Phricodoceras Hyatt, 1900

Meister, Christian, 2007, Les Phricodoceratidae Spath, 1938 (Mollusca, Cephalopoda): ontogenèse, évolution et paléobiogéographie, Geodiversitas 29 (1), pp. 87-117 : 88-89

Genre Phricodoceras Hyatt, 1900

ESPÈCE TYPE. — Ammonites taylori Sowerby, 1826 .

DESCRIPTION ET REMARQUES

Le genre Phricodoceras regroupe des formes dont les tours peu ou moyennement recouvrant montrent en général un fort taux de croissance. L’ornementation souvent remarquablement épineuse est associée à une costulation forte et espacée. Une rangée d’épines est située vers le tiers supérieur des flancs et une rangée périsiphonale très proéminente confère à la bande siphonale un aspect concave étroit. Mais en réalité (abstraction faite des épines), l’aire ventrale reste convexe et doucement arrondie. Une série de petits tubercules (souvent allongés) peut se développer dans la région périombilicale, mais elle demeure toujours plus discrète. Au cours de l’ontogenèse, la série de tubercules périsiphonale est la structure la plus stable et persiste le plus longtemps. La série latéro-ventrale disparaît plus précocement et tend à occuper une position proportionnellement plus latérale au cours du temps parallèlement à l’accroissement rapide des tours en hauteur.

Dans la morphologie adulte, l’aspect épineux tend à s’affaiblir, voire à disparaître et la costulation à s’affiner, à se resserrer et à devenir plus flexueuse.

Abstraction faite des épines, les tours internes présentent une section circulaire à arrondie déprimée qui tend à devenir plus comprimée et plus elliptique au cours de la croissance. Les tours à croissance rapide sont à peine recouvrant dans les stades internes (type « Lytoceratidae ») mais la coquille peut devenir platycône involute chez les adultes de très grande taille. Il n’y a pas de rebord ombilical différencié et les flancs sont régulièrement arrondis. La zone de recouvrement des tours se situe juste au-dessus de la série latérale des tubercules.

Un fort dimorphisme s’exprime au sein du genre avec des formes microconches dont le diamètre excède rarement 5 à 6 cm et des macroconches dont la taille dépasse 20 cm de diamètre.

Les premiers Phricodoceras sont signalés dans les régions euroboréales et les Pontides au cours du Sinémurien terminal (zone à Raricostatum) mais ils sont alors très rares. Ils deviennent plus courants dans le Pliensbachien, surtout lors d’un bref acmé qui correspond à un âge à situer vers la partie inférieure à moyenne de la sous-zone à Taylori (Pliensbachien inférieur). À cette époque on le trouve aussi bien en Europe du nord-ouest que dans la Téthys ou que dans la Panthalassa (Amérique du nord-ouest et Indonésie). Dans les régions nordouest européennes et eurocaucasiennes (Pontides), ce genre va persister jusque dans le Carixien moyen (partie moyenne de la zone à Ibex). Sa présence en Amérique du nord ne dure que pendant la partie moyenne et (?) supérieure de la sous-zone à Taylori. Il disparaît alors complètement de ces régions et est uniquement représenté, par différentes espèces, dans le domaine téthysien jusqu’à son extinction dans le Domérien moyen (partie supérieure de la zone à Margaritatus), voire tout début du Domérien supérieur. La forme la plus récente connue à ce jour provient du Haut Atlas.