Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin, 1936

Tirel, Christiane, 2009, Réhabilitation de l’espèce Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin (Elaeocarpaceae) de Nouvelle-Calédonie, Adansonia (3) 31 (1), pp. 137-141 : 138-141

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/a2009n1a7

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03D7806F-4669-D550-FF12-FC7A920DFE0E

treatment provided by

Carolina

scientific name

Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin
status

 

Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin View in CoL

( Fig. 1 View FIG )

Bulletin de la Société botanique de France 83: 487 (1936). — Type: Nouvelle-Calédonie, Mont Coumboui [sic] (Dent de St Vincent),vers 1200 m d’altitude, 6.IV.1870, fl., Balansa 2837 (holo-, P; iso-, NOU, P, Z) .

MATÉRIEL CITÉ SOUS E. ALATERNOIDES EN 1982 ET DÉSOR- MAIS RATTACHÉ À E. COUMBOUIENSIS . — Mont Humboldt , 1300 m, forêt d’altitude, 19.IX.1980 , fl., Hoff 2565 ( NOU, P). — Montagne de Bourail , 5.XII, fr., Lécard 1 ( P). — Plateau de Dogny, 900-1000 m, 17.VII.1966 , fl., MacKee 15330 ( P). — Table Unio , sommet, 1000 m, 17. I.1968, fl., MacKee 18305 ( P). — Table Unio , sommet, vers 1000 m, 17. I.1968, fl., Schodde 5256 ( AD, CANB, P). — Mont Sindoa , vers 1200 m , V.1994, fl., Veillon 7756 ( NOU, P) .

NOUVEAU MATÉRIEL. — Province Sud, Kouakoué , 1220 m, 21°57’46”S, 166°32’06”E, 10. V GoogleMaps . 2006, fl. et fr., P.P. Lowry II et al. 6813 ( CANB, G, K, MO, NOU, P). — Mont Kouakoué, 1300 m, 21°57’35”S, 166°32’5”E, 30.IV.2006, fl., Pillon, Gaudeul, Brown & McPherson 388 ( K, MO, NOU, NSW, P). — Mont Kouakoué , forêt à mousse, 1200-1400 m, 21°57’35”S, 166°32’5”E, 24.XII.2007, boutons, Pillon, Méndez, Chapelle & Munzinger 1153 ( K, MO, NOU, P) GoogleMaps .

DESCRIPTIONS COMPARATIVES

Appareil végétatif

Elaeocarpus coumbouiensis peut se présenter sous forme d’un buisson en boule comme E. alaternoides mais, le plus souvent, c’est un arbre élancé dont la hauteur peut atteindre 12 m et le tronc 50 cm de circonférence.

Alors que les feuilles d’ E. alaternoides , de taille très variable (2-7cm), sont obovales,le plus souvent étroitement, avec un sommet obtus ou arrondi à émarginé, avec une base longuement et régulièrement atténuée sur le pétiole ( Tirel 1982: 27, pl. 5, figs 1, 2, 4, 5), celles d’ E.coumbouiensis (l.c.fig.3),longues de 3-5cm, sont elliptiques ou elliptiques-obovales et relativement larges (largeur égale à ⅓ à ½ de la longueur), avec un sommet pourvu d’un court acumen émoussé et une base s’atténuant assez brusquement et brièvement. Chez E. alaternoides les bords sont souvent entiers, parfois faiblement crénelés/serretés et seulement dans le ⅓ supérieur; chez E. coumbouiensis , le limbe est lâchement serreté dans la moitié ou les ⅔ supérieurs et souvent ondulé. Les feuilles d’ E. alaternoides peuvent être subsessiles alors que chez E.coumbouiensis le pétiole est toujours bien individualisé et relativement long.Les nervures secondaires chez E.alaternoides sont fondues dans le réseau de nervilles aux mailles souvent étirées, donnant, sur le sec, une apparence striée à la face supérieure; chez E.coumbouiensis , les 4-8 paires de nervures secondaires sont parfois bien individualisées à la face inférieure et les mailles du réseau de nervilles toujours assez lâches. La texture coriace et le brillant des feuilles sont remarquables chez E. alaternoides ; les feuilles d’ E. coumbouiensis sont plus souples, plus minces et c’est la présence fréquente de belles domaties à l’aisselle des nervures secondaires à la face inférieure qui attire l’attention. En ce qui concerne l’anatomie interne,une assise hypodermique s’observe de manière constante sous l’épiderme supérieur chez E. coumbouiensis alors qu’elle manque généralement chez E.alaternoides (un véritable hypoderme n’a été observé, dans cette espèce, que sur les échantillons récoltés en altitude, sur le Mont Panié en particulier).

Appareil reproducteur

Elaeocarpus coumbouiensis est beaucoup moins florifère qu’ E. alaternoides . Les fleurs sont relativement petites, les pétales ne dépassant pas 4 mm sur le sec. Le pistil est glabre ou presque, alors que chez E. alaternoides l’ovaire est toujours garni de poils soyeux généralement très denses, rarement épars ou groupés vers la base du style.

POSITION SYSTÉMATIQUE

Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin View in CoL est une espèce à part entière qui doit être distinguée d’ E. alaternoides Brongn. & Gris. Les View in CoL deux entités appartiennent néanmoins au même groupe parmi ceux que nous avions proposés pour classer les Elaeocarpus de Nouvelle-Calédonie View in CoL en 1978 et repris en 1983 ( Tirel 1978, 1983). Il s’agit du groupe I (section Dicera Brongn. & Gris p.p.) caractérisé par des fleurs de petites dimensions (2-8 mm de longueur), dont l’ovaire présente 2 loges contenant chacune 4-6 ovules et l’androcée 15 étamines, et par des fruits longs de 0,8-2 cm à endocarpe finement verruqueux-échinulé.

REMARQUE ORTHOGRAPHIQUE

Parmi les toponymes de Nouvelle-Calédonie, c’est le Mont Comboui qui figure et non pas le Mont Coumboui. Ce dernier nom, qui peut être considéré comme une variante orthographique, est celui que Balansa a écrit sur son carnet de récolte et sur l’étiquette du spécimen Balansa 2837. Cependant il a précisé, entre parenthèses, que cette localité correspondait à la Dent de Saint Vincent; or celle-ci existe bien, un peu à l’ouest du Mont Comboui.D’après ce que nous connaissons de ses itinéraires de prospections, Balansa ne semble pas avoir été sur le«vrai» Mont Comboui. D’autre part, même si Guillaumin a, de sa main, écrit alternativement E.combouiensis et E.coumbouiensis sur les différentes parts du type, nous nous devons (art. 61 du Code de Nomenclature, McNeill et al. 2006) de respecter l’orthographe retenue par l’auteur dans la publication originale ( Guillaumin 1936).

RÉPARTITION ET STATUT DE CONSERVATION

Alors qu’ E. alaternoides est particulièrement commun dans les maquis de basse altitude du sud de l’île, E. coumbouiensis n’a été trouvé que vers 900- 1000 m ou au-dessus, en peuplements forestiers réduits, sur une chaîne de massifs s’étendant de la Table Unio au Mont Kouakoué ( Fig. 2 View FIG ).

Elaeocarpus alaternoides est fréquent sur serpentine, mais il se rencontre aussi dans les régions schis- teuses. Par contre E. coumbouiensis semble lié aux terrains ultramafiques, à l’exception d’une récolte de MacKee sur le Plateau de Dogny.

Avec une zone d’occurrence de 1750 km 2 et une zone d’occupation évaluée à 60 km 2, E. coumbouiensis pourrait entrer dans la catégorie des espèces en danger. Cependant étant donné que les cinq souspopulations, récemment repérées, se trouvent dans des localités d’altitude actuellement peu soumises à la pression anthropique, nous considérons qu’elles ne sont pas sujettes au déclin ni aux fluctuations extrêmes de leur superficie ou du nombre d’individus qui les constituent. Par conséquent, estimant que le nombre d’individus adultes ne devrait pas dépasser 1000, le statut provisoirement attribué à l’espèce est VU (D1) selon les Critères et Catégories de l’UICN pour la Liste Rouge ( UICN 2001; IUCN Standards and Petitions Working Group 2008).

CLÉ DE DÉTERMINATION

Pour faire figurer l’espèce rétablie E. coumbouiensis Guillaumin dans la clé des Elaeocarpus de Nouvelle-

Calédonie, nous proposons les modifications suivantes au niveau de l’entrée 7’ ( Tirel 1982: 8):

7’. Feuilles à réseau de nervilles bien visible au moins à la face inférieure; limbe à marge non ou

très finement révolutée; sur le sec, faces presque concolores ou face supérieure un peu plus

foncée. Ovaire soyeux ou glabrescent à glabre.

7a. Ovaire garni de poils soyeux généralement très denses, rarement épars. Feuilles obovales,

à bords entiers ou faiblement crénelés dans le ⅓ supérieur, généralement coriaces; pas de domaties; mailles du réseau de nervilles souvent étirées; généralement pas d’hypoderme

sous l’épiderme supérieur. Espèce fréquente à basse et moyenne altitude, sur terrains ultramafiques et schisteux ....................................................................... E. alaternoides

7b. Ovaire glabre ou presque. Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales à bords lâchement serretés dans la ½ supérieure, souples; présence fréquente de domaties à la face inférieure;

maille du réseau de nervilles polygonales et assez lâches; épiderme supérieur doublé d’une

assise hypodermique. Espèce croissant vers 1000 m d’altitude et au-dessus, sur terrains ultramafiques en général ..................................................................... E. coumbouiensis

Depuis la révision de la famille dans le cadre de la Flore ( Tirel 1982), deux nouvelles espèces ont été décrites et publiées: E. gordonii Tirel (1983) et E. tremulus Tirel & McPherson (2006) . Avec le rétablissement d’ E. coumbouiensis , le nombre des espèces, actuellement connues en Nouvelle-Calédonie dans le genre Elaeocarpus , passe de 29 à 32.

P

Museum National d' Histoire Naturelle, Paris (MNHN) - Vascular Plants

NOU

Institut de Recherche pour le Développement

Z

Universität Zürich

ET

East Texas State University

MAIS

Institut d'Élevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux

À

Harvard University - Arnold Arboretum

AD

State Herbarium of South Australia

CANB

Australian National Botanic Gardens

V

Royal British Columbia Museum - Herbarium

G

Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève

K

Royal Botanic Gardens

MO

Missouri Botanical Garden

NSW

Royal Botanic Gardens, National Herbarium of New South Wales

Kingdom

Plantae

Phylum

Tracheophyta

Class

Magnoliopsida

Order

Oxalidales

Family

Elaeocarpaceae

Genus

Elaeocarpus

Loc

Elaeocarpus coumbouiensis Guillaumin

Tirel, Christiane 2009
2009
Loc

Elaeocarpus coumbouiensis

Guillaumin 1936
1936
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