Camponotus imitator, Forel, 1891
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.9896 |
publication LSID |
lsid:zoobank.org:pub:F0A2F4DC-EB6B-4AF0-9BA9-A8F1BB37636F |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.5640665 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/A1ED2732-E67A-E829-FDC4-79F5F6AD6478 |
treatment provided by |
Donat |
scientific name |
Camponotus imitator |
status |
nov. spec. |
CAMPONOTUS IMITATOR View in CoL HNS , nov. spec.
(Pl. IV, fig. 15, et pl. V, fig. 8, 8a et 8b)
[[worker]] minor. Longueur 6 à 7,5 mill. Aspect général de l' Aphaenogaster Swammerdami, var. curta HNS , qu'elle imite à s'y méprendre dans tous les détails.
Taille très svelte; pattes et antennes très grêles et très longues. Tête semblable à celle des C. Hildebrandti HNS et C. singularis HNS ; les côtés sont convexes; la tête est fortement rétrécie derrière, mais seulement à partir des yeux et en suivant une courbe convexe; le rétrécissement de l'occiput est très brusque, très considérable; chez la [[worker]] minima, il est un peu colliforme et le bord postérieur est un peu relevé. Longueur d'un scape 2,8, d'un tibia postérieur 3,6 mill. Mandibules armées de six dents, assez étroites à la base, larges au bord terminal, à bord externe à peine convexe, luisantes, finement réticulées à la base, très finement striées vers l'extrémité, avec des points espacés et des poils bruns abondants. Epistome avec un lobe rectangulaire court, à bord antérieur presque droit ( plutôt avancé au milieu); l'épistome est faiblement caréné devant, fortement derrière, où la carène élevée forme une petite bosse qui tombe en pente abrupte sur l'aire frontale; cette dernière grande, triangulaire, distincte. Arêtes frontales rapprochées, longues, sinueuses. Front élevé. Yeux assez proeminents.
Thorax très allongé et étroit. Pronotum rétréci devant, formant derriere une voûte assez élevée avec le devant du mésonotum; suture promesonotale fortement imprimée, formant une faible incisure. Mésothorax très rétréci, allongé et cylindrique postérieurement comme chez le genre Acantholepis HNS ; il divise le thorax en un cylindre médian étroit situé entre le renflement du pronotum et celui du métanotum. Sur le dos du tiers postérieur du mésonotum proéminent les deux stigmates mésothoraciques perchés chacun sur une forte élévation dentiforme. Suture méso-méta- notale oblitérée. Le métanotum forme une bosse très élevée, arrondie, plus longue que large, qui s'élève presque verticalement à partir du bord postérieur du mésonotum et redescend derrière en talus fort raide par la face déclive.
Ecaille épaisse, étroite, verticale, haute, convexe sur ses deux faces, à bord arrondi et très épais.
Tibias, cuisses et scapes grêles, comprimés, mais nullement prismatiques.
Très luisant. L'abdomen, l'écaillé, le thorax et le derrière de la tête sont faiblement ridés-réticulés transversalement. Le devant de la tête, les scapes et les pattes sont finement et faiblement réticulés. Des points piligères assez abondants sur l'abdomen.
Une pilosité dressée, brune, assez pointue, assez grossière et assez longue, répandue sur tout le corps. Sur les scapes et les pattes, cette pilosité est fort abondante, foncée, très courte, oblique et obtuse, comme chez l' Aphaenogaster Swammerdami HNS . Sur la face interne des tibias, quelques-uns de ces poils prennent le caractère de petits piquants. Une pubescence adjacente, brune, espacée, mais fort distincte, est répandue sur tout le corps; sur l'abdomen, elle est assez longue et assez abondante. Une rangée de longs cils roux devant l'épistome.
D'un brun de poix clair, avec l'abdomen et les scapes d'un brun de poix foncé. L'extrême bord des segments abdominaux est à peine plus clair.
Tuliear et Morondava ( côtes Sud-Ouest et Ouest de Madagascar). Occupe à rechercher une curieuse résine qui entpure les rameaux de certaines plantes, résine dont les indigènes Sakalava se servent soit pour leurs bateaux en la fondant avec du suif, soit pour consolider les manches dans les douilles des fers de sagaye (M. Grandidier, M. Grevé).
Les Sakalava prétendent, dit M. Grandidier, que ce sont les Fourmis qui produisent la résine, à laquelle ils donnent le nom caractéristique de Lokombitikâ (litt.: résine de Fourmis). Les Antimenâ, ou habitants du Ménabé, l'appellent aussi Lohoranga. Le nom de cette résine est, dans le Sud-Est, Litimbitsikâ (litt.: gomme de Fourmis), et, dans l'Est, Ladimbilsiha(litt.: qui est enroulé par les Fourmis autour des branches 1).
Cette singulière Fourmi imite si admirablement l' Aphaenogaster Swammerdami, var. curta HNS , tant par sa forme que par sa taille, sa couleur, sa pilosité et son éclat, qu'on la confondrait presque, à première vue, avec ce dernier, bien qu'elle appartienne à une sous-famille toute différente. L'étranglement du thorax augmente beaucoup l'analogie, et le singulier métanotum ressemble au premier n œ ud du pédicule de l' Aphaenogaster HNS . C'est un si beau cas de mimétisme que je ne crois pas me tromper en en induisant qu'il doit exister entre les deux espèces une symbiose ou tout au moins une adaptation quelconque. Il est à remarquer que la variété curta de l' A. Swammerdami HNS a été précisément trouvée à Morondava.
La curieuse résine que recherche cette Fourmi entoure les rameaux sous la forme de boules incrustées autour de certaines capsules brunes et grosses comme un grain de froment, qui sont posées verticalement sur l'écorce du rameau. En étudiant attentivement l'écorce recouverte par ces capsules et la poussière qui en tombe, j'y ai découvert la carapace d'un coccide fort petit, reconnaissable à sa trompe et à ses anneaux. J'y ai même trouvé une larve encore vivante de ce coccide. De ces faits je crois pouvoir induire que ce n'est pas la Fourmi, mais le diptère des capsules ou le coccide qui produit la résine, soit directement en la sécré- tant, soit indirectement en la faisant sécréter à la plante par sa piqûre. Il est plus que probable que les Fourmis ne sont pas attirées par la résine elle-même, mais par les coccides cachés dessous, dont elles font évidemment, comme d'habitude, leurs vaches à lait, en léchant leurs excréments sucrés.
M. le Dr Hans Schinz, botaniste, privatdocenl à l'Université et à l'Ecole polytechnique de Zurich, a eu l'obligeance d'examiner cette résine et les capsules qu'elle contient, et il me communique la note suivante:
"Je suis arrivé à la persuasion que les capsules brunes avec leurs deux petites pointes ne sont pas de nature végétale; il n'y a aucune cicatrice, aucune marque d'attache au point correspondant de l'écorce du rameau, et surtout la structure microscopique des parois n'est nullement végé- tale. Je suis persuadé qu'il s'agit de là peau chitineuse d'une larve (?), en tout cas d'un animal qui entoure peut-être ses œ ufs d'un manteau de résine dure pour les protéger. La résine elle-même est certainement formee par l'animal, car il n'existe pas de glandes résinifiques sur la coupe transversale des rameaux."
De mon côté, j'ai encore découvert dans les débris une peau desséchée qui a précisément la forme et la grandeur nécessaires pour sortir d'une des capsules en question et qui possède à son extrémité même deux petites pointes correspondant exactement à celles des capsules. Cette peau a tout l'air d'être celle d'une nymphe de diptère; or les diptères sortent, on le sait, de coques chitineuses formées par l'ancienne peau de la larve et fort semblables aux capsules renfermées clans notre résine. Il en résulte à n'en plus douter que les capsules, longues d'environ 5 mill. et larges de 2,5 à 3, sont des coques de diptères. La résine est-elle sécrétée par les larves de diptères? Qu'y font les coccides? Le résultat de l'examen du Dr Schinz semble en tout cas montrer que la résine n'est pas sé- crétée directement parla plante; tout au plus pourrait-elle être le résul- tat d'une piqûre de l'un ou de l'autre des insectes, probablement du diptère, vu sa taille, ou bien elle est la sécrétion même de l'animal.
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
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