Portunus dubius ( Laurie, 1906 )

Crosnier, Alain, 2002, Portunidae (Crustacea, Decapoda, Brachyura) de Polynésie française, principalement des îles Marquises, Zoosystema 24 (2), pp. 401-449 : 404-410

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5402015

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03A3D274-1116-FFEE-FCAB-BCBAFC937FF7

treatment provided by

Marcus

scientific name

Portunus dubius ( Laurie, 1906 )
status

 

Portunus dubius ( Laurie, 1906) View in CoL

Neptunus (Achelous) dubia Laurie, 1906: 416 View in CoL , fig. 9.

Portunus dubius View in CoL – Poupin 1996a: 31.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Marquises. SMSRB (J. Poupin coll.): Eiao, stn D 38, 42 m, 1. —

Stn D 77, 54 m, 1. — Hiva Oa, stn D 46, 53 m, 5 ex. — Tahuata, stn D 47, 48 m, 2; 1. — Fatu Hiva, stn D 48, 99 m, 2; 5. — Stn D 85, 100 m, 73; 68. — Stn D 86, 49 m, 2. — Nuku Hiva, stn D 83, 140 m, 1. — Stn D 84, 97 m, 3.

MUSORSTOM 9: Ua Pou, stn DW 1142, 33- 34 m, 2 ex. — Stn DW 1143, 18- 55 m, 2 ex. — Stn DW 1144, 85- 95 m, 1 ex. — Stn DW 1256, 70- 72 m, 24 ex. — Stn DW 1260, 49- 100 m, 24 ex. — Stn CP 1264, 53- 57 m, 5 ex. — Eiao, stn DW 1152, 85- 150 m, 1 ex. — Stn CP 1155, 80 m, 4 ex. — Stn CP 1156, 80 m, 8 ex. — Stn CP 1158, 109- 110 m, 49 ex. — Stn CP 1159, 145 m, 3 ex. — Stn DW 1266, 84 m, 2 ex. — Stn DW 1280, 87- 98 m, 1 ex. — Stn DW 1283, 55- 56 m, 40 ex. — Stn CP 1284, 53- 55 m, 19 ex. — Nuku Hiva, stn DW 1163, 78- 85 m, 1 ex. — Stn DW 1170, 104- 109 m, 26 ex. — Stn CP 1177, 108- 112 m, 19 ex. — Stn CP 1178, 74- 75 m, 1 ex. — Stn CP 1179, 58- 62 m, 49 ex. — Stn DW 1180, 80- 82 m, 8 ex. — Stn DR 1181, 102- 130 m, 1 ex. — Stn DR 1183, 86- 120 m, 1 ex. — Stn CP 1187, 25- 30 m, 1 ex. — Stn CP 1188, 35- 55 m, 9 ex. — Stn CP 1189, 70 m, 60 ex. — Hiva Oa, stn DR 1200, 96- 100 m, 12 ex. — Stn DW 1208, 117 m, 1 ex. — Stn DW 1209, 85 m, 2 ex. — Stn DW 1210, 98- 100 m, 8 ex. — Stn CP 1212, 50- 80 m, 7 ex. — Stn DW 1217, 85- 87 m, 9 ex. — Stn 1218, 125- 135 m, 78 ex. — Stn DW 1224, 115- 120 m, 16 ex. — Stn DW 1225, 42- 70 m, 13 ex. — Stn CP 1227, 84- 85 m, 2 ex. — Stn CP 1228, 107- 108 m, 7 ex. — Stn DW 1230, 95- 100 m, 13 ex. — Stn CP 1237, 95- 305 m, 28 ex. — Stn CP 1239, 89- 95 m, 13 ex. — Fatu Hiva, stn DW 1242, 119- 122 m, 27 ex. — Stn DR 1245, 85- 130 m, 4 ex. — Ua Huka, stn DR 1292, 95- 100 m, 13 ex. — Atelier à terre, stn 24 bis, 20- 34 m, 8 ex.

DISTRIBUTION. — Marquises où elle avait déjà été signalée de Eiao, Fatu Hiva, Hiva Oa, Nuku Hiva, Tahuata, entre 20-34 et 145 m. En dehors de la Polynésie française, cette espèce est connue de l’île de la Réunion, de l’Inde (golfe de Manaar), du Sri-Lanka, des Philippines, de l’Indonésie, jusqu’à 185-210 m de profondeur.

REMARQUES

Parmi les Portunidae récoltés lors de MUSORS- TOM 9, cette espèce est celle qui a été récoltée le plus fréquemment et le plus abondamment aux profondeurs comprises entre 25 et 150 mètres environ.

Le plus grand spécimen des récoltes étudiées ici est un mâle mesurant 15,0 × 19,4 mm; la plus petite femelle ovigère observée mesure 5,5 × 6,9 mm.

Portunus cf. longispinosus Dana, 1852 ( Figs 2 View FIG ; 3 View FIG )

Portunus iranjae View in CoL – Poupin 1996a: 32 (au moins en partie, matériel récolté par Poupin et identifié par Moosa cité ci-après dans le matériel examiné) [non Portunus iranjae Crosnier, 1962 View in CoL ].

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Marquises. SMSRB (J. Poupin coll.): Hiva Oa, stn D 46, 53 m, 1. — Eiao, stn D 77, 54 m, 1. — Fatu Hiva, stn D 85, 100 m, 9 ; 6. — Stn D 86, 49 m, 9; 6.

MUSORSTOM 9: Ua Pou, stn DR 1259, 90- 180 m, 1 ex. — Stn CP 1264, 53- 57 m, 4 ex. — Eiao, stn CP 1158, 104- 110 m, 7 ex. — Stn CP 1159, 145 m, 3 ex. — Stn DW 1274, 100- 120 m, 1 ex. — Nuku Hiva, stn CP 1177, 108- 112 m, 1 ex. — Stn CP 1179, 58- 62 m, 1 ex. — Stn DW 1180, 80- 82 m, 1 ex. — Hiva Oa, stn CP 1227, 84- 85 m, 3 ex. — Stn CP 1228, 108- 170 m, 5 ex. — Stn CP 1237, 95- 305 m, 1 11,0 × 27,6 mm ( MNHN-B 27953 ) ; 8 ex.

DESCRIPTION

La carapace ( Fig. 3A View FIG ) se caractérise par les dernières dents antérolatérales très longues, égales chacune aux trois quarts de la longueur de la carapace et orientées perpendiculairement par rapport à l’axe de la carapace. Son rapport longueur/largeur, cette dernière mesurée entre les bases du bord inférieur des dernières dents antérolatérales, est compris entre 0,85 et 0,90. La surface de la carapace est bosselée; les bosses correspondent aux principales régions de la carapace et portent des granules relativement peu nombreux, noyés au milieu d’une couverture dense de courtes soies. Par endroits, les granules deviennent plus denses et forment des reliefs nets. C’est ainsi qu’ils dessinent une longue crête épibranchiale prolongeant en arrière la carène dorsale de chaque dernière dent antérolatérale; sur chaque région protogastrique environ huit granules forment une petite excroissance, tandis que sur chaque région métagastrique une dizaine de granules forment une ligne transversale assez peu en relief. Le relief le plus visible se trouve sur la région cardiaque où deux groupes d’une dizaine de granules chacun forment, côte à côte, deux excroissances en forme de trièdre. D’autres amas de granules existent mais ils ne forment pas de reliefs bien nets.

Crosnier A.

Le front présente, entre les lobes orbitaires internes très effacés, une paire de dents triangulaires de grande taille, encadrant une paire de dents également triangulaires mais beaucoup plus petites; les espaces séparant ces dents sont pratiquement identiques. Les lobes orbitaires externes sont en forme de longues pointes acérées. Les dents antérolatérales, de chaque côté, entre le lobe orbitaire externe et la dernière dent, très longue, sont au nombre de six ou sept (le plus souvent six); elles sont très aiguës et de taille variable, aucune n’étant toutefois très petite; chez les spécimens portant six dents seulement, l’espace séparant la deuxième de la troisième est nettement plus grand que tous les autres; chez les spécimens portant sept dents, les espaces sont de taille voisine. Le bord postérieur de la carapace, égal aux six dixièmes de la largeur de la carapace (dernières dents antérolatérales exclues), est légèrement sinueux et porte une forte épine, longue et recourbée vers le haut, à chacune de ses extrémités.

Les troisièmes maxillipèdes présentent un mérus qui s’étire vers l’avant par un lobe arrondi.

Les chélipèdes ( Fig. 3B View FIG ) sont longs (près de 2,5 fois la longueur de la carapace chez les grands mâles). Leur mérus est armé sur son bord antérieur le plus souvent de quatre épines, comprenant un groupe de trois épines (parfois réduit à deux) disposées sur les trois quarts distaux de la moitié basale du bord et une épine située aux quatre cinquièmes distaux du bord. Le bord postérieur montre une épine subdistale et, un peu en arrière de celle-ci, une petite crête granuleuse, courbe, s’étendant légèrement sur la face supérieure. Le carpe porte deux longues épines, l’une subdistale sur sa face externe, l’autre à l’angle antéro-externe de sa face supérieure. Les pinces (propode + dactyle), 1,5 fois plus longues que le mérus, sont fines et ornées de deux côtes sur leur face supérieure (l’externe mieux marquée) et de deux autres sur leur face externe. Les deux côtes de la face supérieure se terminent chacune par une longue épine acérée

11,0 × 27,6 mm (MNHN-B 27953); A, contour partiel de la carapace; B, chélipède gauche; C, abdomen; D, pléopode 1 gauche, face ventrale. Échelles: A, B, 3 mm; C, 2 mm; D, 1 mm.

qui se trouve aux quatre cinquièmes environ de la longueur de la face supérieure.

Les P2-P5 sont inermes. Seuls s’observent, sur les P5, de minuscules denticules garnissant le bord externe du mérus et le bord antérieur du carpe. Sur ce dernier, un ou deux denticules sont plus gros que les autres vers l’extrémité distale du bord. L’abdomen ( Fig. 3C View FIG ) a ses segments 3-5 soudés, le bord postérieur de cet ensemble étant entièrement convexe, sans la moindre trace d’une encoche médiane. Le sixième segment a ses bords latéraux fortement sinueux, son bord postérieur est deux fois plus large que la largeur minimale du segment. Le telson a une longueur égale à la moitié de celle du sixième segment.

Le premier pléopode mâle est assez court, plutôt massif et très recourbé; il se termine en pointe ( Fig. 3D View FIG ).

Taille

Le plus grand spécimen des récoltes étudiées ici est une femelle ovigère mesurant 12,3 × 25,6 mm; la plus petite femelle ovigère observée mesurait 8,8 × 20,7 mm.

REMARQUES

Cette espèce appartient au complexe longispinosus qui a fait couler beaucoup d’encre et qui pose encore bien des problèmes. Stephenson est celui qui, seul ou en collaboration, a le mieux étudié ce

Crosnier A.

complexe, mais malgré ses efforts, la situation taxonomique de nombreuses « formes » demeure peu claire (voir Crosnier & Thomassin 1975: 1103), aussi préférons-nous ne pas donner de nom aux spécimens mentionnés ci-dessus, nous contentant de les décrire avec suffisamment de précision, espérons nous, pour qu’ils puissent être aisément reconnus par la suite.

Parmi les espèces appartenant au complexe longispinosus , les seules références auxquelles pourraient, peut-être, se rattacher les spécimens des Marquises nous semblent être le Portunus longispinosus de Sakai (1976: 344 , fig. 183) auquel Spiridonov (1994: 136, fig. 5) a rapporté son Portunus longispinus forma longimera. Il semblerait que l’on retrouve, dans ces références, les lobes orbitaires externes et les dents frontales en pointe très aiguë et les chélipèdes allongés, bien caractéristiques de nos spécimens. Par contre l’abdomen figuré par Spiridonov est nettement différent avec le sixième segment abdominal qui montre son rétrécissement maximum au milieu de sa longueur au lieu du tiers chez nos spécimens.

Devant l’imbroglio taxonomique auquel donne lieu le complexe longispinosus , l’attention a été attirée par Stephenson sur la variabilité que devait pouvoir présenter, chez une même espèce, plusieurs des caractères utilisés couramment jusqu’à présent pour différencier les espèces (voir Stephenson & Rees 1967: 29 en particulier). Il faut noter que l’assez grand échantillon que nous avons examiné en provenance des Marquises présente une grande homogénéité qui contredit quelque peu l’affirmation de Stephenson & Rees. Chez nos exemplaires, seuls deux caractères nous ont paru variables: le nombre de dents antérolatérales de la carapace, au nombre de six ou sept, et le nombre des épines du bord antérieur du mérus, au nombre de trois ou quatre (ces variations pouvant d’ailleurs s’observer de part et d’autre d’un même spécimen).

Une partie des spécimens étudiés ici avaient été identifiés à P. iranjae Crosnier, 1962 , par Kasim Moosa. Une telle identification est erronée.

P. iranjae fait partie des espèces du complexe longispinosus n’ayant que cinq dents antérolatérales, en plus du lobe orbitaire externe et de la très longue et dernière dent. En 1962, nous avons mentionné la présence de six à neuf dents (lobe orbitaire externe et dernière dent très longue compris); ceci nous laisse maintenant supposer que nous avons basé notre description sur des spécimens appartenant à deux espèces, le nombre des dents antérolatérales ne présentant pas de telles variations chez une même espèce du complexe longispinosus ; ceci serait corroboré par le fait qu’en 1962 nous avons également mentionné que les amas de granules formant des tubercules sur la carapace étaient très variables, alors que ce caractère nous paraît maintenant également très stable. Le réexamen de l’holotype et d’un paratype de P. iranjae , déposés au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris, malheureusement en assez mauvais état maintenant, et dont nous donnons des dessins ( Figs 4 View FIG ; 5C View FIG ), permettent quelques commentaires pouvant faciliter la comparaison avec les autres espèces du complexe:

– les dessins de l’holotype que nous avons publiés en 1962 (carapace, mxp3, abdomen mâle, pléopode 1 mâle) sont bien exacts et l’on peut s’y reporter sans ambiguité;

– les lobes frontaux sont bien développés, triangulaires, mais à sommet peu aigu;

– le lobe orbitaire externe présente une extrémité arrondie;

– la surface de la carapace est nettement bosselée avec des amas de granules formant des aspérités constantes, parfois relativement fortes;

– les chélipèdes ( Fig. 5A View FIG ) sont assez massifs (beaucoup plus que chez les spécimens des Marquises étudiés ici). Sur le bord postérieur du mérus, l’épine subdistale est très près de l’extrémité du bord;

– le bord externe du mérus des cinquièmes péréiopodes porte une rangée de très petits granules dentiformes dont aucun n’a une taille suffisante pour être appelé denticule ( Fig. 5B View FIG );

– l’abdomen ( Crosnier 1962: fig. 111) présente un segment 3-5 à bord postérieur à peine sinueux, sans aucune encoche, et un sixième segment à bords latéraux nettement sinueux; son bord postérieur est 2,2 fois plus large que sa largeur minimale qui se situe aux trois quarts de sa longueur. Le telson a une longueur égale à 0,6 fois celle du sixième segment;

– le pléopode ( Crosnier 1962: fig. 115) décrit une courbe régulière, plus régulière que chez P. macrophthalmus , par exemple.

Stephenson (1976: 16) mentionne un mâle en provenance des Marquises qu’il a identifié à P. longispinosus . Ce spécimen ( Pele , Marquesas Exp., stn THX haul 5, 1.X.1967, USNM 149601), que nous avons pu examiner ainsi que les deux suivants, n’a plus son abdomen; il ressemble beaucoup à celui en provenance de Madagascar que Crosnier & Thomassin (1975: 1101, fig. 3a) ont figuré sous le nom de cf. longispinosus . Il en diffère par les lobes orbitaires externes et les dents frontales nettement plus aiguës.

Toujours dans son travail de 1976, Stephenson mentionne également une femelle ( Pele , Marquesas Exp., stn THX haul 5, 1.X.1967, USNM 149647) capturée lors de la même station que le mâle mentionné ci-dessus qu’il identifie à P. iranjae . Cette femelle, très petite, pourrait être rattachée à cette espèce malgré des lobes orbitaires externes très aigus, mais sa petite taille rend toute affirmation difficile.

Enfin dans leur travail de 1967, Stephenson & Rees ont identifié à P. iranjae un mâle (lc = 10,8 mm) récolté à Moorea (îles de la Société) par J. Randall le 30.IV.1957 (USNM 112131). Ce mâle se distingue des P. iranjae de Madagascar par ses dents frontales, ses lobes orbitaires externes et ses dents antérolatérales plus longs et effilés et par le sixième segment abdominal proportionnellement nettement plus large à sa base (L/l à la base = 0,81 chez ce spécimen contre 1 chez P. iranjae ) et à bords latéraux nettement plus sinueux. Il ressort de tout cela que la présence de P. iranjae en Polynésie ne peut être considérée comme clairement établie.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Portunidae

Genus

Portunus

Loc

Portunus dubius ( Laurie, 1906 )

Crosnier, Alain 2002
2002
Loc

Portunus dubius

POUPIN J. 1996: 31
1996
Loc

Portunus iranjae

POUPIN J. 1996: 32
1996
Loc

Neptunus (Achelous) dubia

LAURIE R. D. 1906: 416
1906
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