LACERTILIA
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5376594 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/6565B201-FFCB-E940-FD6C-FAD87B01D2D9 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
LACERTILIA |
status |
|
DIVERSITÉ DES LACERTILIA
Le Tableau 2 permet de saisir les rapports entre la faune de lézards de Prémontré et celles qui l’ont immédiatement précédées et suivies dans l’Éocène européen. On perçoit d’emblée la grande stabilité des faunes de lézards pendant tout l’Éocène inférieur. Le passage Éocène inférieur-Éocène moyen ne marque pas de rupture nette pour les Lacertilia , seuls les Agamidae * et les Amphisbaenidae disparaissent. La disparition des Agamidae * n’est certainement pas due a un biais de conservation. Cette famille, représentée par le seul genre Tinosaurus dans l’Éocène inférieur européen, n’a jamais été très abondante et son occurrence diminue dans les gisements les plus récents de l’Éocène inférieur. Elle n’est plus signalée que dans un gisement de l’Éocène moyen (Saint-Maximin, MP13, Duffaud & Rage 1997) et on ne la retrouve plus à l’Éocène supérieur. La disparition des amphisbaenes dans les premiers niveaux de l’Éocène moyen pourrait n’être qu’apparente.
La diversité familiale des lézards de Prémontré est remarquable. Dans ce seul site, on compte plus de familles et sous-familles de lézards (10) que dans la totalité de l’Europe actuelle (six) ou, pour prendre d’autres exemples, que dans l’Australie actuelle (cinq) ou l’Amérique du Sud (six). Une telle diversité familiale ne se retrouvera plus dans les gisements européens postérieurs. On peut reconnaître dans cette spécificité de l’herpétofaune de l’Éocène inférieur européen l’influence d’échanges possibles avec au moins trois continents ( Louis 1996; Escarguel 1999; Milner et al. 2000), ainsi que celle d’un climat chaud.
Des arguments issus de sources variées prouvent que la limite Paléocène/Éocène inférieur est la période la plus chaude du Tertiaire ( Berggren et al. 1998; Culver & Rawson 2000). Chez les mammifères, Hooker (2000) montre que, dans une série de gisements du Nord-Ouest européens et incluant les localités de l’est du Bassin de Paris , la diversité maximale correspond au maximum climatique, entre les niveaux de Avenay (Mutigny, MP8+9) et de Grauves (MP10). En outre, les lézards actuels sont nettement plus diversifiés dans les basses latitudes ( Pianka 1967). Par contre, la diversité générique et spécifique des lézards de Prémontré reste inférieure à celle reconnue dans l’Éocène supérieur des Phosphorites du Quercy.
Un autre caractère remarquable de la faune de Prémontré est la rareté des lézards de grande taille, fait déjà noté à propos des restes de mammifères par Dégremont et al. (1985) et Louis (1996). L’absence à Prémontré, parmi les Platynota, de genres souvent de grande taille, tels que Necrosaurus ou Saniwa Leidy, 1870 , est significative à cet égard. Un biais taphonomique peut être envisagé, mais la présence des restes bien conservés et assez abondants d’un scincomorphe de taille importante ( Eolacerta ) dans le gisement, fragilise cette hypothèse.
La rareté des grandes espèces pourrait donc servir d’indicateur écologique et signalerait un milieu arbustif, selon Louis (1996). L’absence de Platynota de grande taille appuie en partie cette opinion. Parmi les Platynota actuels (genre Varanus Merrem, 1820 , surtout), une majorité préfère les milieux ouverts. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une règle absolue: deux des plus grandes espèces de varans actuelles, Varanus varius Shaw, 1790 ( Australie, 2 m) et Varanus niloticus Linnaeus, 1766 (Afrique, 1,5 m) peuvent vivre en milieu forestier et grimpent même volontiers aux arbres ( Steel 1996).
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.