Histoderma verrucosum var. fucoides, Topsent, 1896

Topsent, Émile, 1896, Spongiaires de la baie d'Amboine. (Voyage de MM. M. Bedot et C. Pictet dans l'archipel Malais.), Revue Suisse de Zoologie 4 (3), pp. 421-487 : 452-455

publication ID

https://doi.org/ 10.5962/bhl.part.35507

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.5539601

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03D9BB78-944A-FFEB-FD9E-2903BD30FD95

treatment provided by

Diego

scientific name

Histoderma verrucosum var. fucoides
status

var. nov.

Histoderma verrucosum Carter View in CoL , var. fucoides n. var.

Si Histoderma verrucosum Carter (8, p. 452) possède réellement, comme le suppose Dendy (10, p. 27), des caractères assez peu fixes pour que le spécimen type de H. polymastoides Carter (8, p. 453) doive en être considéré seulement comme une variété plus robuste, les Histoderma d' Amboine que j'ai étudiés ne peuvent pas non plus en être séparés spécifiquement. Au cas contraire, ils appartiendraient à une espèce nouvelle caractérisée à la fois par la longueur et le port des appendices, par les dimensions des spicules, enfin par la présence dans le choanosome de nombreux et fort longs raphides en faisceaux compacts.

Je dois faire remarquer que les quelques échantillons qui font partie de la collection ne présentent entre eux aucune différence, et cette fixité de caractères est, dans une certaine mesure, en opposition avec l'opinion de Dendy, à moins que les divers spécimens n'aient été recueillis en des points très voisins.

Quoi qu'il en soit, Y Histoderma d' Amboine diffère beaucoup à certains égards de Histoderma verrucosum typique. C'est une Éponge revêtante, blanche, à la surface comme dans la profondeur, dont l'ectosome se soulève en fistules souvent fort longues (quelquefois 6 centimètres et davantage), bien que relativement grêles (à peine 1 mm. de diamètre), qui se ramifient, s'enchevêtrent, s'anastomosent à l'occasion, et rampent en tous sens sur les corps adjacents, à la façon des filaments de certaines algues.

La spiculation se compose des mêmes éléments que celle de H. verrucosum (tylotes lisses, sigmates et isochèles), avec addition, toutefois, dans le choanosome, de raphides longs de 330 p. et linéaires, disposés en trichodragmates très denses, épais de 25 p .. Les spicules n'ont pas non plus les dimensions de ceux de H. verrucosum ni de H. polymastokles . Les tylotes sont toujours renflés aux deux bouts en têtes elliptiques, de même force; leur tige, plus fréquemment sinueuse que simplement courbée, acquiert sa plus grande épaisseur dans sa région moyenne; la taille de ces tylotes se montre très inégale, depuis 300 p. de longueur sur 10 p. d'épaisseur jusqu'à 500 p. sur 15. Les sigmates sont très abondants, quelquefois tous égaux, d'autres fois de deux grandeurs; à leur maximum de croissance, ils mesurent 50 p. de longueur et 2 fx d'épaisseur. Les isochèles, peut-être plus nombreux encore, sont aussi quelquefois uniformes, d'autres fois de plusieurs grandeurs; on en voit de 16 p, de 30 p., de 40 p. de longueur, ces derniers étant les plus constants et les plus parfaits.

On le voit, par la forme et les dimensions de ses tylotes, de ses sigmates et de ses raphides, Histoderma verrucosum var. fucoides se rapproche singulièrement de H. navicelligerum (Rdl. et D.) du S. 0. de la Nouvelle-Guinée, mais cette dernière espèce possède une sorte d'isochèles particulière, qui suffit à la caractériser.

Tedania digitata 0. Schmidt.

Cette Éponge cosmopolite est représentée dans la collection par des échantillons très nombreux, de forme variable.

Leurs raphides, robustes, puisqu'ils atteignent couramment

215 (* de longueur sur 3^ d'épaisseur, sont toujours couverts d'épines fort bien visibles.

Des raphides épineux ont été vus chez plusieurs Tedania ( T. suctoria Schm. , T. tenuicapitata RidL , T. massa Rdl. et D .).

Les Tedania d'Amboine possédant des styles lisses, de 275 p, sans renflement basilaire, et des tylotes, de 220^, à têtes renflées et ornées d'épines, je suis convaincu qu'elles se rapportent bien à l'espèce Tedania digitata , si commune d'après Ridley (19) et d'après Dendy (ÎO), dans les mers d'Australie, bien qu'on n'ait pas dit que chez cette dernière les raphides fussent ainsi rugueux.

Je pense qu'on ne peut accorder à ce caractère une valeur spécifique. A propos des raphides de T. massa, Ridley et Dendy écrivent (2 ©, p. 54): « The often exhibit a roughening of the surface. » Les mêmes auteurs déclarent aussi (p. 52) que, chez les T. tenuicapitata du Challenger , les épines des raphides, décrites par Ridley (18, p. 124) d'après le type provenant du S. 0. de la Patagonie, n'ont été revues que sur un seul spicule qui n'était pas adulte. Ces épines sont très mal marquées sur les raphides d'une préparation de T. suctoria provenant de Borgo- Fjord ( Islande) que m'a offerte M. le Rév. A.-M. Norman. Enfin, les raphides de ma T. conuligera (30, p. 79), décidément identique à T. suctoria , me paraissent plutôt lisses que

rugueux.

Donc, chez Tedania massa et T. suctoria (il ne faudrait peutêtre, d'après Ridley et Dendy, voir dans T. tenuicapitata autre chose qu'une variété de T. suctoria ), il y a variabilité en ce qui concerne l'état de la surface des raphides. Je soupçonne cette variabilité de s'étendre aux mêmes organites de T. digitata , car, pour ma part, j'ai trouvé nettement épineux, non seulement les raphides des Eponges d'Amboine, mais aussi ceux de plusieurs Tedania digitata des Açores draguées par le yacht Princesse- Alice et d'une T. digitata du Sénégal, inutilement considérée

comme une espèce distincte sous le nom de Tedania Ckevreuxi (29, p. 3). Je me propose de vérifier prochainement cette hypothèse en étudiant des échantillons recueillis sur les côtes méditerranéennes de France.

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