Prionobelum durum Verhoeff, 1924

Mauriès, Jean-Paul, 2001, Sur l’identité de Zephronia hainani Gressitt, 1941, à propos de la description d’un nouveau Prionobelum (Diplopoda, Sphaerotheriida, Sphaeropoeidae) de Haïnan, Chine, Zoosystema 23 (1), pp. 131-142 : 132-136

Prionobelum durum Verhoeff, 1924

Prionobelum durum nitidum Verhoeff, 1924 ( Fig. 1 )

MATÉRIEL- TYPE. — Un de la série type (syntype) déposé au Swedish Museum of Natural History de Stockholm ( Suède). Les autres exemplaires de la série type, 3, 3, vraisemblablement déposés au Zoologische Staatsammlung de Munich ( Allemagne) n’ont pu être examinés, pour des raisons indépendantes de la volonté de l’auteur. Les sept individus (4, 3) cités par Verhoeff 1924, constituent la série-type de Prionobelum durum . En ce qui concerne le seul mâle qui a pu être examiné, bien qu’il soit étiqueté de la main de l’auteur lui-même « Prionobelum durum », il est évident, si on se rapporte au texte original, qu’il appartient à un taxon distinct, auquel Verhoeff attribue le statut de sous-espèce: Prionobelum durum nitidum ; ce taxon est défini en quelques mots en fin de texte comme se distinguant de P. durum seulement par la non-rugosité des téguments. En attendant que puissent être examinés les échantillons déposés à Munich, le mâle déposé à Stockholm est désigné ici comme lectotype d’un taxon auquel est conservé provisoirement le rang de sous-espèce: Prionobelum durum nitidum Verhoeff, 1924 .

LOCALITÉ- TYPE. — « Tonkin » (actuellement Nord du Vietnam), sans autre précision.

DESCRIPTION DU MÂLE LECTOTYPE

DE PRIONOBELUM DURUM NITIDUM

Ce mâle mesure 25,5 mm de long sur 13 mm de large; sont figurées ici: la tête avec l’antenne droite ( Fig. 1C ), une vue latérale du corselet ( Fig. 1A ), la base ( Fig. 1D ) et l’extrémité d’un tarse ( Fig. 1B ) de patte ambulatoire, ainsi que les télopodes ( Fig. 1E, F ) et les paratélopodes. Ces derniers sont représentés sous trois angles différents ( Fig. 1 G-I) pour montrer comment peut être vue, ou non, la dent (d) du processus préfémoral. Il est possible que ce mâle appartienne à une espèce distincte des autres individus de la série. Cependant, cela semble impossible quand on connait le souci du détail qui animait un observateur aussi sourcilleux et un taxinomiste aussi « pulvérisateur » que Verhoeff, car on ne peut pas imaginer qu’il ait négligé certaines différences, au niveau des caractères sexuels du mâle, entre ses P. durum durum et ses P. durum nitidum . Pourtant, les deux dessins du seul paratélopode qu’il a dessiné (Abb. 33 und 34) semblent, malgré leur exiguité, plaider en faveur du taxon distinct; en effet ces paratélopodes, et notamment leur tibiotarse, ressemblent davantage à ceux de Chinosphaera maculosa (voir ci-après) qu’à ceux de Prionobelum durum nitidum .

Chinosphaera maculosa Attems, 1935 (Fig. 2) MATÉRIEL- TYPE EXAMINÉ. — Un holotype déposé au Zoologisches Museum de Hambourg, Allemagne, labellé « Fokien. China, Futschau ».

COMPLÉMENTS À LA DESCRIPTION ORIGINALE

En complément et émendation de la description originale qui est, dans son ensemble, satisfaisante, il y a lieu d’attirer l’attention sur les points ci-après: 1. une figure de la tête vue de face (Fig. 2A) avec l’antenne droite montre la dense ponctuation de la face et le 7 e antennomère avec ses 36 cônes sensitifs;

2. le corselet, en vue latérale, se montre très semblable à celui de P. durum nitidum , la seule différence venant du fait que la bande marginale antérieure transverse est ici plus large dorsomédialement;

3. il était utile de donner de nouvelles figures du paratélopode (P.22) vu sous plusieurs angles (Fig. 2C-E); la Figure 2E, comme la figure 25 d’Attems, est effectuée sous l’angle le moins démonstratif; les autres figures montrent:

– qu’il existe bien un processus préfémoral, qui est ici seulement en angle droit (Fig. 2C, d) et non en dent aiguë comme chez les autres espèces; – la forme en crochet du tibia; ce dernier (Fig. 2B) abrite, dans sa concavité, face orale, un tarse en moignon moins visible que ne l’indique le dessin d’Attems. Il est à noter la ressemblance frappante de ce tibiotarse avec celui figuré par Verhoeff 1924 pour P. durum ;

4. les télopodes (P.23) sont figurés à nouveau ici (Fig. 2F) bien qu’ils n’apportent que peu par rapport aux figures d’Attems. À noter toutefois: les dents de la crête du tibia sont plus petites et plus nombreuses (9/10 au lieu de 8) que sur les figures d’Attems, et de teinte foncée.

Il est manifeste, à l’examen des pattes copulatrices du mâle, que cette espèce est très proche, donc congénérique des deux taxons vus plus haut.

Zephronia hainani Gressitt, 1941 ( Fig. 3 )

MATÉRIEL- TYPE. — Un parfaitement bien conservé en alcool, accompagné de deux étiquettes: « Zephronia hainani Gressitt type » et « Tai Pin (Dwa Bi) Hainan Id. VII-23-1935 », déposé dans les collections de la California Academy of Sciences de San Francisco ( USA). Il s’agit bien en fait du holotype, clairement désigné par Gressitt dans sa note.

CARACTÈRES NON RELEVÉS PAR GRESSITT Capsule céphalique ( Fig. 3A ) à face rugueuse et ponctuée:

– extrémité de la dent du labre alignée sur le bord du labre; bords antéro-latéraux presque rectilignes; – dernier antennomère avec 26 (27) cônes antennaires;

– extrémité des tarses ( Fig. 3B ) comme chez les autres espèces du genre; coxites des pattes ambulatoires avec un lobe latéral arrondi bien développé en largeur et en longueur ( Fig. 3C ).

Paratélopodes (P.22) et télopodes (P.23):

Ils ont pu être examinés et dessinés sans être extraits de l’animal; les Figures 3D et 3E montrent le paratélopode droit (P.22) respectivement en vues interne et orale; la Figure 3F est une vue – au télopode postérieur ( Fig. 3F, P .23) qui est d’une structure courante dans le genre (et au delà), on peut signaler l’existence, sur la partie terminale de la face ventrale de la branche fémorale, d’une petite aire circulaire (indiquée par une flèche sur la figure) légèrement dépigmentée et à surface frippée, qui est le résultat manifeste de contacts ou frottements avec le tarse du télopode opposé. Le tibia montre, sur son arête disto-caudale, la rangée de petites dents (stridulatoires) habituelles du genre, les plus nettement individualisées et les plus grandes (au nombre de huit) étant les plus distales; sa face externe, celle qui est opposée au doigt mobile tibiotarsal, est aplanie, de couleur claire (contrastant avec la teinte foncée du télopode) et porte une petite formation membraneuse proéminente simple (« Weissen Zipfel » d’Attems 1943).

Malgré quelques différences au niveau de la forme du tibiotarse paratélopodial qui la distinguent des espèces vues précédemment, il est évident que Z. hainani appartient au genre Prionobelum .

Figures

FIG. 1. — Prionobelum durum nitidum Verhoeff, 1924, lectotype; A, vue latérale gauche du corselet; B, extrémité d’un tarse de patte ambulatoire (P.6); C, moitié droite de la tête et du collum, vue antéro-ventrale; D, vue orale de la base (hanche et préfémur) de la P.6 droite; E, vue caudale du télopode (P.23) droit isolé; F, télopode (P.23) droit et coxosternite, vue orale; G, paratélopode (P.22) gauche, vue interne (concave); H, le même en vue caudale; I, le même en vue orale. Abréviation: d, dent. Échelles: 1 mm.

FIG. 3. — Zephronia hainani Gressitt, 1941, holotype; A, vue antéro-ventrale de la tête; B, extrémité du tarse d’une patte ambu- latoire (P.9); C, vue orale de la hanche et base du préfémur d’une patte ambulatoire (P.6); D, vue interne du paratélopode (P.22) droit; E, le même, vue orale; F, vue distale-orale du télopode (P.23) droit. Abréviation: d, dent. Échelles: 1 mm.