Aplidium rhyparon, Monniot & Monniot, 2008

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2008, Compléments sur la diversité des ascidies (Ascidiacea, Tunicata) de l’ouest Pacifique tropical, Zoosystema 30 (4), pp. 799-872 : 829-830

Aplidium rhyparon n. sp.

( Figs 43 ; 76C )

SYNTYPES. — Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bismark Sea, Sherburne Reef, 3°19.99’S, 148°01.05’E, 20.VI.2003, coll. P. L. Colin, CRCHO564, 2 colonies (MNHN A1 APL.B 460).

ÉTYMOLOGIE. — Du grec rhyparon : sale.

DESCRIPTION

Les colonies ( Fig.76C ) sont encroûtantes,très molles, de 1 cm d’épaisseur et 5 à 6 cm d’envergure, à bords lobés. La tunique ne contient pas de sédiment. La couleur générale est noire maculée de taches blanches qui entourent les ouvertures cloacales communes. Dans le formol la couleur blanche disparaît. La tunique contient d’abondantes cellules méandriformes noires qui la rendent opaque sauf sur les bords de la colonie d’aspect plus vitreux. Là, les thorax des zoïdes apparaissent en noir. Les individus sont disposés en une seule épaisseur. Ils forment des systèmes le long de canaux cloacaux en forme d’étoiles. Les zoïdes s’extraient facilement d’une matrice gélatineuse.

Le manteau thoracique et la branchie sont fortement pigmentés en noir, la couleur diminue sur l’abdomen et le post-abdomen. Le siphon buccal a 6 lobes pétaloïdes. Le siphon cloacal ( Fig. 43A, B ) est largement ouvert et porte sur son bord dorsal 3 grandes languettes bien séparées, la plus médiane étant souvent plus longue. La musculature thoracique est faible. Il y a 10 rangs de stigmates. L’abdomen est plus court que le thorax.Le tube digestif ( Fig.43A, B ) décrit une boucle droite. L’oesophage est mince, l’estomac a 16 à 20 plis longitudinaux bas, réguliers. Le post-estomac est tubulaire, le rectum débute par un net élargissement. Le post-abdomen ( Fig. 43C ) a une longueur variable selon les zoïdes, mais égale au plus la longueur du thorax plus abdomen. L’ovaire est petit, proche de l’abdomen, suivi d’un bouquet de nombreux testicules qui occupent tout le postabdomen jusqu’au coeur ( Fig. 43C ).

Quelques zoïdes possèdent un embryon incubé dans une poche dilatée faisant saillie à la base du thorax, mais sans pédoncule ( Fig. 43C ). Les plus gros embryons mesurent 1,05 mm, avec une queue faisant un tour complet. Leur pigment devient de plus en plus foncé au cours du développement, mais nous n’avons pas vu d’organe différencié dans le tronc.

REMARQUES

Aplidium rhyparon n. sp. se caractérise surtout par ses colonies très molles en coussins plats noirs, pigmentés de blanc sale, et ses zoïdes très pigmentés, mais aussi par la présence à la fois de longs lobes de la languette cloacale, de nombreux lobules testiculaires non alignés mais en grappe, d’une grosse larve incubée dans une dilatation de la base du thorax.

Figures

FIG. 43. — Aplidium rhyparon n. sp.: A, zoïde en phase mâle; B, poche incubatrice; C, testicule. Échelles: 1 mm.

FIG. 76. — A, Lissoclinum tumidum n. sp.; B, Aplidium granum n. sp.; C, A. rhyparon n. sp.; D, A. venosum n. sp.; E, Homoeodistoma omasum Monniot F., 1987; F, Monniotus paucistigma n. sp.