Axonoscincus sabatieri, Augé, 2003
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5376594 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/6565B201-FFDB-E94D-FC9C-F9F77D18D351 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Axonoscincus sabatieri |
status |
sp. nov. |
Axonoscincus sabatieri n. sp.
HOLOTYPE. — Un dentaire droit ( Fig. 6D, E View FIG , MNHN, PMT 37 ).
ÉTYMOLOGIE. — Espèce dédiée au paléontologue Maurice Sabatier, membre de la Société laonnoise et axonaise de paléontologie.
LOCALITÉ TYPE. — Prémontré, est du Bassin de Paris , France.
MATÉRIEL EXAMINÉ. — MNHN: 1 dentaire droit holotype ( Fig. 6D, E View FIG , PMT 37), 6 dentaires gauches et 4 dentaires droits plus ou moins incomplets (PMT 90- 94), 2 extrémités postérieures de maxillaires, 1 partie antérieure de maxillaire (PMT 95-96), 1 +? 1 prémaxillaire ( Fig. 6 View FIG A-C, PMT 38-39). Au moins 6 individus présents.
ÂGE. — Éocène inférieur, Yprésien, niveau standard de Grauves, MP10.
EXTENSION STRATIGRAPHIQUE ET GÉOGRAPHIQUE. — Espèce limitée au gisement type.
DIAGNOSE. — Le dentaire de Axonoscincus sabatieri n. gen., n. sp. montre un sulcus Meckeli rétréci à l’avant. Le bord ventral du dentaire présente une petite apophyse symphysaire. Sur la face labiale, il existe une légère dépression dorso-postérieure, d’extension très limitée. La dentition est homodonte, sans cuspide, forte, la base des dents s’élargissant assez nettement; elle compte 20 dents. Le prémaxillaire est un os impair, à dentition symétrique. On compte sept dents avec une base légèrement élargie, la lame horizontale consiste en deux segments symétriques, inclinés et convergents vers la partie médiane de l’os. Il n’y a pas de processus incisifs sur le prémaxillaire.
DESCRIPTION
Dentaire ( Fig. 6D, E View FIG )
Aucun des dentaires enregistrés ne possède une extrémité postérieure complète. En vue linguale, la marge ventrale semble rectiligne, avec une petite apophyse antérieure correspondant à la symphyse dentaire. La lame horizontale et la rangée dentaire sont arquées. Le sulcus Meckeli, largement ouvert à l’arrière, devient très étroit un peu avant le milieu de la rangée dentaire, ses bords sont alors presque parallèles. La lame horizontale forme une marge mésiale assez haute antérieurement, elle se rétrécit ensuite nettement et se réduit à une arête mésiale sous les deux dernières dents. Postérieurement, sous la lame horizontale, existe une lame verticale assez longue, qui s’étend jusque sous le niveau de la cinquième dent (comptée à partir de l’arrière) et qui correspond sans doute au contact avec le processus antéro-lingual du coronoïde. On distingue aussi, dans la partie postérieure de la lame horizontale, une face de contact avec le splénial qui atteint la huitième position dentaire (comptée à partir de l’arrière). Selon toute vraisemblance, le splénial ne dépassait pas, ou de très peu, la mi-longueur de la rangée dentaire. Un sulcus dentalis peu profond sépare la rangée dentaire du bord dorso-mésial de la lame horizontale. Six foramens s’ouvrent à mi-hauteur de la face labiale. Une légère dépression marque la partie postéro-supérieure de cette face labiale.
La dentition, certainement complète sur l’holotype, compte 20 dents pleurodontes, d’allure robuste, relativement homodontes. Elles dépassent la crête dentaire sur près de la moitié de leur hauteur. La base dentaire est un peu élargie et le fût dentaire, de section presque circulaire, se rétrécit régulièrement vers le haut. L’apex est légèrement recourbé vers l’arrière, il forme une pointe mousse d’où partent quelques stries plus ou moins verticales. Deux dents exposent des cavités de résorption en position médiane. Le dépôt de cément à la base des dents est peu important.
Maxillaire
Les quelques maxillaires incomplets dont on dispose ont les mêmes proportions que les dentaires. Dans la partie antérieure, les processus prémaxillaires sont assez longs et la cavité à la base du processus dorsal peu profonde. En vue linguale, le flanc interne du processus dorsal ne porte pas de carène maxillaire (terminologie in Müller 1996). Six dents restent visibles, elles ont la même morphologie que celles du dentaire.
Prémaxillaire ( Fig. 6 View FIG A-C)
La taille du plus grand des deux prémaxillaires s’accorde avec celle des autres pièces décrites pour Axonoscincus n. gen. En vue dorsale (ou externe), il possède un processus nasal long et étroit à la base qui se rétrécit encore jusqu’à son sommet. À ce niveau, sa surface est plane; ventralement, elle s’incurve et devient convexe vers l’extérieur. Le processus nasal porte une carène mésiale interne, elle s’accuse et se rétrécit de plus en plus vers le haut. À peu près à mi-hauteur du processus nasal, on voit deux dépressions latérales qui marquent l’emplacement du contact avec les os nasaux. Il existe quelques foramens de petite taille, irrégulièrement disposés sur la partie ventrale du prémaxillaire (corps principal de l’os). Les processus maxillaires s’étalent peu latéralement mais leur extension postérieure est beaucoup plus importante. Le corps principal de l’os s’étire mésialement et vers le bas, donnant au prémaxillaire un aspect triangulaire. En vue linguale, on compte sept emplacements dentaires, quatre dents sont conservées, elles ont une forme générale subcylindrique, un peu rétrécie distalement, avec un apex plutôt pointu, évoquant la dentition du dentaire. Il existait une dent sagittale. Le plateau dentaire et la lame horizontale (au sens de Rocek 1984) sont formés par deux surfaces qui convergent mésialement, inclinées dorso-latéralement à ventromésialement ce qui leur donne une forme en V. Mésialement, il n’existe pas de processus incisif sous le plateau dentaire.
Un autre prémaxillaire ( Fig. 6A View FIG ) de forme générale proche de celle qui vient d’être décrite et de taille nettement plus petite. En outre, on relève aussi quelques différences morphologiques: l’arête mésiale du processus nasal commence plus haut; l’angle entre les deux segments de la lame horizontale (en forme de V) est plus ouvert; les processus prémaxillaires ne s’étirent pas vers le haut; les dents paraissent plus obtuses et même relativement plus fortes. Quelle valeur doit-on accorder à ces différences? Ou elles entrent dans le cadre des variations (ontogéniques notamment) de l’espèce Axonoscincus sabatieri n. gen., n. sp., mais on ne dispose pas de suffisamment de fossiles pour trancher, ou elles ont une valeur systématique et peuvent révéler la présence d’un autre scincidé, plus petit que Axonoscincus sabatieri n. gen., n. sp., à Prémontré? Notre matériel ne permet pas d’en juger pour l’instant.
DISCUSSION
Les Scincidae actuels ont une vaste répartition géographique et ce sont eux qui comptent le plus d’espèces parmi les Lacertilia actuels. Peu de véritables Scincidae fossiles ont été décrits ( Estes 1983a). Une nouvelle espèce a été reconnue dans l’Éocène supérieur des Phosphorites du Quercy ( Augé 2001, non publié), alors que le plus ancien scincidé pourrait être issu du Crétacé inférieur de Galve en Espagne ( Richter 1994). Un fossile du Jurassique supérieur de Chine, Mimobecklesisaurus Li, 1985 , attribué aux Scincidae ( Li 1985) , doit être replacé dans les Paramacellodidae Estes, 1983 ( Gao & Fox 1996). Gao & Fox (1996) ainsi que Rowe et al. (1992) ont décrit de nouvelles espèces de Scincidae dans le Campanien d’Amérique du Nord et ces fossiles constituent, dans l’état des connaissances actuelles, les plus anciens représentants confirmés de la famille.
Des restes de lézards du Crétacé supérieur et du Paléogène d’Amérique du Nord ont aussi été attribués aux Scincidae : Contogenys sloani Estes, 1969 (Crétacé supérieur et Paléocène, Estes 1969b), Paracontogenys estesi Schatzinger, 1975 (Éocène supérieur, Schatzinger 1975 in Golz & Lillegraven 1977) et Palaeoscincosaurus middletoni Sullivan & Lucas, 1996 (Paléocène, Sullivan & Lucas 1996). La dentition de ces espèces (voir Estes 1983a) diffère totalement de celle des restes de Prémontré et exclut tout rapprochement entre eux. Voici les caractères qui permettent l’attribution des fossiles de Prémontré aux Scincidae :
– sur le dentaire: le sulcus Meckeli est très étroit à l’avant. La lame horizontale, haute (épaisse) à l’avant, se réduit à une arête postérieurement. Il existe un sulcus dentalis peu profond. La dentition est homodonte, l’apex des dents n’a pas de cuspide et il porte une striation marquée. La présence d’une légère dépression dorsopostérieure sur la face labiale du dentaire, indiquant un contact avec un processus antérieur du coronoïde, ne paraît pas en accord avec la morphologie des Scincoidea ( Scincidae + Cordylidae ). Chez eux, c’est la partie postérodorsale du dentaire qui déborde le coronoïde. Néanmoins, chez certains Scincidae actuels, sous le processus coronoïde du dentaire, on peut observer une dépression correspondant au contact avec un faible processus dentaire appartenant au coronoïde;
– sur le maxillaire: la face postéro-dorsale de la lame horizontale présente une large dépression peu accusée;
– sur le prémaxillaire: il n’existe pas de véritables processus incisifs sous la lame horizontale. Chez les Scincidae actuels, le prémaxillaire est souvent un os pair et/ou la rangée dentaire est dissymétrique (elle compte plus de dents d’un côté que de l’autre). Ce n’est pas le cas chez Axonoscincus n. gen. mais des Scincidae actuels ( Scincus par exemple) ont aussi un prémaxillaire impair et à dentition symétrique.
Aucun des caractères cités plus haut n’apparaît dans la diagnose des Scincidae proposée par Estes et al. (1988) ou Presch (1988). Cette diagnose n’inclut d’ailleurs aucun des os décrits ci-dessus. Cela étant, l’ensemble des caractères exposés par le dentaire et le prémaxillaire ne s’accorde qu’aux Scincidae .
La morphologie du prémaxillaire appelle quelques commentaires: Estes et al. (1988) considèrent un prémaxillaire pair comme la condition primitive chez les Lepidosauria (Sphenodontia + Squamata, Gauthier et al. 1988 ). Le prémaxillaire pair de Lepidosauria primitifs comme les Sphenodontia ne porte pas non plus de processus incisifs. La présence de processus incisifs sur le prémaxillaire peut être comptée comme un caractère dérivé des Squamata , comme la fusion du prémaxillaire. Estes et al. (1988) écrivent alors que la présence de prémaxillaires pairs chez certains Scincidae est une réversion, à laquelle on doit ajouter la perte des processus incisifs. L’absence ou l’extrême réduction de ces processus peut alors être considérée comme une apomorphie des Scincidae , de plus cette absence semble répandue chez tous les membres de la famille.
Famille CORDYLIDAE Fitzinger, 1826 Pseudolacerta sp. – Augé et al. 1997: 28.
MNHN |
Museum National d'Histoire Naturelle |
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
Kingdom |
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Phylum |
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Class |
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Order |
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Family |
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Genus |
Axonoscincus sabatieri
Augé, Marc 2003 |
Palaeoscincosaurus middletoni
Sullivan & Lucas 1996 |
Mimobecklesisaurus
Li 1985 |
Paramacellodidae
Estes 1983 |
Paracontogenys estesi
Schatzinger 1975 |
Contogenys sloani
Estes 1969 |
Lacertilia
Owen 1842 |
Scincidae
Gray 1825 |
Scincidae
Gray 1825 |