Raphia sudanica A. Chev.
publication ID |
https://doi.org/ 10.5252/a2014n1a5 |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.5907200 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/0811862B-FFE2-FFFD-0154-FE9DFC823795 |
treatment provided by |
Carolina |
scientific name |
Raphia sudanica A. Chev. |
status |
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Raphia sudanica A. Chev. View in CoL
Bulletin de la Société botanique de France 55, Mémoires 8: 95 (1908).
Raphia humilis A. Chev. View in CoL , Revue de Botanique Appliquée & d’Agriculture Tropicale 12: 204 (1932).
Raphia heberostris Becc. View in CoL , Webbia 3: 96 (1910).
Raphia bandamensis A. Chev. View in CoL , Revue de Botanique Appliquée & d’Agriculture Tropicale 12: 205 (1932).
SPÉCIMENS TYPES. — Guinée française: Kollangui , III.1905, A. Chevalier 12867 (lecto - [désigné ici; Fig. 1 View FIG ], P![ P01793096 ] ; isolecto-, P!). — Syntype: Guinée française: Timbo et environs (Fouta Djalon) , III.1905, A. Chevalier 12531 (syn-, P![ P01793089 ]; Fig. 2 View FIG ).
AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Burkina Faso. Province de Leraba: département de Loumana, forêt sacrée de Lera (10°35’N, 38’’5°18’25’’W, alt. 350 m), 21.I.2004, R. Bayton 70 (K). — Côte d’Ivoire: Cercle de Mankono : entre Mankono et la rivière Béré , 26.VI.1909, A. Chevalier 21946 (P[P01793093]) ; Toumodi: Toumodi , 5 km au Sud, 1989, D. Gautier-Béguin & L. Gautier 1222 ( G) ; Vavoua: savane humide à 4 km au nord de Vavoua , 20.VII.1966, L. Aké Assi 9115 (K)
Ghana. Ashanti Region: V.1934, Irvine 2488 (GC) ; Brong-Ahafo Region: Sampa , 25.IV.1958, P. B. Tomlinson (GC) ; Wenchi , 8.VIII.1961, J. B. Hall 2040 (GC) ; Northern Region: Mole Game Reserve , s.d, J. B. Hall & Houston 45030 (GC) ; Mole National Park , au bord de la rivière Baraa , non loin du village de Murugu (9°15’37.7’’N, 1°51’02.2’W’, alt. 189 m), 23.XI.2011, D. Ouattara 39 ( G).
Guinée. Fouta-Djalon: Collengui , IV.1905, A. Chevalier s.n. (P).
NOMS VERNACULAIRES. — Côte d’Ivoire ( Chevalier 1932): Ba (Malinké de Mankono ou Koyaka) (se réfère à Raphia bandamensis A. Chev. placé en synonymie).
Guinée ( Chevalier 1908, 1932): ban (Malinké), Banguigné (Peul de Timbo), Sébé (Peul de Koïn), Mpa (Diallonké), kéyan (Kissi), Keloné (Toma) Nyanké (Soussou).
Ghana (observation personnelle): kpataha ou kpatatia pour l’arbre (Hanga).
COMMENTAIRES
Otedoh(1982) a probablement considéré l’échantillon Chevalier 12531 comme le type. Cependant, nous ne désignons pas cet échantillon ici comme lectotype mais plutôt comme syntype restant. En effet, l’échantillon Chevalier 12867 est composé des parties médianes et apicales d’une feuille. Il permet donc l’extraction de plus d’informations par rapport à l’autre spécimen qui est composé seulement de la partie apicale d’une feuille ( Figs 1 View FIG ; 2 View FIG ). Ces deux échantillons sont à l’état végétatif alors que dans la même mission, un spécimen fertile a été récolté (Chevalier 12570 [P01793095]). On peut s’étonner de ce que Chevalier n’ait pas ajouté cet échantillon fertile dans la citation des types. Toutefois, la difficulté de rencontrer les palmiers africains en état reproductif et la facile distinction au niveau morphologique, géographique et écologique de Raphia sudanica A. Chev. des autres espèces du genre, pourraient expliquer le choix de Chevalier. En effet, les folioles adultes de Raphia sudanica permettent de séparer facilement cette espèce des autres espèces de Raphia . Ces folioles sont plus petites, mais munies de nombreuses épines de petites dimensions. La densité d’épines sur les folioles est très caractéristique de l’espèce. Cette forte densité ne s’observe sur aucune des autres espèces du genre. De plus, sur le plan écologique et géographique, R. sudanica est la seule espèce du genre Raphia distribuée strictement dans la région soudano-zambézienne.
DESCRIPTION
Palmier arborescent, rarement acaule.
Stipe
1-5 m de long, atteignant rarement 8 m.
Feuilles
1,5-5 m de long, rarement 8-12 m, pennées, dressées; gaine 6-7 cm de long et 10-12 cm de large en forme de gouttière; pétiole présent ou pas, si présent 4-10 cm de long, rarement 15-20 cm de long; rachis 1-4 m de long, portion basale 2,5 cm de large, lisse abaxialement, épines absentes; canaliculé adaxialement, épines présentes ou pas, épines si présentes 1-2 cm de long, insérées selon 4 rangées, portion médiane 2 cm de large, portion apicale 0,3-0,4 cm de large; folioles 40-60 paires, redupliquées, linéaires lancéolées à apex longuement acuminé, à disposition alterne, marges et nervure principale densément armées d’épines, épines 2-5 mm de long espacées de 1,5-2 cm, nervure principale proéminente sur la face adaxiale, nervures secondaires peu visibles, folioles basales 45-50 cm de long et 1,5-1,9 cm de large, insérées chaque 3-4 cm, médianes 77-80 cm de long et 2-2,5 cm de large, apicales 20-45 cm de long et 0,9-1,5 cm de large, insérées chaque 1,5 cm.
Inflorescences
1-1,5 m de long, unisexuées, ramifiées deux fois; préfeuille tubulaire papyracée, 10-15 cm de long; bractées pédonculaires 6 au moins, tubulaires, 5-10 cm de long; pédoncule 35-40 cm de long et 4 cm de diamètre; rachis 0,4-1 m de long et 5 cm de large, cylindrique; inflorescences partielles 8-10 cm de long et 6 cm de large densément couvertes par des bractées ceartacées 5-10 cm de long et 6-6,5 cm de large qui se chevauchent à la base ( Fig. 3B View FIG ), présentant deux couches de rameaux florifères séparées par une sorte de ligne des deux côtés; rameaux florifères très serrés et courts, 2-4 cm de long, recourbés et terminés par une pointe, aux 2/3 couverts par des bractéoles.
Fleurs mâles
Sépales soudés (cupule), 1-2 mm de long, grisâtres, entièrement enfermés par les bractéoles, pétales 1-2 cm de long et 0,4 cm de large, bruns, en disposition valvaire, étamines 10-12, soudées jusqu’à mi-longueur.
Fleurs femelles.
Sépales 1-2 mm de long, soudés (cupule), pétales semblables aux sépales, relativement plus longs (1-3 mm); gynécée syncarpique uniloculaire, stigmate 2-2,5 cm.
Fruits
4,7-5 cm de long et 2,9-3 cm de diamètre, oblongsobovoïdes avec prolongation apicale 0, 7-1 cm de long et 0,3-0,5 cm de large, couverts d’écailles rhomboïdales de 1-2 cm de long et 1-1,2 cm de large, graine oblongue, 3,1-4 cm de long et 1,9-2 cm de large.
RÉPARTITION ET ÉCOLOGIE
L’espèce se distribue dans les savanes soudanaises allant du Sénégal au Cameroun ( Tuley 1995; Govaerts & Dransfield 2005). Plante héliophile et aimant l’humidité, on la retrouve sur les bordures des cours d’eau ( Fig. 3A View FIG ), dans les forêts galeries où elle forme la strate arborée. Sa distribution est toutefois irrégulière et probablement très liée aux propriétés du sol. Raphia sudanica est la seule espèce de palmier strictement soudano-zambézienne ( Ake Assi1995). En effet, contrairement aux autres espèces de palmiers des régions de savanes (régions à pluviométrie faible) qui peuvent descendre jusqu’au littoral dans les savanes côtières (c’est le cas de Borassus aethiopum Mart. et Phoenix reclinata Jacq. ), Raphia sudanica n’a jamais été observé, même par introduction humaine, dans les savanes côtières ou ailleurs dans les parties forestières des pays où l’espèce est présente.
IMPORTANCE SOCIO- ÉCONOMIQUE ET ETHNOBOTANIQUE
De nombreuses parties de la plante sont utilisées par les hommes. Le stipe, les pétioles et les feuilles sont utilisés dans la construction (charpente, toiture) ( Arbonnier 2009). Les folioles servent à confectionner les nattes ( Fig. 3C View FIG ). Les pétioles sont également utilisés pour faire les nasses pour la pêche et les «tara » (lits traditionnels). Les nervures principales sont utilisées pour fabriquer les balais. En Guinée, la sève est extraite pour en faire le vin de palme ( Chevalier 1908). Au Burkina Faso, les fruits sont bouillis et consommés et la plante est appelée Bambou (c.f. Bayton 70 [K]).
STATUT DE CONSERVATION
La plante est exploitée à partir des populations naturelles, d’où le risque d’épuisement des ressources. Selon Ouedraogo (2010) quoique l’on constate une diminution des populations, les données sur l’espèce ne sont pas suffisantes pour déterminer son statut qui devrait se situer entre LC et NT selon les catégories de menace proposées par l’IUCN. Cependant, au Ghana, l’espèce a une distribution restreinte et fait l’objet d’une exploitation intensive. En dehors de quelques individus se trouvant dans le Mole National Park, toutes les populations sont fortement menacées. On note une réduction de la taille de la population; nos observations directes donnent une estimation supérieure à 30 % (A 2). Les localités constituant sa zone d’occupation sont peu nombreuses, fragmentées et soumises à une réduction due aux activités humaines (A2c). En effet, les stations de la plante ne sont que quelques points humides en bordure de cours d’eau. De plus, l’espèce est exposée à un niveau d’exploitation élevée (A 2d). Toutes ces menaces et ces conditions nous amènent à proposer le statut de Vulnérable (VU) pour Raphia sudanica au Ghana ( UICN 2001; UICN 2003).
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
Kingdom |
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Phylum |
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Class |
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Order |
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Family |
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Genus |
Raphia sudanica A. Chev.
Ouattara, Doudjo N., Stauffer, Fred W. & Bakayoko, Adama 2014 |
Raphia humilis A. Chev.
A. Chev. 1932: 204 |
Raphia bandamensis
A. Chev. 1932: 205 |
Raphia heberostris
Becc. 1910: 96 |
A. Chev. 1908: 95 |