Pseudovespertiliavus parva Ravel, 2016

Ravel, Anthony, Adaci, Mohammed, Bensalah, Mustapha, Charruault, Anne-Lise, Essid, El Mabrouk, Ammar, Hayet Khayati, Marzougui, Wissem, Mahboubi, Mohammed, Mebrouk, Fateh, Merzeraud, Gilles, Vianey-Liaud, Monique, Tabuce, Rodolphe & Marivaux, Laurent, 2016, Origine et radiation initiale des chauves-souris modernes: nouvelles découvertes dans l’Éocène d’Afrique du Nord, Geodiversitas 38 (3), pp. 355-434 : 388-391

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/g2016n3a3

publication LSID

urn:lsid:zoobank.org:pub:FC07ACBE-03F7-414A-BB64-1BB0711766BF

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/EEC7EAEA-08BE-4BC3-BFF7-0FB3A9D89CE8

taxon LSID

lsid:zoobank.org:act:EEC7EAEA-08BE-4BC3-BFF7-0FB3A9D89CE8

treatment provided by

Felipe

scientific name

Pseudovespertiliavus parva Ravel
status

sp. nov.

Pseudovespertiliavus parva Ravel , n. sp.

( Figs 16 View FIG , 17 View FIG ; Tableau 6)

HOLOTYPE. — UM / HGL50-420 , M1 gauche ( Figs 16D View FIG ; 17 D View FIG ).

MATÉRIEL EXAMINÉ. — UM /HGL50-432 ( Figs 16A View FIG ; 17 A View FIG ) et UM /HGL50-433 (C1 droite; Figs 16C View FIG ; 17 C View FIG ); UM /HGL50-431 (C1 gauche; Figs 16B View FIG ; 17 B View FIG ); UM /HGL50-430 (P3? Droite); UM /HGL50-429 (P3? Gauche; Fig. 16D, E View FIG ); UM /HGL50-423 ( Fig. 17G View FIG ) et UM /HGL50-427 (M1s droites); UM /HGL50-420 ( Figs 16F View FIG ; 17 D View FIG ), UM /HGL50-424 ( Fig. 17I View FIG ) et UM /HGL50’- 058 (M1s gauches); UM /HGL50-422 ( Figs 16H View FIG ; 17 F View FIG ), UM / HGL50-425 ( Fig. 17H View FIG ) et UM /HGL50-428 (M2s droites); UM /HGL50-421 (M2 gauche; Figs 16G View FIG ; 17E View FIG ) UM /HGL50- 426 (M1/2 gauche); UM /HGL50-435 ( Figs 16I View FIG ; 17L View FIG ) et UM / HGL50-439 (m1/2s droites); UM /HGL50-434 ( Figs 16J View FIG ; 17 K View FIG ), UM /HGL50-436 ( Fig. 17J View FIG ), UM /HGL50-438 et UM /HGL50- 440 (m1/2s gauches); UM /HGL50’-059 (trigonide de m1/2 droite); UM /HGL50-437 ( Figs 16K View FIG ; 17M View FIG ) et UM /HGL50-441 (m3s droites).

ÉTYMOLOGIE. — le nom d’espèce est issu du latin « parva » qui signifie petit, en raison de la petite taille de cette espèce de chauve-souris.

LOCALITÉ TYPE ET ÂGE. — Niveaux HGL50 et HGL50’ du Glib Zegdou,Éocène inférieur terminal-Éocène moyen basal, situé dans la région des Gour Lazib (Sahara, Hammada du Dra) en Algérie.

DIAGNOSE. — Forme emballonuride de très petite taille, caractérisée par le cingulum des canines supérieures quasi rectiligne, épais et continu, la P3 à trois racines, l’ectoflexus mésial profond, la postprotocrête longue mais non connectée au cingulum lingual, le paralophe long rejoignant parfois le protocône, le talon projeté linguodistalement, le cingulum lingual d’épaisseur modérée connecté à un hypocône très réduit; molaires inférieures nyctalodontes caractérisées par le trigonide étroit, l’entoconide moyen incliné distalement, les m3 avec les trois cuspides du talonide bien développées.

DESCRIPTION

La couronne de la canine supérieure est dominée par une seule cuspide. Ce dernier est incliné distalement au niveau de son apex. La face buccale convexe de la cuspide est la plus étendue et s’oppose à la face linguale plane plus réduite. Ces deux faces sont délimitées par une crête très fine mais haute et d’orientation linguodistale, et par une autre crête moins prononcée et orientée linguomésialement. Le cingulum est épais et continu sur tout le pourtour de la couronne. Cette structure présente parfois un léger ressaut distal qui est rejoint par la crête distale (visible sur UM/ HGL50-431 et UM/HGL50-432; Figs 16A, B View FIG ; 17 A, B View FIG ). L’absence d’un fragment de maxillaire pouvant être associée à ce taxon ne permet pas d’évaluer la composition de la rangée dentaire. Cependant deux spécimens (UM/ HGL50-429 et UM/HGL50-430) de taille très petite (<1 mm de long et de large) et dont la couronne est simplifiée pourraient être des P3 ( Fig.16D, E View FIG ). Ces dents sont munies de trois racines (deux en position buccale et une en position linguale), ce qui écarte toute possibilité que ce soient des prémolaires inférieures. La couronne prend une forme triangulaire en vue occlusale. La présence d’un fort cingulum encerclant l’ensemble de la couronne plaide pour leur appartenance aux chiroptères. L’unique tubercule est en position buccale. Une haute crête s’étend depuis l’apex de la cuspide pour rejoindre l’extrémité distale de la couronne tandis qu’une autre crête plus courte prend une orientation linguale. La face buccale bombée de la petite cuspide est opposée à une face linguale concave qui s’étend vers un petit bassin distolingual.

M1 possède un large et long talon lui conférant un fort développement longitudinal. Le bord buccal, incliné mésiolingualement, est creusé par deux ectoflexus dont le plus profond se situe mésialement au mésostyle. Le parastyle forme une petite cuspide désolidarisé de la préparacrête. Elle se positionne plus lingualement par rapport au mésostyle et au métastyle. Le mésostyle est fortement projeté buccalement mais reste toutefois plus lingual que le métastyle. La forte projection du mésostyle s’accompagne d’une extension buccale et prononcée de la protofosse. Le métastyle constitue la terminaison distobuccale de la postmétacrête. L’orientation des crêtes confère à l’ectolophe une forme en « W » assez ouvert mais dissymétrique: le « V » antérieur formé des pré- et postparacrêtes est légèrement plus ouvert mais comprimé buccolingualement que le « V » postérieur formé des pré- et postmétacrêtes. Le paracône est plus lingual et légèrement moins volumineux que le métacône. Le paralophe est présent et très accentué sur la plupart des molaires (seul UM/HGL50-423 n’en possède pas). Le paralophe débute depuis la base du paracône et s’oriente en direction du protocône. Sur certaines molaires (UM/ HGL50-420, UM/HGL50-424, et UM/HGL50-427; Figs 16F View FIG ; 17D, I View FIG ), il rejoint le protocône créant une petite fosse mésiale qui prolonge le large précingulum. Le protocône est déjeté mésialement mais il reste plus distal que le paracône. La préprotocrête se projette vers la partie buccomésiale et se connecte au précingulum. La postprotocrête présente une orientation plus variée. Dans la majorité des cas, elle ne rejoint aucune autre structure, ce qui laisse une ouverture distale plus ou moins large à la protofosse. D’autres molaires (UM/HGL50-423 et UM/ HGL50-424; Figs 17 G, I View FIG ) montrent une postprotocrête directement connectée au postcingulum cernant distalement la protofosse. Le talon s’étend selon une direction linguodistale. Sur UM/HGL50-420, il effectue un léger renflement linguodistal alors que la bordure du talon est plus arrondie sur les autres molaires. Le talon s’aplanit dans sa partie la plus distale prenant la forme d’un large bassin. Le bassin du talon est cerné par un cingulum d’épaisseur modérée. UM/HGL50-420 possède une ébauche d’hypocône réalisée par le développement du cingulum lingual. Cette ébauche est moins aboutie sur les autres molaires qui présentent toutefois, à cette place, un léger relief.

M2 diffère de M1 par une taille nettement plus grande, un développement transversal plus accentué, notamment au niveau de l’ectolophe ( Figs 16G, H View FIG ; 17E, F, H View FIG ). Le bord buccal est très peu incliné. La dissymétrie des ectoflexus est encore plus prononcée avec un ectoflexus distal à peine visible qui contraste avec l’ectoflexus mésial très profond. Le protocône possède un flanc lingual plus élancé lui conférant un aspect moins comprimé buccolingualement. Le talon est également moins projeté distalement et le cingulum lingual paraît plus fin.

Les molaires inférieures se caractérisent par un trigonide étroit formant un triangle comprimé mésiodistalement en vue occlusale ( Figs 16I, J View FIG ; 17 J, K, L View FIG ). Les trois cuspides du trigonide sont bien individualisées. Le métaconide est légèrement plus haut et volumineux que le paraconide. Le protoconide domine les autres cuspides en volume et en hauteur. Son flanc lingual est pincé mésiodistalement. Le talonide est significativement plus large que le trigonide. Sa largeur est accentuée par la projection buccale de l’hypoconide. Ce dernier est également pincé mésiodistalement comme le protoconide. L’hypoconide reste toutefois moins volumineux et moins élevé que le protoconide. La cristide oblique est très longue et droite. Elle débute depuis le sommet de l’hypoconide et rejoint la base de la muraille distale du trigonide à un niveau plus lingual que la jonction entre la postprotocristide et la métacristide. L’entoconide est modérément élevé et déjeté distalement. Il est rejoint par une entocristide rectiligne en vue occlusale. Le talonide montre une structure nyctalodonte: la postcristide fait la jonction entre l’hypoconide et un petit hypoconulide. L’hypoconulide, incliné distalement, est positionné sur le même axe mésiodistal que l’entoconide tout en étant assez éloigné de celui-ci. Le cingulide, d’épaisseur moyenne, est continu sur les bordures mésiale, buccale et distale de la couronne. Il devient cependant très fin à la base linguomésiale du protoconide sur les spécimens UM/HGL50-434 et UM/HGL50-436.

Les m3s diffèrent des m1s et m2s par une taille plus réduite et une réduction modérée du talonide ( Figs 16K View FIG ; 17 M View FIG ). Le trigonide de ce type de molaire est très étroit mais sa morphologie reste semblable à celle des m1-2s. La réduction du talonide se fait surtout au niveau de son extension buccolinguale et mésiodistale. Les structures sont bien différenciées avec des crêtes et des cuspides bien identifiables. L’hypoconulide est toutefois légèrement déplacé buccalement par rapport à l’entoconide, ce qui diffère de la position plus linguale de l’hypoconulide sur m1-2. Le cingulide est également continu avec toutefois une largeur plus accentuée sur la bordure mésiale.

COMPARAISON ET DISCUSSION

Le taxon décrit ci-dessus présente une liste de caractères que l’on retrouve de manière courante chez les espèces du genre Vespertiliavus et de manière plus générale chez les Emballonuridae :

– le cingulum épais des canines supérieures;

– le relief distal initié par le cingulum sur C1;

– la différence significative entre la M1 et la M2;

– l’amorce d’un hypocône;

– le talon des M1s et M2s très étendu distolingualement et constitué d’un large bassin;

– l’ouverture distale de la protofosse;

– la protofosse étendue notamment dans le sens buccolingual;

– la compression mésiodistale du trigonide;

– le talonide plus large et long que le trigonide;

– l’entoconide déjeté distalement.

B

D E F G H

C

J L M N

La morphologie de Pseudovespertiliavus parva Ravel n. gen., n. sp. présente une forte signature emballonuride mais combine également des caractères que l’on retrouve chez les Nycteridae à des degrés de variations plus ou moins forts:

– la dissymétrie légèrement moins prononcée des ectoflexus (sur M1 uniquement);

– l’aspect plus ouvert du «W » de l’ectolophe de la M1; – le développement et l’orientation de la postprotocrête entraînant une absence de communication entre la protofosse et le bassin du talon;

– l’aplanissement distal du talon;

– le cingulum lingual d’épaisseur modéré à faible;

– le développement de l’entoconide plus modéré;

– l’orientation et l’extension de la cristide oblique qui montre une angulation plus accentuée que chez les autres emballonurides et se rapproche de celle observable chez les Nycteridae ;

– la faible réduction des structures du talonide de m3 (entoconide et hypoconulide dissociés).

Selon le consensus actuel, les Nycteridae sont groupefrère des Emballonuridae (par ex.: Eick et al. 2005; Simmons 2005a, b; Teeling et al. 2012). Cette hypothèse a été récemment étayée d’un point de vue paléontologique par la présence d’un nyctéridé découvert dans l’Oligocène supérieur du Quercy, qui présente certaines affinités avec les emballonuridés ( Sigé 2011b). Pseudovespertiliavus Ravel , n. gen., de par son ancienneté et sa morphologie combinant à la fois des caractères d’Emballonuridae et de Nycteridae , semble proche de la divergence entre les deux familles.

Famille NYCTERIDAE Van Der Hoeven, 1855

UM

University of Marburg

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