Eustra Schmidt-Goebel, 1846

Deuve, Thierry, 2001, Le genre Eustra Schmidt-Goebel, 1846, insectes (Coleoptera, Paussidae, Ozaeninae) à genitalia femelles orthotopiques, Zoosystema 23 (3), pp. 547-578 : 553-563

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5391021

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/CB2A87CE-1C0E-FFC1-0131-FB5CFBD084EB

treatment provided by

Marcus

scientific name

Eustra Schmidt-Goebel, 1846
status

 

Genre Eustra Schmidt-Goebel, 1846 View in CoL

Eustra Schmidt-Goebel, 1846: 65 View in CoL (espèce-type: E. plagiata Schmidt-Goebel, 1846 View in CoL , par monotypie). — Lacordaire 1854: 161. — Chaudoir 1854: 283, 289, 309; 1868: 71. — Bates 1873: 237. — Andrewes 1919: 295; 1929: 163, 167. — Bänninger 1927: 189, 206. — Jeannel 1946: 48. — Stork 1985: 1121. — Deuve 1987b: 396 (pro parte); 1988b: 420 (pro parte); 1993: 70 (pro parte). — Ball & McCleve 1990: 40. — Casale et al. 1998: 1056 (pro parte).

Ozaenaphaenops Deuve, 1986: 161 View in CoL (espèce-type: O. leclerci View in CoL , par désignation originelle) (pro parte), n. syn. — Deuve 1987b: 388 (pro parte); 1988b: 420 (pro parte); 1993: 68 (pro parte). — Deharveng & Leclerc 1989: 97 (pro parte). — Casale et al. 1998: 1056 (pro parte).

DESCRIPTION Pronotum transverse (généralement de 1,4 à 1,7 Longueur 2,8-6,3 mm (généralement entre 3 et fois plus large que long, parfois nettement plus 4 mm). Coloris le plus souvent jaune testacé clair, allongé chez les espèces cavernicoles), souvent concolore ou avec une tache rembrunie sur subcordiforme, rétréci en arrière, sensiblement chaque élytre, située vers le milieu ou en arrière moins volumineux ou de même volume que la du milieu du disque (deux taches, l’une anté- tête (mais nettement plus volumineux chez rieure, l’autre postérieure, chez E. crucifera ):la E. bryanti Andrewes, 1919 ). Bord apical plus ou capsule céphalique parfois un peu plus foncée que moins incurvé, les angles antérieurs aigus et le pronotum et le fond élytral. Appendices tou- saillants, les côtés arrondis en avant puis souvent jours jaune testacé pâle. Seule une espèce, un peu sinués en arrière, les angles postérieurs E. bryanti Andrewes, 1919 , est de coloris foncier obtus ou droits, généralement petits. Bord latéral plus sombre, brun rougeâtre. soit lisse soit muni de petites protubérances séti- Tête de taille moyenne, assez courte ( Fig. 1B View FIG ), gères qui lui donnent un aspect denticulé. Base généralement rétrécie en arrière avec une cons- rectiligne ou parfois faiblement saillante, toutetriction collaire distincte, parfois dilatée, un peu fois jamais franchement lobée. Disque modéréhypertrophiée chez certaines espèces caverni- ment convexe, lisse, avec quelques soies éparses, coles ( Fig. 1C View FIG ). Yeux toujours petits, mais en les gouttières plus ou moins creusées, les marges général plus convexes que les tempes, parfois latérales un peu relevées. Sillon médian distinct vestigiaux ou absents chez les formes troglobies. mais fin et superficiel, les fossettes basales puncti- Front et vertex convexes, lisses, avec une pubes- formes mais peu profondes, à peine marquées.

cence fine et éparse, peu dense, homogène; pas Pleures prothoraciques lisses et sans particularité. de fossettes perceptibles. Sillon clypéo-frontal Cavités procoxales fermées, l’apophyse pleurale et bien visible, rectiligne, mais avec deux angula- l’apophyse sternale accolées, jointives, mais nulletions obtuses aux quarts externes. Clypéus tra- ment emboîtées l’une dans l’autre ( Fig. 2B View FIG ).

pézoïdal, pubescent, avec quatre soies Mesothorax étroit, le mésosternum lisse, glabre, principales, plus longues, près de la marge anté- nullement prolongé en arrière par une apophyse rieure. Labre en languette rétrécie en avant et à intercoxale ( Fig. 6 View FIG ), partiellement fusionné aux bord antérieur arrondi, margé de huit à dix mésépisternites, séparé de ceux-ci par un sillon soies. Mandibules modérément longues, falci- seulement dans la partie antérieure. Mésépiméformes, les rétinacles bien développés ( Fig. 1A View FIG ), rites distincts, atteignant largement les cavités prolongés à droite en forte dent pointue. Palpes coxales (type « disjoint », Sloane 1924), séparés pubescents, le dernier article fusiforme, l’apex le des mésépisternites par un sillon pleural bien plus souvent brusquement aminci. Languette visible. Mesocoxae à peine subconiques, faiblelabiale bisétulée. Mentum et submentum sou- ment saillantes.

dés, la ligne de suture visible dans la partie Scutellum visible dorsalement.

médiane, le mentum très profondément échan- Élytres jointifs mais non soudés, libres, sans striacré, mais la dent peu distincte, très obtuse et à tion, généralement larges, les épaules marquées peine saillante, effacée ( Figs 1A View FIG ; 2A View FIG ). Gula assezmais arrondies, le disque modérément convexe, étroite, plus large en arrière qu’en avant. pubescent, les marges latérales un peu relevées, la Antennes pubescentes dès la base, relativement bordure latéro-apicale avec en oblique une courtes, épaissies progressivement vers l’extré- « rampe de Coanda » saillante (Fig. 3B). Micromité apicale, dépassant généralement en arrière sculpture du disque composée de microgranules de un à trois articles la base du pronotum (plus (Fig. 3C) parfois associés à des formations « en fines et plus longues chez des espèces troglobies écailles » ( Fig. 2F View FIG ). Soies discales fines et assez comme E. leclerci ); le dernier article différencié, courtes, semblant réparties de façon homogène sensiblement de même longueur que les trois mais en fait irrégulièrement alignées en une diprécédents articles réunis. zaine de rangées longitudinales correspondant à la

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FIG. 3. — Eustra csikii csikii Jedlicka, 1968 , de Hoa Binh; A, métasternum, face ventrale et base de la patte métathoracique droite; B, élytre droit montrant la rampe de Coanda (flèche), la « série ombiliquée » marginale et la disposition des soies discales, non pas parfaitement alignées en rapport avec la nervuration primitive, mais insérées selon des lignes de courbes plus ou moins transversales distinctes sur cette micrographie; C, détail de la marge élytrale, montrant quelques trichobothries de la « série ombiliquée », la faible serrulation de la crête épipleurale, les soies trichoïdes discales pas vraiment alignées sur fond tégumentaire granuleux, sans formations « en écailles » visibles; D, extrémité protibiale et base tarsale de la patte prothoracique, face ventrale montrant l’échancrure de toilette, la position distale des deux éperons terminaux indifférenciés (ép.t.), la différenciation de deux soies spéciales (« sigmochètes ») (flèche) qui permettent l’accrochage et le maintien de l’antenne lors de son lissage. Échelles : A, 0,2 mm ; B, 0,3 mm; C, D, 0,1 mm.

nervation d’origine. Série ombiliquée dans la gouttière marginale, composée d’environ 12 à 20 trichobothries, longues mais de tailles variables ( Figs 2E View FIG ; 3C). Crête du repli épipleural souvent un peu serrulée, chaque angulation correspondant à l’insertion d’un pore sétigère ( Figs 2E View FIG ; 3C).

Métathorax plus large que le mésothorax ( Fig. 2C View FIG ). Métasternum pubescent, prolongé en avant par un lobe intermésocoxal large, à extrémité arrondie, qui n’atteint pas le bord postérieur du mésosternum. Sillons sternaux disposés en croix, le sillon paracoxal subrectiligne, éloigné des cavités métacoxales, délimitant en arrière des aires paracoxales assez étendues, cependant plus petites que les aires sternales antérieures ( Figs 2C View FIG ; 3A). Le métasternum prolongé en arrière par une large apophyse intermétacoxale bilobées, au contact du triangle intercoxal du ventrite II de l’abdomen. Métépisternite et métépimérite sensiblement de même surface, séparés par un sillon pleural sigmoïde; l’épimérite à peine lobé Metacoxae peu transverses, non contiguës, encore proches de la forme conique primitive.

Ailes métathoraciques membraneuses présentes (espèces épigées ou troglophiles) ou absentes (espèces troglobies) selon les cas. La nervation alaire est souvent visible par transparence à travers les élytres.

Pattes pubescentes, généralement courtes, mais fines ( Fig. 1B View FIG ), plus allongées chez certaines espèces cavernicoles adaptées à la vie troblobie ( Fig. 1C View FIG ). Échancrure de toilette bien visible à l’extrémité distale des pattes prothoraciques, mais indépendante des deux éperons terminaux qui

A sty

B

sont indifférenciés, courts et symétriques ( Figs 2D View FIG ; 3D). Deux soies allongées et faiblement torsionnées bordent l’organe de toilette et ont une fonction d’accrochage et de maintien de l’antenne lors du lissage des antennes. Je propose de nommer sigmochètes, « soies sigmoïdes » (en anglais: sigmochaetae, sigmoid setae, « clip setae » Ball & McCleve 1990), ces soies ( Figs 2D View FIG ; 3D, flèches) dont des analogues – ou des homologues – se retrouvent dans d’autres familles de Caraboidea y compris celles qui montrent un déplacement et une différenciation de l’éperon externe (Anisochaeta) pour participer à cette même fonction de maintien de l’antenne.

Abdomen avec les ventrites plus ou moins pubescents, les III et IV fusionnés, la ligne de suture visible seulement sur les côtés ou bien totalement effacée ( Fig. 4A View FIG ). Triangle intercoxal du ventrite II réduit. Ventrite VII assez peu différencié, modérément dilaté en arrière, à peine plus long ou de même longueur que les ventrites précédents. Tergite VII indifférencié. La face dorsale de l’abdomen est de type nebridien ( Deuve 1988b): le tergite VIII est développé en « pygidium », c’est-à-dire en clapet recouvrant l’abdomen postgénital, qui est télescopé. Pleurites VIII petits, non jointifs ( Deuve 1987b) ( Fig. 4B View FIG ). Tergite IX assez développé relativement à la plupart des Paussidae . Chambres d’explosion en position latéro-dorsale. Pas de tergite X visible.

Genitalia mâles caractéristiques des coléoptères Paussidae , c’est-à-dire avec une « tige interne » (« internal rod », Darlington 1950), pour lequel je propose le nom de gonocaulis ( Figs 5A View FIG , 7A View FIG ). De nombreux phanères scléritiformes sur l’endophallus, souvent en forme de dents multiples, pouvant « s’ouvrir en fleur de Lotus » lorsque l’endophallus s’éverse ( Fig. 6H View FIG ). La base du lobe médian n’est pas fermée en coque mais au contraire ouverte, bordée latéralement par les deux expansions basales qui sont symétriques. Paramères dissemblables, le droit (= « gauche » sensu Jeannel) conchoïde, le gauche plus réduit, de forme variable: en baguette courte ( Fig. 5C View FIG ) ou allongée ( Fig. 5G View FIG ), à sommet aminci ( Fig. 5B View FIG ) ou élargi ( Fig. 6J View FIG ), falciforme ( Fig. 5E View FIG ) ou plurilobé ( Fig. 5D View FIG ), etc.

Genitalia femelles remarquables par leur orthotopie ( Fig. 8C View FIG ). Le gonopore est toujours situé juste en arrière du ventrite VII, au fond d’un entonnoir membraneux, les épipleurites VIII sont réduits, écartés l’un de l’autre par une grande plaque coxosternale elle-même scindée par la poche protovaginale, les gonopodes IX, toujours monomères (le gonocoxite est fusionné au gonosubcoxite) sont séparés l’un de l’autre par des formations sternales (à l’exception de Eustra crucifera ). Sauf chez quelques espèces cavernicoles de Thaïlande, le gonostyle est visible à l’extrémité apicale du gonopode, portant alors une longue soie trichoïde ( Figs 9A View FIG ; 10B View FIG ). La spermathèque membraneuse ( Fig. 11 View FIG ), de taille variable mais toujours vermiforme, avec parfois des replis annelés, débouche directement dans le protovagin. Il n’y a ni glande annexe ni glande accessoire, mais des formations glandulaires diffuses ont été décrites sur le protovagin ( Deuve 1993: 72).

Caractères sexuels secondaires très discrets. Les protarses des mâles sont faiblement épaissis seulement chez certaines espèces. Les ventrites VII et tergites VIII un peu plus allongés chez la femelle ( Fig. 4 View FIG C-F), les ventrites VII avec généralement des soies marginales caractéristiques chez le mâle ( Fig. 4C View FIG ).

REMARQUES

J’ai créé le genre Ozaenaphaenops Deuve, 1986 , pour les espèces O. lecerci Deuve, 1986 (espècetype), et O. deharvengi Deuve, 1986 , cavernicoles dans le nord de la Thaïlande, parce qu’elles montraient des caractères ultra-spécialisés d’évolution « aphaenopsienne ». Ces spécialisations sont certes spectaculaires ( Fig. 1C View FIG ), mais ces espèces aveugles ne représentent qu’un rameau distal parmi d’autres dans la diversification du genre Eustra Schmidt-Goebel, 1846 . De plus, Il existe des espèces aux caractères troglobiomorphes intermédiaires, comme Eustra caeca Uéno, 1981 , E. honchongensis Deuve, 1996 , ou E. lao Deuve, 2000 . Dans ces conditions, il me paraît préférable de tout réunir dans le genre unique Eustra et d’en tenir Ozaenaphaenops pour un synonyme subjectif. Seule une étude phylogénétique solide permettra dans l’avenir de décomposer le genre Eustra en plusieurs taxons supraspécifiques si on le souhaite.

Ainsi défini, le genre Eustra Schmidt-Goebel, 1846 , est assurément holophylétique: les traits néoténiques qui caractérisent toutes les espèces – du moins chez les femelles – représentent en soi une synapomorphie très marquée.

Il est possible, mais pas certain, que le genre « voisin » Dhanya Andrewes, 1919 , également endémique du Sud-Est asiatique, représente son groupe-frère. En effet, ce second genre est bien, lui aussi, holophylétique (présence de profondes fossettes propleurales), mais l’ensemble Eustra + Dhanya (= Eustrini Jeannel, 1946) n’est vraiment bien caractérisé que par la forme rétrécie en pointe du dernier article des palpes buccaux. Rien ne permet d’affirmer que ce dernier état de caractère soit apomorphe, bien au contraire.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Insecta

Order

Coleoptera

Family

Carabidae

Loc

Eustra Schmidt-Goebel, 1846

Deuve, Thierry 2001
2001
Loc

Ozaenaphaenops

CASALE A. & VIGNA TAGLIANTI A. & JUBERTHIE CHR 1998: 1056
DEHARVENG L. & LECLERC Ph. 1989: 97
DEUVE TH 1987: 388
DEUVE TH 1986: 161
1986
Loc

Eustra

CASALE A. & VIGNA TAGLIANTI A. & JUBERTHIE CHR 1998: 1056
BALL G. E. & MCCLEVE S. 1990: 40
DEUVE TH 1987: 396
STORK N. E. 1985: 1121
JEANNEL R. 1946: 48
ANDREWES H. E. 1929: 163
BANNINGER M. 1927: 189
ANDREWES H. E. 1919: 295
BATES H. W. 1873: 237
LACORDAIRE TH 1854: 161
CHAUDOIR M. 1854: 283
1854
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