Psittacus Dufresnianus Shaw, 1812

Voisin, Claire & Voisin, Jean-François, 2008, Liste des types d’oiseaux des collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. 16: Perroquets (Psittacidae), Zoosystema 30 (2), pp. 463-499 : 488-489

Psittacus Dufresnianus Shaw, 1812

Psittacus Dufresnianus Shaw, 1812: 513 .

IDENTITÉ. — Amazona dufresniana ( Shaw, 1812) .

SPÉCIMEN TYPE. — Holotype par monotypie: C.G. 2004-91 (A.C. 1208; N.C. 78). —Inscriptions sous le socle: Cayenne / 1208 / Chrysotis Dufresniana / Lev. / Type de / Levaillant. — Étiquette du socle: Chrysotis dufresniana / (Levaill.) / Type de Lesson [mention barrée] Shaw / Delalande [mention presque illisible, barrée] Levaillant Brésil [mention barrée] Cayenne.

LOCALITÉ TYPE. — Cayenne, Guyane.

REMARQUES

G. Shaw (1812) a décrit cette espèce à laquelle il a donné un nom latin, en se référant à la planche de Levaillant. Il écrit: «Le Perroquet de Dufresne, Levaillant pl. 91» et «This is considered by Monsr. Levaillant as a new and extremely rare species [...] Native of Cayenne.»

Les mentions portées sur l’étiquette du socle du spécimen C.G. 2004-91 indiquent une grande confusion. L’Ancien catalogue aussi bien que le Nouveau ne mentionnent que: « Type de Levaillant Cayenne». Cette donnée également portée sous le socle est cependant essentielle, car c’est bien cette espèce originaire de Guyane que Levaillant (1805: pl. 91) a représentée et décrite dans son ouvrage. Il lui a donné le nom français de «Perroquet de Dufresne», et précise: «Ce perroquet est de la plus grande rareté dans les collections; la seule même où je l’ai jamais vue est celle de M. Dufresne, aide naturaliste au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.»

Il n’y a malheureusement que peu de renseignements sous ce socle qui a été refait; en particulier le nom de L. Dufresne n’est pas noté. On sait cependant que L. Dufresne, taxidermiste attaché au MNHN au début du XIXe siècle, faisait de nombreux échanges entre sa collection personnelle et celle du MNHN, ce qui était admis à l’époque.La collection Dufresne fut vendue à l’université d’Édimbourg dès 1819 et se trouve de nos jours au National Museum of Scotland à Édimbourg ( Jouanin 1997: 71) où elle a été étudiée par Stenhouse (1929), lorsque ce dernier en a établi la liste des spécimens types. À cette occasion, il a inscrit dans les catalogues de ce musée des notes et commentaires concernant les spécimens qu’il examinait, inscriptions dont la copie nous a été aimablement communiquée par le Dr B. MacGowan, conservateur de ces collections.

Stenhouse a remarqué que la collection Dufresne ne comporte pas de spécimen d’ Amazona dufresniana ( Shaw, 1812) mais un d’ Amazona brasiliensis (Linnaeus, 1758) anciennement étiqueté « Perroquet de Dufresne ». Ainsi, toujours d’après Stenhouse, l’étiquettage «Perroquet de Dufresne » est postérieur à Dufresne car l’étiquette n’est pas de l’époque de ce dernier. De plus on ne trouve pas trace de «Perroquet de Dufresne» ni de «Perroquet à joues bleues» (autre nom français de l’espèce) dans la liste des oiseaux vendus par Dufresne à l’université d’Édimbourg.Les photographies du spécimen du musée d’Édimbourg envoyées par M. B. MacGowan confirment bien la détermination de Stenhouse, à savoir que le spécimen anciennement noté «Perroquet de Dufresne» est en réalité un Amazona brasiliensis (Linnaeus, 1758) . Ainsi le spécimen type du «Perroquet de Dufresne » Amazona dufresniana ( Shaw, 1812) n’est pas parvenu au muséum d’Édimbourg.

Il est alors tout à fait probable que le spécimen C.G. 2004-91, très ancien vu l’état de son plumage, provienne d’un échange fait par Dufresne entre sa collection et celle du MNHN et ceci d’autant plus que Dufresne ne gardait habituellement pour lui que des doubles des espèces figurant au MNHN. Le spécimen C.G. 2004-91 est donc très probablement celui représenté sur la planche de Levaillant et donc l’holotype d’ Amazona dufresniana ( Shaw, 1812) ( ICZN 1999: articles 72.2.6 et 72.2.7).