Calanthe × oreadum Rendle

Pignal, Marc, Laudereau, Christian & Laudereau, Pierre-Louis, 2023, Un synopsis du genre Calanthe R. Br. (Collabieae, Orchidaceae) en Nouvelle-Calédonie, avec la caractérisation de deux nothoespèces, Adansonia (3) 45 (18), pp. 293-305 : 296

Calanthe × oreadum Rendle (pro sp.)

C. hololeuca Rchb.f. × C. balansae Finet

( Figs 1B ; 2 ; Tableau 1 )

Styloglossum oreadum (Rendle) T.Yukawa & P.J.Cribb , Bulletin of the National Museum of Nature and Science, Series B (Botany) 40: 150 ( Yukawa & Cribb 2014).

— Typus: Nouvelle-Calédonie. Mont Arago, On logs in damp forest, 1500 ft., fl., 15.VII.1914, R.H. Compton 1436 (lecto-, BM [ BM000990517 ] image!, désigné ici).

Journal of the Linnean Society. Botany 45: 250-251, pl. 13, fig. 9 ( Rendle et al. 1921).

HABITAT. — En Nouvelle-Calédonie, cette nothoespèce croît dans l’humus à une altitude de 300 à 1300 m qui correspond aux altitudes de C. balansae , alors que son second parent, C. hololeuca semble préférer des altitudes plus basses (200-720 m).

STATUT DE CONSERVATION. — L’espèce a été évaluée en Préoccupation mineure (LC), le 28.VI.2016 (https://endemia.nc/flore/ fiche3125). L’espèce est uniquement protégée en Province Nord. La mise en évidence de la nature hybride du taxon incite à ne plus réévaluer le statut UICN.

MATÉRIEL ÉTUDIÉ. — Nouvelle-Calédonie. Province Nord, Poindimié, Pic Amoa , Pwanépéda , 20°57’53.3”S, 165°13’58.1”E, fl., 04.IV.2017, C. Laudereau & P.-L. Laudereau 408 ( NOU [ NOU108985 ]) .

NOTES

1) Bien que constituée uniquement de fleurs, la part d’herbier choisie comme lectotype est celle qui présente la meilleure ressemblance avec la description, les caractères végétatifs ne permettant pas de séparer les taxons. Il faut par ailleurs tenir compte de la variation due à la nature hybride de Calanthe × oreadum ;

2) Le Tableau 1 et la Figure 1 présentent les caractères de Calanthe balansae , C. × oreadum et C. hololeuca . Hallé (1977) considérait C. × oreadum comme très proche de la première espèce. Il postulait même que «la structure du callus et la forme de l’éperon pourraient suggérer une position intermédiaire entre C. balansae et C. neocaledonica [aujourd’hui C. hololeuca ]. La possibilité d’une hybridation n’est pas à exclure. La banalité et la variabilité de l’espèce C. balansae , médiocrement décrite par Finet et non trouvée par Rendle parmi les récoltes de Compton, nous font douter de la valeur spécifique du taxon de Rendle. » De nouvelles récoltes et surtout l’observation sur du matériel frais nous permettent de confirmer le statut hybride de C. × oreadum . La Figure 1 illustre bien les nombreux caractères intermédiaires du nothotaxon: sépales blancs assez grands, à peine verdâtres à l’extrémité (contre petits et clairement verts à l’apex chez C. balansae , blanc pur et grands chez C. hololeuca ), éperon épais et arqué à l’extrémité (contre épais et droit chez C. balansae , fin et arqué chez C. hololeuca ), un labelle intermédiaire et enfin, un rétinacle et des pollinies largement ovés (contre orbiculaires chez C. balansae et fusiformes chez C. hololeuca ).

Figures

FIG. 1. — Comparaison entre Calanthe balansae (A), C. × oreadum (B) et C. hololeuca (C). Abréviations: sd, sépale dorsal; sl, sépale latéral; p, pétale; f, fleur (profil); pl, pollinarium, l, labelle, e, éperon. Photos: Olympus E-M1MarkII, C. Laudereau. Échelles: sd, sl, p, f, l, e, 5 mm; pl, 1 mm.

FIG. 2. — Carte de répartition de Calanthe hololeuca (z), C. balansae (z) et C. × oreadum (z).