refuges de plaine présents dans cette région. Bien que connue seulement de trois localités, son aire de distribution réelle pourrait donc être beaucoup plus vaste et s’étendre du n o rd d u Ga b o n (Mo n t s d e Cr i s t a l) a u s u d Cameroun (région de Bipindi-Campo).

PARATYPES. — GUINÉE ÉQUATORIALE: Carvalho 6166, Bata-Senge, km 27, 01°34’N, 09°50’E, fr., 13 jan. 1997 (BATA!, MA) GoogleMaps ; Esono 1066, 19 km N Mitong, 01°20’N, 09°56’E, fl., fr., 6 sept. 2004 ( BATA!, YA!); Sonké & Esono 3187, 17 km N Mitong, 01°20’N, 09°56’E, fr., 14 déc. 2004 (BATA!, BR!, BRLU!, K!, MO!, WAG!, YA!); Sonké & Esono 3200, 21 km N Mitong, 01°22’N, 09°56’E, fr., 16 déc. 2004 ( BATA!, MO!) GoogleMaps .

CAMEROUN: Sonké & Beina 3285, Efoulan , 5 km S Akom II, 02°44’N, 10°32’E, fr., 5 mars 2004 (BR!, BRLU!, K!, MO!, SCA!, YA!, WAG!); Sonké & Beina 3297, Efoulan, 5 km S Akom II, 02°46’N, 10°32’E, fr., 5 mars 2004 (BR!, BRLU!, K!, MO!, SCA!, YA!, WAG!); Sonké & Beina 3363, Engongo, S Efoulan, 02°44’N, 10°32’E, fr., 7 mars 2004 (BR!, BRLU!, K!, MO!, SCA!, YA!, WAG!); Sonké & Beina 3354, Efoulan, 6 km S Akom II, 02°45’N, 10°32’E, fr., 6 mars 2004 (BR!, K!, MO!) GoogleMaps .

K

Royal Botanic Gardens

WAG

Wageningen University

MA

Real Jardín Botánico

BATA

Instituto Nacional de Desarollo Forestal

YA

National Herbarium of Cameroon

BR

Embrapa Agrobiology Diazothrophic Microbial Culture Collection

MO

Missouri Botanical Garden

BRLU

Université Libre de Bruxelles

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