Oxyanthus andjigae Sonké & O. Lachenaud, 2015

Lachenaud, Olivier & Sonké, Bonaventure, 2015, Le genre Oxyanthus DC. (Rubiaceae) en Afrique de l’Ouest: description d’une nouvelle espèce, Candollea 70 (2), pp. 241-247 : 243-246

publication ID

https://doi.org/ 10.15553/c2015v702a10

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.5700502

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/562587F3-EA74-5A1C-5656-ECF3FCA2F9C5

treatment provided by

Carolina

scientific name

Oxyanthus andjigae Sonké & O. Lachenaud
status

sp. nov.

Oxyanthus andjigae Sonké & O. Lachenaud View in CoL , spec. nova ( fig. 1 View Fig & 2 View Fig ).

Typus: CÔTE D’ IVOIRE. Bas-Sassandra : 10 km N de Sassandra, près de la rive gauche du fleuve Sassandra, +/- 5°02’N 6°07’W, 10.V.1975, fl., van der Burg 298 (holo-: BR!; iso-: WAG [ WAG.1228171 ]!). GoogleMaps

This species resembles O. setosus Keay and O. racemosus (Schumach. & Thonn.) Keay in the hairy twigs and narrowly elliptic leaves. However, it differs from both by the longer corolla tube (18-19.5 vs. (7-)11-15.5 cm) and the longer hairs on the twigs (1.5-2 vs. up to 1 mm). It is further separated from O. racemosus by the glabrous (vs. sparsely pubescent) corolla tube and the denser inflorescences with shorter peduncles (0-5 mm vs. 5-10 mm); and from O. setosus by the distribution, the shorter calyx teeth (0.2- 1 mm vs. 2-2.5 mm), the puberulous ovary, the longer flowering pedicels (3-5 mm vs. 0-1.5 mm), the broader fruits with rounded base, and the leaves of the flowering shoots with markedly unequal base, the proximal half inserted well below the distal one (both sides inserted at same level in O. setosus ).

Arbuste de 0,6- 3 m. Rameaux horizontaux, à pubescence étalée blanchâtre (devenant brun clair à sec) constituée d’un mélange de longs poils hirsutes de 1,5-2 mm et de poils beaucoup plus courts, <0,5 mm. Stipules de 6-15 × 3-5 mm, étroitement ovées à sommet pointu, hirsutes, persistantes. Feuilles à pétiole de 0,5-1 cm, hirsute, et limbe de 10-22 × 3,3-7,2 cm, étroitement elliptique, papyracé à légèrement coriace; base du limbe symétrique et obtuse sur les feuilles de la tige principale, très asymétrique sur celles des rameaux latéraux, avec le côté distal aigu inséré 2-6 mm au-dessus du côté proximal cordé ou arrondi; sommet du limbe acuminé; face supérieure glabre ou hirsute sur la nervure médiane uniquement; face inférieure entièrement couverte de longs poils hirsutes, mêlés de poils très courts sur les nervures; nervures latérales 8-11 paires, peu à moyennement ascendantes et réunies en arceaux ramifiés assez loin du bord; nervilles en réseau lâche, saillant à la face inférieure. Inflorescences pseudo-axillaires, une seule par rameau et par saison, sessiles ou à pédoncule très court (<0,5 cm), en grappes très contractées de 10-15 fleurs, produisant normalement un seul fruit. Bractées étroitement lancéolées, 4-8 × 0,7-1,5 mm, hirsutes. Fleurs 5-mères; pédicelles floraux de 3-5 mm, à pubérulence étalée courte. Ovaire de 1,5-3 mm, à pubérulence étalée courte. Calice à tube de 1-2 mm, glabrescent ou à pubérulence étalée courte, et dents triangulaires de 0,2-1 mm, glabres à courtement pubérulentes. Corolle glabre, à tube vert pâle cylindrique et très étroit de 18-19,5 × 0,2-0,3 cm, et lobes blanc crème étroitement lancéolés, aigus au sommet, de 2,2-3,8 × 0,2- 0,4 cm. Anthères presque entièrement exsertes, insérées à la gorge de la corolle, glabres, linéaires, 8-8,5 × 0,7 mm, à sommet apiculé sur +/- 1 mm. Style exsert sur +/- 2,5 mm, glabre, à stigmate allongé légèrement renflé. Fruits jaunes, ellipsoïdes à subglobuleux, arrondis aux deux bouts, 2,5-3 × 2-3 cm, lisses et glabres, à pédicelle court (+/- 4 mm) et calice caduc; nombreuses graines irrégulièrement ellipsoïdes, comprimées, +/- 6,5 × 3,5 mm, à surface ornée de stries longitudinales saillantes sur toute sa longueur.

[A: van der Burg 298, BR; B-C, E-F: Breteler 6019, BR & WAG; D: van der Burg 260, WAG]

[Dessin: Antonio Fernandez]

avec fleurs en boutons. [Luke & Rogers 15205]

[Photo: Quentin Luke]

Etymologie. – L’espèce est dédiée au Professeur Nicolas Gabriel Andjiga, Directeur de l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Yaoundé I, en reconnaissance de son intérêt pour la botanique, et du soutien qu’il n’a cessé d’apporter au second auteur et à toute son équipe.

Distribution et é cologie. – Oxyanthus andjigae est connu d’un seul site dans le centre de la Sierra Leone, et de trois localités en Côte d’Ivoire dans la région côtière (environs de Sassandra dans le sud-ouest, et d’Assinie dans le sud-est). Cette distribution disjointe ( fig. 3 View Fig ) est inhabituelle, et l’espèce serait à rechercher ailleurs en Afrique de l’Ouest, notamment au Liberia. O. andjigae est manifestement très rare: en effet, malgré ses fleurs très voyantes, il n’a été récolté que cinq fois. Les informations sur son habitat sont peu précises: il a été trouvé en forêt secondaire, entre 0 et 500 m d’altitude. Les forêts de la région de Sassandra, d’où proviennent la plupart des collections, sont de type sempervirent à Eremospatha macrocarpa G. Mann & H. Wendl. et Diospyros mannii Hiern (GUILLAUMET & ADJANOHOUN, 1971).

Phénologie. – Fleurs en mai et juin; fruits en novembre.

Statut de conservation. – L’espèce est connue de quatre localités, représentant quatre sous-populations. La zone d’occurence et la zone d’occupation (calculées grâce à GeoCAT tool: BACHMAN et al. (2011), avec une taille de cellule fixée à 2 × 2 km) sont estimées respectivement à 67,253 km ² et 16 km ²; cette dernière valeur entre dans les limites de la Catégorie «En Danger» selon le Critère B2 de la Liste Rouge de l’UICN (2012). Aucune des localités ne fait l’objet de mesures de protection. Les récoltes de l’espèce en Côte d’Ivoire sont anciennes (la dernière remonte à 1975) et il n’est pas certain que ces stations existent toujours: en effet, les régions de Sassandra et d’Assinie ont fait l’objet d’une déforestation importante pour l’établissement de plantations (et, dans le second cas, d’infrastructures touristiques) et les forêts de terre ferme qui y subsistent sont fortement fragmentées et en continuelle dégradation. La localité de Sierra Leone est quant à elle menacée par un projet minier. Un déclin de la zone d’occupation, de l’étendue et de la qualité de l’habitat, du nombre de localités, et du nombre d’individus, est donc prévisible. Oxyanthus andjigae est donc classé provisoirement comme «En Danger» [EN B2ab (ii, iii, iv, v)] selon la Liste Rouge de l’IUCN (2012). Des prospections sur le terrain devraient être conduites pour tenter de retrouver cette espèce très menacée, et si possible en effectuer des boutures pour la conservation «ex situ».

Notes. – Oxyanthus andjigae est très proche d’ O. setosus Keay , avec lequel il était jusqu’à présent confondu; il ressemble aussi à O. racemosus (Schumach. & Thonn.) Keay. Il se distingue toutefois assez facilement de ces deux espèces par les caractères signalés ( table 1 View Table 1 ), les plus notables étant la longueur du tube de la corolle et les rameaux plus longuement pubescents. Le dimorphisme foliaire observé chez cette espèce (feuilles à base asymétrique sur les rameaux florifères, symétriques sur la tige principale) constitue une autre différence avec O. setosus . Un tel dimorphisme se rencontre aussi chez O. racemosus , et chez O. formosus Hook. f. ex Planch.; ce dernier est une espèce bien différente (notamment par ses feuilles et rameaux glabres, et ses inflorescences lâches).

La description de cette espèce amène à revoir la distribution d’ O. setosus , qui se rencontre uniquement du Nigeria au Gabon. Le spécimen de Côte d’Ivoire, Breteler 6019, rapporté par SONKÉ (1999) à O. setosus , représente en fait O. andjigae .

Paratypi. – SIERRA LEONE. Southern Province: Bo District, Mine Site Hill , 8.4286°N 11.6623°W, 9.VI.2011, fl., Luke & Rogers 15205 ( BR). GoogleMaps CÔTE D’ IVOIRE. Bas-Sassandra : 10 km N de Sassandra, près de la rive gauche du fleuve Sassandra, 5°02’N 6°07’W, 10.V.1975, fl., van der Burg 260 ( BR, WAG); GoogleMaps Km 22 Sassandra - San Pedro, 5°01’N 6°13’W, 15.XI.1968, fr., Breteler 6019 ( BR, WAG). GoogleMaps Lagunes: Canal d’Assinie, 30.VIII.1955, st., Nozeran s.n. ( MPU).

Table 1. – Différences entre Oxyanthus andjigae Sonké & O. Lachenaud, O. setosus Keay, et O. racemosus (Schumach. & Thonn.) Keay. Les caractères diagnostiques sont notés en caractères gras.

  O. andjigae O. setosus O. racemosus
Pubescence des rameaux longs poils hirsutes, 1,5-2 mm poils plus courts, 0,1-1 mm poils courts, 0,1-0,5 mm
Feuilles papyracées à légèrement coriaces papyracées coriaces
Base du limbe très asymétrique sur les feuilles des rameaux florifères (le côté distal inséré toujours nettement au-dessus de l’autre); symétrique sur celles de la tige principale symétrique ou presque sur toutes les feuilles (les deux côtés insérés au même niveau) asymétrique sur les feuilles des rameaux florifères (le côté distal inséré généralement au-dessus de l’autre); symétrique sur celles de la tige principale
Inflorescences très condensées, à pédoncule nul ou très court (0-5 mm) très condensées, à pédoncule nul ou très court (0-5 mm) plus lâches, à pédoncule net (0,5-1 cm)
Pédicelles floraux nets, 3-5 mm nuls ou très courts, 0-1,5 mm (atteignant 4 mm en fruits) nets, 3-7 mm
Bractées hirsutes hirsutes courtement pubérulentes
Ovaire densément pubérulent glabres ou à poils très épars densément pubérulent
Dents du calice plus courtes que le tube ou l’égalant, 0,2-1 mm nettement plus longues que le tube, 2-2,5 mm variables, 0,8-2 mm
Tube de la corolle très long, 18-19,5 cm, glabre extérieurement plus court, 11-12 cm, glabre extérieurement plus court, (7-) 11-15,5 cm, éparsement pubescent extérieurement
Fruits arrondis aux deux bouts, 2-3 cm de diamètre aigus à la base, 0,9-2 cm de diamètre arrondis ou aigus à la base, 1,2-2,4 cm de diamètre
Distribution Sierra Leone, Côte d’Ivoire du Nigeria au Gabon de la Guinée-Bissau au Nigeria
WAG

WAG

MPU

MPU

WAG

Wageningen University

GBIF Dataset (for parent article) Darwin Core Archive (for parent article) View in SIBiLS Plain XML RDF