Geiseltaliellus Kuhn, 1944
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5376594 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/6565B201-FFD5-E95B-FC85-FD987BE0D258 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Geiseltaliellus Kuhn, 1944 |
status |
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Genre Geiseltaliellus Kuhn, 1944
ESPÈCE TYPE (et unique espèce du genre). — Geiseltaliellus longicaudus Kuhn, 1944 .
Geiseltaliellus cf. longicaudus Kuhn, 1944 Geiseltaliellus louisi – Augé 1990a: 113-116, fig. 1.
Geiseltaliellus cf. louisi – Augé et al. 1997: 27, fig. 6.
MATÉRIEL EXAMINÉ. — MNHN: 1 dentaire gauche ( Augé 2001: fig. 2.8, PMT 1); 2 dentaires droits ( Fig. 1 View FIG A-C, PMT 26-27); 1 dentaire gauche avec portion de splénial ( Fig. 1D View FIG , PMT 28); 41 dentaires gauches, 39 dentaires droits, incomplets pour la plupart (PMT 56-60). 1 maxillaire gauche incomplet ( Augé 2001: fig. 2.9, PMT 3); 1 maxillaire droit incomplet ( Augé 2001: fig. 2.10, PMT 4); 1 maxillaire gauche incomplet ( Fig. 1 View FIG E-G, PMT 29); une trentaine de maxillaires incomplets (PMT 60-65). Quelques prémaxillaires ( Fig. 2 View FIG , PMT 30); 1 frontal ( Augé 2001: fig. 2.7, PMT 2); 4 frontaux (PMT 66- 67); 1 pariétal incomplet ( Fig. 1H, I View FIG , PMT 31); quelques vertèbres dorsales et caudales (PMT 68-69). Collections privées examinées: 8 dentaires gauches, 6 dentaires droits, une partie antérieure de maxillaire gauche (coll. Société laonnoise et axonnaise de paléontologie). 4 dentaires gauches, 4 dentaires droits (coll. Sabatier). 1 dentaire gauche, une partie postérieure de maxillaire (coll. Dupuis). Au moins 56 individus présents.
DIAGNOSE ÉMENDÉE (d’après Rossmann 2000a, cet auteur donne aussi la liste complète des synonymies pour l’espèce). — Longueur museau-cloaque inférieure au tiers de la longueur totale; rapport dimension de l’orbite à celle du crâne = 1/3 à 1/3,5; pariétal portant une crête en forme de Y; lacrimal présent; ornementation sur la surface dorsale du frontal très effacée; suture du sulcus Meckeli visible; 22-26 dents sur le dentaire; 18-19 dents sur le maxillaire; 24 vertèbres présacrées; vertèbres caudales sans suture d’autotomie.
DESCRIPTION
Rossmann (2000a) donne une description relativement complète du squelette de Geiseltaliellus longicaudus , fondée sur des pièces de Messel (MP11) et du Geiseltal (MP12). Toutefois, ce matériel n’expose que rarement les os en vue mésiale et il apparaît utile de décrire les fossiles de Prémontré sous cet angle.
Dentaire ( Fig. 1 View FIG A-D)
En vue linguale, le sulcus Meckeli s’ouvre largement à l’arrière, il se rétrécit progressivement vers l’avant où il prend une orientation ventrale; il devient très étroit dans la moitié antérieure de l’os où il est limité par des bords parallèles. Le sulcus Meckeli reste rectiligne au niveau de la symphyse. Le bord ventral du dentaire se replie mésialement et présente donc un bord arrondi dans sa moitié postérieure; à l’avant, ce repli n’existe pas. Le bord ventral est rectiligne tout le long du dentaire. Le bord mésial formant la lame horizontale est assez épais, vertical à l’avant du dentaire; il s’arrondit et devient beaucoup plus fin à l’arrière du fossile où il disparaît au niveau de la dernière dent. La rangée dentaire compte 26 emplacements dentaires, il n’y a pas de véritable sulcus dentalis à la base des dents. La dentition est pleurodonte, les premières dents s’inclinent vers l’avant, leur apex est pointu. Les dents se redressent et deviennent verticales à partir de la cinquième position dentaire, des cuspides apparaissent sur l’apex à partir de la huitième dent. À l’arrière, les dents ont un fût cylindrique, avec un léger renflement à la base et elles sont légèrement élargies mésio-labialement, ce qui amène la base des dernières dents contre la marge supérieure de la lame horizontale. L’apex des dents postérieures possède trois cuspides, les cuspides latérales étant symétriques. Les dents ne dépassent la crête dentaire que sur un quart à la moitié de leur hauteur.
Maxillaire ( Fig. 1 View FIG E-G)
Antérieurement, les deux processus prémaxillaires sont assez longs, avec une surface inclinée entre eux. Postérieurement aux processus prémaxillaires, l’incisure nasale est peu marquée. Le processus dorsal du maxillaire s’élève presque ver- ticalement, il est relié par une arête au processus prémaxillaire interne. Le sommet du processus dorsal est brisé sur tous les fossiles disponibles, cependant il présente une nette inflexion mésiale. La face labiale du maxillaire est lisse, sans ornementation ni rugosité. Elle est percée par deux rangs de foramens labiaux. La base de la face linguale du processus dorsal est fortement concave, ce qui détermine une sorte de dépression au niveau de l’attachement de cette face à la surface dorsale de la lame horizontale, tout au moins dans sa partie antérieure. Cette face linguale du processus dorsal est elle aussi parfaitement lisse. Dorsalement, le foramen maxillaire perce la lame horizontale pratiquement à mi-longueur. Après ce foramen, la lame horizontale présente une profonde dépression qui longe la paroi labiale du maxillaire. La dentition est semblable à celle du dentaire, on peut estimer le nombre de dents à une vingtaine sur le maxillaire.
Prémaxillaire ( Fig. 2 View FIG )
Le processus nasal (ou dorsal) est large à la base, il se rétrécit assez régulièrement vers le haut. En vue externe (antérieure), le prémaxillaire ne montre pas de foramens. Les processus prémaxillaires sont modérément étalés latéralement et, postérieurement, il n’existe pas de prolongements ni de processus vomériens importants (mais ils ont pu être brisés). En vue interne et en position médiane, on distingue deux processus incisifs non soudés. La lame horizontale (terminologie Rocek 1984) est séparée en deux branches par ces processus incisifs, elle est percée par deux foramens prémaxillaires qui s’ouvrent à la base du processus nasal. On compte 11 positions dentaires, avec une dent, certainement de petite taille, en position centrale. La morphologie dentaire apparaît banale, avec des dents sans cuspide, assez semblables aux premières dents du maxillaire.
Frontal
L’os est impair, sans trace de soudure visible. Le bord postérieur du frontal porte une importante encoche médiane correspondant au foramen pariétal qui se trouvait sur la suture fronto-pariétale. Cette encoche n’apparaît pas sur tous les frontaux de Prémontré attribués à Geiseltaliellus , ce qui dénote la labilité de ce caractère chez les Iguanidae *. En vue de profil, on observe la présence d’une importante face de contact avec le préfrontal à l’avant alors que, postérieurement, aucune trace de recouvrement par les os post-frontaux n’apparaît. Sur la face ventrale, les crêtes descendantes sont peu en relief, surtout à l’arrière; elles paraissent un peu plus marquées à l’avant.
Pariétal ( Fig. 1H, I View FIG )
La face dorsale porte deux arêtes antérieures partant des extrémités antéro-latérales du pariétal, elles se réunissent approximativement au centre de l’aire dorsale et donnent naissance à une carène sagittale postérieure, les deux faces de l’os de chaque côté étant incurvées. Il n’y a aucune trace d’ostéoderme ni de revêtement dermique, la surface dorsale étant parfaitement lisse, en dehors des reliefs décrits. Le foramen pariétal se trouve sur la suture fronto- pariétale. La marge antérieure développe deux ailes latérales assez marquées alors qu’elle est munie de deux cavités latérales allongées, permettant sans doute une articulation avec les os de la partie antérieure du toit crânien. Le pariétal se rétrécit modérément dans sa partie médiane. Les processus postérieurs (temporaux) sont brisés.
La face ventrale présente une profonde fosse pariétale, elle est encadrée vers l’arrière par deux arêtes assez en relief dont l’extension postérieure ne peut être définie.
DISCUSSION
Les raisons de l’appartenance de Geiseltaliellus aux Iguanidae * sont révisées par Rossmann (2000a).
On ne connaît qu’un seul genre d’Iguanidae*, Geiseltaliellus , dans l’Éocène inférieur européen (Dormaal, Silveirinha, Condé-en-Brie, Prémontré) et l’Éocène moyen (Messel, Geiseltal). La morphologie des dentaires de Prémontré et leur dentition s’accordent en grande partie aux descriptions disponibles pour Geiseltaliellus longicaudus de l’Éocène moyen allemand. J’avais noté précédemment ( Augé 2001) quelques différences entre les pièces de Prémontré et G. longicaudus de la localité type: chez certains fossiles du Geiseltal, le sulcus Meckeli paraît fermé sur une petite portion du dentaire, ce qui n’est jamais le cas sur les formes de Prémontré. Les dentaires de Prémontré paraissent aussi plus courts que ceux du Geiseltal. Rossmann a pu voir les fossiles de Prémontré et, selon lui, ils s’accordent à l’espèce Geiseltaliellus longicaudus . Les figures maintenant disponibles pour G. longicaudus (notamment Rossmann 2000a: fig. 13) appuient cette opinion.
Cependant, il demeure que certains dentaires du Geiseltal ont un sulcus Meckeli partiellement fermé alors que d’autres sont entièrement ouverts. Dès lors, on peut se demander si le matériel de Messel et du Geiseltal représente un seul ou deux taxons? Une étude de l’ensemble des fossiles de l’Éocène inférieur et moyen des gisements européens devrait donner une réponse à cette question. En attendant, le matériel de Prémontré est attribué, avec quelques doutes, à l’espèce Geiseltaliellus cf. longicaudus . Rossmann (2000a) maintient la synonymie entre Geiseltaliellus louisi et G. longicaudus , que nous acceptons ici. Rappelons que G. louisi Augé, 1990 ( Augé 1990a) a été décrit d’après un dentaire du gisement de Condé-en-Brie (MP8+9).
AFFINITÉS DU GENRE GEISELTALIELLUS
À L’ INTÉRIEUR DES IGUANIDAE *
Kuhn (1944) pensait pouvoir rapprocher Geiseltaliellus d’un Iguanidae * de l’Oligocène d’Amérique du Nord, le genre Aciprion . À son tour, Estes (1983a) souligne les ressemblances morphologiques (frontal, pariétal, dentition) entre ces deux formes. Rossmann (1999, 2000a) crée la sous-famille des Messelosaurinae (proche des Basiliscinae Cope, 1900, dans les Corytophanidae Fitzinger, 1843 ) qui rassemble, entre autres, Aciprion , Geiseltaliellus et Cadurciguana (Éocène supérieur des Phosphorites du Quercy, Augé 1987). Si le rapprochement entre Geiseltaliellus et Aciprion paraît plausible, celui entre Geiseltaliellus et Cadurciguana pose, à mon sens, plus de problèmes. J’avais cru pouvoir indiquer ( Augé 1993) que les deux genres d’Iguanidae* de l’Éocène européen n’étaient pas étroitement apparentés. La principale différence discernable actuellement entre les deux genres concerne le sulcus Meckeli, fermé chez Cadurciguana , état que Frost & Etheridge (1989) considèrent comme dérivé chez les Iguanidae *. Cependant, parmi les huit taxons définis par ces auteurs à l’intérieur des Iguanidae * trois présentent un sulcus Meckeli ouvert ou fermé et la distribution de ce caractère ne permet pas d’exclure une parenté étroite entre Geiseltaliellus et Cadurciguana .
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.