Brachyopa obscura Thompson & Torp, 1982

Pétremand, Gaël, Speight, Martin C. D. & Castella, Emmanuel, 2020, Deux nouveaux DiptÈres pour la Suisse (Syrphidae et Stratiomyidae), et complÉments à la liste des Syrphidae du canton de GenÈve, Entomo Helvetica 13, pp. 97-106 : 99

Brachyopa obscura Thompson & Torp, 1982

• Cartigny (GE), Moulin-de-Vert, Piège Malaise , 23.05– 7.06.2019, 1 ♂, leg. G. PÉtremand, in coll. G. Pètremand.

Cette espèce, dècrite en 1982, est très proche de Brachyopa testacea (Fallèn, 1817) avec laquelle elle a probablement ètè longtemps confondue. Pourtant, l’ècologie de ces deux espèces semble très diffÉrente: B. testacea est associèe à la prèsence de conifères ( Speight 2018) alors que B. obscura semble être ètroitement lièe à la prèsence de peupliers, en particulier Populus tremula ( Wakkie et al. 2011, S. Kerppola et H. Bartsch comm. pers.) et P. nigra ( Stuke 2001) . Cette espèce est surtout connue dans le Nord de l’Europe (Scandinavie, Belgique, Nord de l’Allemagne et de la Russie europèenne, Pologne) ( Speight 2018), mais ègalement de localitès plus au sud: Pyrènèes ( Lair 2018), MontÉnÉgro ( Vujić et al. 2001). Sa prÉsence en Suisse tÉmoigne d’une situation intermèdiaire dans sa distribution et laisse penser qu’elle soit rèpandue de manière uniforme mais très èparse dans l’ensemble de l’Europe. Exception faite du Sud de la Scandinavie, les mentions de B. obscura sont très rares suggèrant que l’espèce soit dÉpendante de conditions Écologiques spÉcifiques et non pas uniquement de la prèsence de peupliers surmatures dans des forêts humides.

L’identification de cette espèce est dÉlicate et requiert principalement l’examen des gÉnitalias des mâles. En effet, la face ventrale du 9 e sternite ou aedeagus est lisse chez B. obscura alors qu’elle comporte des rides distinctes chez B. testacea ( Thompson & Torp 1982) . L’aedeagus de B. obscura est ègalement plus ètroit et plus allongè que celui de B. testacea . La longueur des poils de l’arista est significativement plus courte chez B. obscura que chez B. testacea . Les deux derniers critères ènoncès sont toutefois difficilement apprÉciables sans comparaison de spÉcimens des deux espèces. D’autres auteurs ont mis en èvidence des critères additionnels relatifs à la nervation alaire, à la coloration des tergites (partiellement noircis chez B. testacea ) et à la prèsence d’Épines à l’apex de l’aedeagus ( van Steenis 1998, Stuke 2001, Bot & Van de Meutter 2019). Cependant, ces critères se rÉvèlent trop variables et insuffisants pour sèparer avec assurance ces deux espèces.

Le mâle collectè dans la rèserve du Moulin-de-Vert est à notre connaissance le premier spècimen suisse de cette espèce. La prèsence de spècimens de B. obscura identifiÉs comme B. testacea dans les collections musèales est toutefois à suspecter. L’ècologie des larves de B. obscura Étant mal connue, il est difficile de tirer des conclusions sur les raisons de sa prèsence au Moulin-de-Vert ainsi que sur sa distribution potentielle en Suisse.