Phaneroptera, Audinet-Serville, 1831

Barataud, Julien, 2021, Caractérisation acoustique des différentes espèces du genre Phaneroptera Audinet-Serville, 1831 en Europe occidentale, et description d’une nouvelle espèce cryptique en France et en Espagne (Orthoptera, Tettigoniidae, Phaneropterinae), Zoosystema 43 (29), pp. 691-727 : 713-714

CLÉ DE DÉTERMINATION ACOUSTIQUE DES CHANTS DES MÂLES DES ESPÈCES D’ EUROPE OCCIDENTALE DU GENRE PHANEROPTERA AUDINET- SERVILLE, 1831

NB: Les valeurs de durée des phrases, syllabes et intervalles sont données pour des enregistrements avec une température ambiante supérieure à 10° C; en cas de température plus basse, les durées peuvent être plus importantes.

1. Stridulation constituée d’impacts isolés (rarement doublés, voir Fig. 10 ), avec des intervalles entre impacts supérieurs à 50 ms ( Fig. 31 ) ........................................................................................................................ 2

— Stridulation constitué de syllabes comprenant plusieurs impacts et non regroupées sous forme de phrases. Intervalles entre impacts au sein des syllabes inférieurs à 50 ms ( Fig. 32 ) ............................................................ 3

— Stridulation constituée de phrases comprenant plusieurs syllabes ( Fig. 33 ) .................................................. 7

2. Séries d’impacts avec un rythme rapide et assez régulier, se terminant par une accélération finale avec une intensité plus forte ( Fig. 31A ). Intervalles entre les impacts de durée faible, généralement entre 75 et 120 ms ........ ............................................................................................... Phaneroptera laticerca n. sp. – chant de type 3.

— Séries d’impacts avec un rythme plus lent, les impacts se rapprochant de manière progressive en diminuant en intensité ( Fig. 31B ). Intervalles entre les impacts de durée plus importante, généralement entre 500 et 1800 ms ...................................................................... Phaneroptera cf. sparsa ( Stål, 1857) – chant de type 3.

— Séries d’impacts avec des intervalles très irréguliers, incluant régulièrement des syllabes courtes comprenant 2 à 5 impacts ( Fig. 32A ) ...................................................... Phaneroptera falcata (Poda, 1761) – chant de type 3.

3. FME plus basse ( Fig. 34 ), généralement comprise entre 15,5 et 18 kHz (minimum 14,0; maximum 20,6); impacts nettement séparés au sein des syllabes (rythme généralement inférieur à 100 impacts/s); syllabes comptant le plus souvent 3 à 6 impacts (minimum 2; maximum 10) ................. Phaneroptera nana ( Fieber, 1853)

— FME plus haute ( Fig. 34 ), généralement comprise entre 22 et 27 kHz (minimum 19,9; maximum 30,8); impacts plus rapprochés au sein des syllabes (rythme généralement supérieur à 120 impacts/s); syllabes pouvant contenir 2 à 19 impacts selon les espèces ................................................................................................................... 4

4. Syllabes très courtes (moins de 40 ms) et constituées de moins de 8 impacts ( Fig. 32A et C ) ....................... 5

— Syllabes plus longues (plus de 40 ms) et constituées de plus de 8 impacts ( Fig. 32B et D ) ........................... 6

5. Syllabes généralement constituées de 3 à 4 impacts (minimum 2; maximum 7), d’une durée le plus souvent supérieure à 15 ms ( Fig. 32C ) et émises avec un rythme assez régulier ............................................................ ..................................................................................................... P. cf. sparsa ( Stål, 1857) – chant de type 1.

— Syllabes généralement constituées de 2 ou 3 impacts (parfois jusqu’à 5), d’une durée le plus souvent inférieure à 10 ms ( Fig. 32A ), et émises avec un rythme irrégulier, souvent mêlées à des impacts isolés .......................... ...................................................................................... Phaneroptera falcata (Poda, 1761) – chant de type 3.

6. Intensité des impacts augmentant puis diminuant de manière progressive au sein de chaque syllabe ( Fig. 32B ). Intervalles entre syllabes généralement supérieurs à 1500 ms ( Fig. 35 ). Syllabes le plus souvent constituées de 12 à 17 impacts (minimum 8; maximum 19) ............... Phaneroptera falcata (Poda, 1761) – chant de type 1.

— Intensité des impacts au sein de chaque syllabe augmentant de manière progressive puis diminuant plus brutalement ( Fig. 32D ). Intervalles entre syllabes généralement inférieurs à 1500 ms ( Fig. 35 ). Syllabes le plus souvent constituées de 10 à 13 impacts (minimum 7; maximum 17) ............................................................. ............................................................................................... Phaneroptera laticerca n. sp. – chant de type 1.

7. Phrases constituées de 10 à 18 syllabes similaires et accolés les unes aux autres ( Fig. 23 ). Chaque syllabe composée de 10 à 20 impacts) ........................................................ Phaneroptera falcata (Poda, 1761) - chant de type 2.

— Phrases constituées de 3 à 12 syllabes, première syllabe composée de plus d’impacts que les suivantes, contenant toujours moins de 10 impacts ..................................................................................................................... 8

8. Gamme de fréquence plus basse, avec une FME généralement inférieure à 20 kHz ( Fig. 19 ) .......................... ........................................................ Phaneroptera nana ( Fieber, 1853) – variante de chant avec microsyllabes

— Gamme de fréquence plus haute, avec une FME généralement supérieure à 20 kHz ................................... 9

9. Phrases constituées de 3 à 7 syllabes, dont la première est beaucoup plus forte en intensité que les suivantes ( Fig. 33A ). Première syllabe comptant généralement 6 à 8 impacts (minimum 4; maximum 15) et les suivantes, d’intensité beaucoup plus faible comptant généralement 4 à 7 impacts (minimum 3; maximum 9) ............... ............................................................................................... Phaneroptera laticerca n. sp. – chant de type 2.

— Phrases constituées de 3 à 12 syllabes dont l’intensité est à peu près similaire ( Fig. 33B ). Première syllabe comptant généralement 5 à 6 impacts (minimum 2; maximum 7), les suivantes ne comptant souvent que 1 à 4 impacts .................................................................................... Phaneroptera cf. sparsa ( Stål, 1857) – chant de type 2.

Figures

FIG. 10. — Chant de type 3 d’un mâle de Phaneroptera laticerca n. sp.; variante avec impacts doublés; oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure) à différentes échelles temporelles; individu en captivité capturé au Perthus FR-66; 18.VIII.2018; chant nocturne 24° C. Séquence en hétérodyne: MNHN-SO-2021-186; séquence en expansion de temps: MNHN-SO-2021-187.

FIG. 31. — Montage pour la comparaison des stridulations constituées d’impacts isolés (chants de type 3 de P. laticerca n. sp. et P. cf. sparsa (Stål, 1857)); oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure).

FIG. 32. — Montage pour la comparaison des stridulations constituées de syllabes comprenant plusieurs impacts (chants de type 1 de P. laticerca n. sp. et P. cf. sparsa (Stål, 1857) et chants de type 1 et 3 de P. falcata (Poda, 1761)); oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure).

FIG. 33. — Montage pour la comparaison des stridulations constituées de phrases comprenant plusieurs syllabes (chants de type 2 de P. laticerca n. sp. et P. cf. sparsa (Stål, 1857)); oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure).

FIG. 34. — Graphique représentant la FME (en kHz) en fonction du nombre d’impacts par syllabes pour les stridulations de type 1 des différentes espèces de Phaneroptera Audinet-Serville, 1831 d’Europe occidentale.

FIG. 35. — Graphique représentant la durée des syllabes (en ms) en fonction de la durée des intervalles entre syllabes (en ms), pour les stridulations de type 1 des différentes espèces de Phaneroptera Audinet-Serville, 1831 d’Europe occidentale avec une FME supérieure à 20 kHz et enregistrées avec une température ambiante supérieure à 10° C.

FIG. 23. — Chant de type 2 d’un mâle de Phaneroptera falcata (Poda, 1761); oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure) à différentes échelles temporelles; Chanteix (FR-19); 31.VII.2019; chant nocturne 19° C. Séquence en hétérodyne: MNHN-SO-2021-176; séquence en expansion de temps: MNHN-SO-2021-177.

FIG. 19. — Chant d’un mâle de Phaneroptera nana (Fieber, 1853), variante avec une syllabe “dense” suivie de trois microsyllabes, au sein d’une série de syllabes “lâches” classiques; oscillogramme (partie supérieure) et spectrogramme (partie inférieure) à différentes échelles temporelles; Chanteix (FR-19); 17.X.2019; chant nocturne 13° C. Séquence en hétérodyne: MNHN-SO-2021-1458; séquence en expansion de temps: MNHN-SO-2021-1459.